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lundi 22 septembre 2025

Blutiger Freitag de Lee Payant et Rolf Olsen (1972) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Je roulais tranquillement, sur une route de campagne, à bord de ma toute nouvelle BMW Série 5, humant l'air à pleins poumons, entouré de champs de tournesols et sous un soleil radieux. Lorsque surgit tout à coup dans mon rétroviseur un Belaz 75710 et ses 9.200 chevaux sous le capot dont le chauffeur fit tourner à plein régime son ampli JBL Stage GT90041 sur une affreuse captation pirate du concert que donna Manowar lors sa tournée allemande en 2008 ! 139db qui firent fuir la totalité de la faune présente. Plus un seul lapin, plus aucune trace du moindre insecte. Les vers de terre s'étant même enfoncés plus profondément que jamais dans le sol meuble des terres labourées environnantes... Même la flore n'y résista pas. De leurs racines les plus robustes jusqu'aux cimes, il est encore aujourd'hui possible de voir les ravages qu'a causé le passage de cet engin et de son propriétaire, sans doute un hooligan grand amateur de football et de bière ! Entre le rugissement des guitares et le bruit des hérissons explosant comme des vessies remplies d'air au passage des immenses roues du véhicule, c'est à ce moment là que j'ai ouvert les yeux... et devant eux, le générique de fin de Blutiger Freitag, seul long-métrage à avoir été conjointement réalisé en 1972 par l'américain Lee Payant et l'autrichien Rolf Olsen. Mon année de naissance ! Je crois bien que si le film était sorti en France cette année là et non pas avec deux ans de retard et que ma mère m'avait donné naissance en pleine séance de projection dans un petit cinéma de quartier de Seine-Saint-Denis, je serais illico retourné me blottir dans son ventre pour n'en ressortir que quelques semaines plus tard ! Si vous connaissez l’œuvre des deux réalisateurs, vous l'aurez sans doute déjà compris : tout ce qui précède est une métaphore reposant sur la personnalité de l'un des principaux personnages de l'histoire. Pour les autres, je vous présente Heinz Klett ! Qui, si le concours de l'homme le plus lourd, le plus beauf, le plus misogyne, le plus vulgaire et le plus violent du septième art existait aurait sans doute remporté la Palme d'Or cette année là. Le plus... con également !


Vous savez, le genre de mec qui préfère d'abord parler avec les poings! Et qui pour que le prochain braquage de banque qu'il a prévu d'opérer avec ses complices Luigi Belloni (Gianni Macchia), Christian Heidi Hofbauer Christine Böhm) et le frère de cette dernière fraîchement déserté de l'armée allemande, Christian (Amadeus August) se déroule sans encombres donne quelques petits conseils à ses camarades. Du genre (et avec l'accent allemand) : ''Bour que le hold-up ze déroule dans les meilleures gondizions, il va valloir être médhodique !''... dit celui qui quelques instants plus tard va lister les précédents braquages qu'il a accompli et qui tous n'ont pas fonctionné ! Si l'on devait comparer celui auquel nous allons assister avec l'un des innombrables qui avant et après lui ont vu le jour sur un écran de cinéma, on peut considérer Blutiger Freitag comme une version totalement décérébrée de l'excellent Pour cent briques t'as plus rien que réalisa Édouard Molinaro en 1982 et qui mit notamment en scène Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Anémone ou encore François Perrot. Méthodique ? Le personnage qu'incarne l'acteur originaire de Hambourg Raimund Harmstorf l'est assurément... à sa manière... Déjà, l'on avait saisit la bipolarité du bonhomme lorsque lors de leur rencontre, Christian et lui s'étaient physiquement frottés l'un à l'autre durant une bagarre se terminant au bout de quelques instants et tout naturellement par un : ''Bon, allez ! On s'bagarrera plus tard !'' suivi très rapidement d'un : ''Allez ! Allez, viens boire un verre'' comme si l’échauffourée n'avait jamais eu lieu quelques secondes plus tôt ! Concernant la méthodologie de ce chevelu/barbu dont le physique et le comportement très ''néandertaliens'' collent à merveille à sa personnalité, le type, une fois le groupe et lui introduits dans la banque décide sur un coup de tête que finalement, le port d'une cagoule ne sert à rien. Suivi bien évidemment de ses crétins de complices dont un Christian qui nous semblait jusque là avoir davantage de cellules grises que ses compagnons. Méthodologie, également, lorsque le bonhomme se met à vider une bouteille de whisky découverte dans le bureau du directeur de la banque (et bé, c'est du sérieux ça !)...


Bref, ça commence à partir en couille comme dirait l'autre. De toute manière, toute cette affaire débutait plutôt mal. L'un des braqueurs perdit une grenade avant ''pénétration'' des lieux et sur laquelle tomba un jeune enfant qui au juger, ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq ans. Lequel mania malgré tout l'engin de mort jusqu'à la dégoupiller tandis qu'un flic en uniforme tentait de s'en saisir. Sacrifiant sa propre existence, ce dernier l'arracha des mains de l'enfant pour se coucher ensuite dessus. L'occasion d'évoquer la violence de Blutiger Freitag, détail non négligeable puisque quelques inserts gore des plus cracras permettront peut-être de conserver l'intérêt de certains spectateurs. Une violence outrée mais aussi et surtout une séquence montée façon ''Ultra-cut'' lors de laquelle Heinz Klett se tape l'une des otages tandis que le monteur du film effectue un collage relativement ''chelou'' représentant des micro-scènes de films pornos couplées à des inserts de séquences d'abattage animal dans un abattoir ! Si l'on veut demeurer tout à fait objectif, dans le genre thriller/film de braquage, le long-métrage de Lee Payant et Rolf Olsen n'est franchement pas d'un grand intérêt. Le passage obligé en huis-clos est on ne peut plus inintéressant et détaille les faiblesses d'un scénario plutôt flemmard écrit par les scénaristes Valeria Bonamano et Fernando Di Leo ainsi que par Rolf Olsen lui-même. La véritable valeur du film est en réalité contenu dans la seule version dont nous pouvons bénéficier, nous français : son doublage ! Car à l'image des protagonistes et des seconds rôles, les doubleurs nous ont concocté des dialogues en langue française de toute beauté... De ce qui satisfont les fans de bons gros nanars qui accompagnent les soirées Bière/Pizza ! D'ailleurs, les moyens entrepris en la matière par les doubleurs hexagonaux sont tels que certains d'entre eux ont même doublé plusieurs personnages. Cela s'entend notamment lorsque un cinquième complice (qui finalement ne pourra pas participer au braquage) et l'un des otages sont très clairement doublés par le même acteur. Bref, nous voici devant un généreux et authentique nanar qui considère peut-être traiter son sujet au premier degré mais qui devant la caractérisation des personnages, l'invraisemblance de nombreuses séquences, le script bas du front et donc, le doublage en français et une pépite qui arrachera de nombreux rires...

 

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