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dimanche 20 juillet 2025

Blaxploitation : Joe Bullet de Louis de Witt (1973) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

On continue dans le genre Blaxploitation avec Joe Bullet du réalisateur sud-africain Louis de Witt. Et ce, bien que le seul long-métrage du cameraman et directeur de la photographie n'entre pas tout à fait dans cette catégorie puisque le genre est à l'origine un courant culturel et social propre au cinéma américain des années soixante-dix. Pourtant, on rattachera le film au genre à travers la volonté du cinéaste d'y faire jouer des actrices et acteurs dont la ''particularité'' est d'appartenir exclusivement à la communauté noire africaine. Et ce, dans l'intention de satisfaire le public indigène de son pays d'origine. La première projection de Joe Bullet eut lieu Eyethu Cinema de Soweto, un quartier urbain situé à la périphérie de Johannesburg. Le récit prend corps au sein de la politique ségrégative connue à l'époque sous le nom d'Apartheid. Les deux équipes de football qui doivent s'affronter lors d'une finale prenant ainsi une forme allégorique. Joe Bullet est entré dans l'histoire pour avoir surtout été banni dans son pays d'origine par le gouvernement de l'Apartheid et n'eut plus jamais les honneurs d'une sortie sur grand écran. Longtemps après, en 2017, le long-métrage connut malgré tout une sortie au format Blu-Ray sous la bannière 88 Films. Parmi la longue liste de film distribués par l'éditeur l'on peut notamment citer Crime Story, American Pie, Zebraman mais aussi toute une série de longs-métrages portant sur le sujet du cannibalisme comme les classiques Cannibal Holocaust ou The Cannibal Man. S'agissant de Joe Bullet, le film de Louis de Witt s'inscrit dans un contexte footballistique et criminel opposant le mystérieux dirigeant de l'équipe de foot les Faucons. Face à celle-ci, celle des Aigles est constituée d'un groupe de footballeurs renforcé par la présence de deux joueurs que l'équipe adverse a bien l'intention d'intégrer dans ses rangs. Par diverses techniques de menaces, allant même jusqu'à la mort de l'entraîneur des Aigles, ses dirigeants n'ont d'autre solution que de faire appel à Joe Bullet. Ce dernier est un homme redouté par les bandits qui hésitent à envoyer leurs hommes au casse-pipe...


Et pourtant, celui dont on ne découvrira l'identité qu'à la toute fin du récit ne va pas hésiter à envoyer ses subalternes attaquer ce sauveur de la ''veuve et de l'orphelin'', adepte de karaté, d'armes à feu et de couteaux. Incarné par l'acteur et directeur de seconde équipe sud-africain Ken Gampu, celui-ci est accompagné d'une foule de seconds rôles dont la chanteuse elle aussi d'origine sud-africaine, Abigail Kubeka. La jeune femme incarne le rôle de Beauty que cherche à séduire l'un des deux footballeurs qu'aimerait récupérer l'équipe adverse, Flash, qu'incarne de son côté l'acteur et assistant réalisateur Cocky Tlhotlhalemaje. Face à son interdiction, on peut se demander pourquoi le film fut banni tant de nos jours Joe Bullet semble bien innocent. Sans doute la corruption qui grêle certain personnages fut-elle une raison suffisante. Ou bien est-ce le fait d'avoir mêlé au récit des individus aux origines territoriales diverses à l'époque où l'Apartheid faisait rage ? Toujours est-il que le film a davantage de valeur historique que de réelles qualités artistiques. En dehors de la chanson-titre Silver Threads, on n'a très peu d'informations concernant la bande musicale du film qui plutôt que de s'ingénier à cultiver un sens indigéniste propre à la culture sud-africaine semble devoir s'inspirer du cinéma policier et d'action américain ou européen à travers des chansons de style pop. Si Joe Bullet n'est certes pas un grand film, sa vision n'en est pas moins plaisante, figurant parfois une sorte de caricature du cinéma d'action mondial avec cette légère pointe de second degré qui parfois peut faire sourire. Mélange entre thriller et film sportif, ce dernier aspect du long-métrage est relégué au second plan. Bien qu'à l'ouverture et à la fermeture du récit l'on assiste effectivement (et en gros plan) à quelques figures de jambes jonglant avec le ballon rond et que l'on découvre à plusieurs reprises les joueurs dans les vestiaires, Joe Bullet risque de désoler les puristes du football ! Notons enfin que malgré la censure que le long-métrage dû endurer, une séquelle verra le jour neuf ans plus tard. Toujours incarnée par l'acteur Ken Gampu dans le rôle-titre, Bullet on the Run sera cette fois-ci réalisé par le réalisateur et directeur de la photographie sud-africain Tonie van der Merwe...

 

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