Ne vous y fiez pas,
malgré son rapport aux habitants du nord de la France, La
Ch'tite Famille n'entretient
aucun rapport avec Bienvenue chez les Ch'tis,
le second long-métrage réalisé par Dany Boon en 2008. Bien que
l'on y retrouve cet accent onomatopéique typique du nord de
l'hexagone, ainsi qu'une petite partie du casting du plus grand
succès cinématographique du pays en les personnes de Line Renaud
(troisième participation de l'actrice dans une œuvre réalisée par
l'acteur-réalisateur-humoriste) et de Guy Lecluyse (la quatrième),
La Ch'tite Famille intervertit
le cadre du 'sudiste'
quittant Salon-de-Provence pour se rendre dans le Nord, pour plonger
une famille de ch'tis dans la capitale française, là où vit
justement l'un de ses membres, lequel a coupé les ponts avec les
siens au profit d'une carrière de designer. Hautement caricaturale,
la famille constituée du père Joseph (Pierre Richard), de la mère
Suzanne, de l'un de ses fils Gustave, de sa belle-fille Louloute, et
de sa petite-fille Britney, est nanti d'un très fort accent ch'ti,
en inadéquation totale avec la vie parisienne. Stéréotypés au
point de les placer dans un véhicule customisé reflétant une
certaine idée de la 'beauf
attitude',
si la consanguinité n'est pas évoquée, cela n'empêchera cependant
pas le personnage de Constance Brandt, la compagne de Valentin D.,
incarnée à l'écran par Laurence Arné (Dépression
et des Potes,
Mais qui a Retué Pamela Rose,
ou encore Radin ! avec
Dany Boon) de considérer plus tard son petit ami de 'con comme ses
pieds', comme si le simple fait de parler dans son patois d'originr
le rendait moins intelligent.
Si
Dany Boon, originaire d’Armentières dans le Nord, n'était pas
lui-même un ch'ti, la caricature aurait pu passer avec beaucoup plus
de difficulté à l'écran. Un peu à l'image de l'humour dont seules
certaines communautés semblent avoir le droit d'user sans être
traitées de racisme. D'ailleurs, Dany Boon ayant largement prouvé
son attachement à la région qui l'a vu naître, on ne pourra pas
taxer son œuvre d'opportunisme anti-ch'tis. Cependant, la grande
question demeure dans le fait de reconnaître ou pas l'utilité d'un
film usant de ressorts déjà éprouvés dix ans plus tôt. Car si
les deux longs-métrages de Dany Boon explorent des scénarii qui
diffèrent l'un de l'autre, il demeure dans La
Ch'tite Famille une
évidente redondance dans la manière qu'à l'acteur-réalisateur
d'exploiter le contraste entre les gens du Nord et les culs-serrés
de la capitale française.
A
ce sujet, Dany Boon force là encore le trait, permettant aux 'deux
équipes'
d'égaliser. Car face à l'aspect quelque peu bouffon de cette
famille au demeurant chaleureuse, lui sont opposés des parisiens qui
peuvent rougir de leur caractère hautement narcissique et
superficiel. L'essentiel demeurant dans les situations comiques,
élément que recherchera avant toute autre chose le spectateur, La
Ch'tite Famille
tient-il sa promesse en ce domaine, lui dont le budget a triplé
depuis Bienvenue chez les Ch'tis ?
Oui... mais non ! Le principal soucis du dernier long-métrage
de Dany demeure dans la vacuité de situations déjà vues mille fois
auparavant. Alors bien entendu, le film conserve quelques scènes
rigolotes (dont une grand partie nourrissait la bande-annonce), mais
à part cela, La Ch'tite Famille
ressemble à la majorité des comédies qui sortent depuis une bonne
dizaine d'années : aussi vite vue, aussi vite oubliée...
Tu l'avais pas déjà chroniqué, çui-là ? Enfin, y'en a tant et ils se ressemblent tellement...
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