Encore un Blaxploitation
mais cette fois-ci, un vrai, d'origine américaine, réalisé par
Hugh A. Robertson et écrit par Lonne Elder III et Raymond Cistheri.
Pas le plus connu mais néanmoins, pas le plus désintéressant non
plus. On peut même dire que dans le genre, Melinda
tient le haut du panier avec son intrigue tournant autour du vol d'un
objet.Un étui à cigarettes en or massif dont la valeur tient
davantage à ce qu'il contient. Le film met en scène Frankie J.
Parker, un Disc-Jockey, amateur de karaté et de jolies femmes très
porté sur sa propre personne. Un narcissique qui collectionne les
conquêtes auxquelles il ne s'attache généralement pas. Jusqu'à ce
que débarque un jour dans son existence la très belle Melinda
(incarnée par la séduisante Vonetta McGee). Une femme originaire de
Chicago qui connaît très bien l'animateur radio puisqu'elle écoute
régulièrement son émission. Seule à la table d'un bar, elle est
rapidement rejointe par Frankie, lequel joue de ses charmes et de sa
belle parole pour séduire la jeune femme et l'attirer tout d'abord
sur le yacht d'un ami (Rockne Tarkington dans le rôle de Tank), puis
chez lui. Mais alors que Melinda s’était promise de ne pas aller
plus loin qu'une conversation, les deux nouveaux amants s'étendent
sur une peau de bête, près de la cheminée. Derrière la porte de
l'appartement, un homme tend l'oreille, s'excite tout seul au son des
gémissements émis par Melinda puis s'en va ! Le lendemain,
alors que Frankie doit se rendre à la station-radio ainsi que dans
un studio de télévision, la jeune femme reste seule dans
l'appartement. À son retour, tard le soir, Frankie découvre le
corps ensanglanté de Melinda, étendue, morte, sur le lit !
D'abord soupçonné, le DJ est libéré. Peu de temps après, il
apprend que la jeune femme utilisait un nom d'emprunt et qu'un
certain Mitch (Paul Stevens) cherche à mettre la main sur l'objet
que Melinda, qui avant de quitter précipitamment Chicago était la
maîtresse de l'individu, lui a volé... Premier long-métrage
réalisé par Hugh A. Robertson, Melinda
est un excellent film de Blaxploitation.
Détenant la recette habituelle puisque le héros, d'origine
afro-américaine, est interprété par l'acteur Calvin Lockhart et
ensuite parce que le long-métrage bénéficie d'une intéressante
bande musicale, entre soul et funk, composée par Jerry Butler et
Jerry Peters.
Au
delà de cela, le film est incarné par une majorité d'acteurs
afro-américains, ce qui n'empêche absolument pas l’intervention
d'interprètes blanc, dont celle, relativement succincte de John
Quade dans le rôle d'un flic. Un acteur que l'on a pu notamment voir
dans le fantastique L'homme des hautes plaines
de Clint,Eastwood en 1973, ou dans le diptyque Doux,
dur et Dingue
et Ça va cogner
respectivement signés de James Fargo et Buddy Van Horn en 1978 et
1980. Pour le reste du casting, à moins de connaître par cœur la
trogne des acteurs d'origine afro-américaine qui sont au casting,
les fans de Bruce Lee reconnaîtront rapidement l'acteur Jim Kelly
dans le rôle du professeur de karaté et ami du héros, Charles
Atkins. En effet, bien qu'il ne soit apparu que dans une quinzaine de
longs-métrages entre 1972 et 1994 (sans compter l'hommage qui lui
fut fait en 2009 à travers la comédie d'action Afro
Ninja
de Mark Hicks), Jim Kelly est surtout connu pour avoir interprété
le rôle du karatéka Williams dans Opération
Dragon
de Robert Clouse un an après être apparu dans Melinda.
Mais revenons à Calvin Lockhart et à son personnage de Frankie J.
Parker. Un protagoniste imbuvable, ayant une telle estime de lui-même
qu'il en devient tout d'abord et rapidement agaçant. Mais les
événements qui vont se produire vont le pousser à mettre de côté
son narcissisme pour incarner le héros du récit. Un homme anéanti
par le décès de l'une des deux seules femmes pour lesquelles il
semble ressentir une passion authentique. Face à lui, un Paul
Stevens/Mitch absolument détestable. L'on découvre que
contrairement à la relation qui liait Melinda à Frankie, la vie de
la jeune femme ne pesait pas lourd dans l'existence de Mitch. Capable
de la donner en pâture à des types avides de sexe lors d'une orgie.
L'on découvrira plus tard l'importance de l'étui à cigarettes.
Plutôt bien interprété, Melinda
contient tout ce que l'on attend d'un film d'action à la sauce
Blaxploitation.
Entre une partition musicale qui swingue, des bagarres, des
''Nigger''
en veux-tu, en voilà et des antagonistes parfois très cruels, le
film, malgré ses cent-dix minutes reste très divertissant, de la
première à la dernière seconde. Bref, le haut du panier que tout
amateur du genre se doit d'avoir vu au moins une fois dans son
existence...
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