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lundi 9 juin 2025

The Abomination de Bret McCormick (1986) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Au centre de cet improbable salmigondis de scènes du quotidien d'une mère bigote et d'un fils mécanicien qui aime partager son temps libre avec sa compagne, ses amis et les étranges créatures sanguinaires qu'il va très bientôt devoir nourrir, une curieuse contradiction va très rapidement s'installer entre la fascination de la dite mère pour un prédicateur télévisuel et les motivations de ce dernier ! D'où cette interrogation du spectateur vis à vis du message que tente apparemment de transmettre le réalisateur Bret McCormick. Critique d'un fanatisme religieux exacerbé ou déclaration d'amour pour ces individus qui affirment délivrer le message de Dieu en guérissant par apposition des mains, des hommes et des femmes atteints de maladies incurables ? Écartons un moment l'essentiel de ce qu'est venu chercher le spectateur et que promet la jaquette qui depuis près de quarante ans fait fantasmer celles et ceux qui n'ont toujours pas découvert The Abomination! Quatre ans après le cultissime et underground Basket Case de Frank Henenlotter dans lequel un homme trimballait dans un panier d'osier son frère siamois monstrueux, Bret McCormick choisit le milieu rural pour non plus faire suivre son affreuse créature et le mettre au contact de ses futures victimes mais pour déplacer le cadavre de ces dernières jusqu'à la gueule béante de la sienne. Ou plutôt DES siennes puisque comme les parasites de Shivers de David Cronenberg (mais ici débarrassées de leurs appétences sexuelles), l'hôte va leur permettre de proliférer après qu'elles aient eu l'opportunité de croître directement à l'intérieur de son corps ! Si alléchante que puisse être l'évocation d'une œuvre dans laquelle seraient réunis ces deux classiques de l'épouvante a de quoi émoustiller le fan amateur de toute alternative au cinéma transgressif dont il est un adepte, il va pourtant falloir très rapidement redescendre sur Terre. En effet, si l'on retrouve une très grosses majorité de l'équipe de tournage et des interprètes de Ozone Matt Delven, les qualités intrinsèquement liées entre l'un et l'autre ne doivent surtout pas nous faire oublier que The Abomination est d'abord un film qui n'a pas eu droit à toutes les attentions qu'il méritait. Car qu'il s'agisse de son financement, de la réalisation, de l'interprétation ou de l'application avec laquelle les effets-spéciaux ont été conçus, nous sommes bien là face à un objet certes culte, mais aussi et surtout, définitivement Z.


Concernant cette ambiguïté qui saisit le récit entre dévouement religieux et rejet d'une certaine forme d'opportuniste directement lié à son utilisation, le long-métrage de Bret McCormick met en scène une vieille femme atteinte d'un cancer qui sur les conseils de son prédicateur télévisuel préféré pose les mains sur son poste de télé avant de prier en communion avec lui. S’ensuit un véritable miracle puisque Sarah (c'est le prénom qu'est donné à la mère du ''héros'', laquelle est incarnée par Jude Johnson) vomit littéralement sa tumeur cancéreuse. Une protubérance qu'elle n'ose bizarrement pas jeter aux toilettes et qui va muter en une sorte de parasite qui s'avérera donc relativement proche de ceux du long-métrage de David Cronenberg cité plus haut. La créature profite ensuite du sommeil du fiston (Cody, incarné par Scott Davis) pour s'introduire dans son organisme avant d'être rejeté vers l'extérieur une seconde fois. C'est là que les choses véritablement sérieuses commencent. En effet, ce qui au départ ne ressemblait qu'à une sorte de vieille langue de bœuf noircie par la gangrène s'est transformé en une créature assez facile à définir comme étant une sorte d'énorme Pac-Man rouge aux dents acérées et au féroce appétit. Régulièrement proposé en double programme aux côtés de Ozone, The Abomination porte en lui les mêmes germes de la médiocrité. Et si certains préfèrent le premier, perso, mon cœur balance plutôt du côté de ce dernier. Plus gore et très légèrement moins ennuyeux et bavard que son alter-ego(re), le film de Bret McCormick n'est finalement pas désagréable à regarder. Jamais effrayant et même plutôt distrayant lorsque le spectateur découvre avec un certain amusement ses créatures qui semblent davantage avoir été conçues à l'aide de papier-crépon que de latex ! Il faudra tout de même pour certain faire preuve d'un courage exceptionnel tant l'image, crapoteuse, le son, dégueu et l'état général des aspects techniques et esthétiques semble avoir été passé sous des dizaines de filtres vintage et dégradants... The Abomination reste avant tout un film culte dont le statut est bien évidemment usurpé mais que voulez-vous ? C'est ainsi que semblent devoir survivre certaines bobines qui dans les années quatre-vingt firent le bonheur des ''aventuriers'' des vidéoclubs...

 

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