Si seul Jack Woods est
crédité au générique, Dennis Muren et Mark Thomas McGee ont
pourtant bien participé à la réalisation de Equinox.
Le second demeurant même à l'origine du script adapté par le
réalisateur officiel de ce tout petit film fauché qui malgré son
conglomérat d'idées mal fagotées a pour mérite de retenir
l'attention pour une raison : la présence supposée au sein du
récit d'un ouvrage fictif créé à l'occasion de la publication de
la nouvelle The
Nameless City
de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft en novembre 1921.
Un livre écrit par Abdul al-Hazred, personnage imaginaire du mythe
de Cthulhu et que l'on retrouve dans un certain nombre de
représentations artistiques telles que la littérature, la
télévision, le jeu vidéo, la musique et bien sûr, le cinéma.
L'un de ses plus fiers et plus célèbres représentants demeurant
encore de nos jours The Evil Dead
de Sam Raimi. Film fantastico-gore dans lequel l'ouvrage prend le nom
de Naturum Demonto
d'après la version sumérienne du Livre
des morts des Anciens Égyptiens qui
sous la forme de papyrus contient des formules funéraires. Si dans
le cas de Equinox
il n'est pas explicitement indiqué que le livre qu'un vieux fou
retranché dans une grotte va confier à nos quatre jeunes
protagonistes est bien le Necronomicon,
pourtant, rien ne semble être plus déterminant que la certitude que
l'ouvrage en question a bien un rapport direct avec celui imaginé
par Howard Phillips Lovecraft près d'un demi-siècle auparavant !
Mieux : sous ses atours d’œuvre misérable dotée d'un budget
inconfortable, doublée d'une piteuse incarnation, triplée de décors
répétitifs et affreusement ordinaire, mais quadruplée par des
effets-spéciaux en Stop
Motion
moins ridicules qu'ils paraissent être à l'image, Equinox
peut à plus ou moins juste titre se targuer d'être l'ancêtre du
film culte de Sam Raimi. En ce sens où l'ouverture et la lecture de
l'ouvrage empli de symboles démoniaques provoquent une faille entre
notre monde et un univers parallèle ! À l'origine du
long-métrage l'on trouve The Equinox: Journey
into the Supernatural que
réalisèrent Dennis Muren et Mark Thomas McGee, cette fois-ci sans
la présence de Jack Woods trois ans auparavant.
Mais
à dire vrai, il semble que les deux longs-métrages ne soient qu'une
seule et même œuvre puisque l'on retrouve au générique les mêmes
interprètes. La seule différence demeurant dans la durée de l'un
et de l'autre des films puisque Equinox
n'est qu'une version agrémentée de scènes supplémentaires
ajoutées à The Equinox: Journey into the
Supernatural.
Onze minutes supplémentaires qui ne pèsent sans doute pas lourd
dans la balance d'un long-métrage qui dans sa version de soixante et
onze minutes était déjà pénible à endurer sur la longueur. La
faute à d'innombrables séquences situées sur un plateau herbeux
dont la végétation n'est pas la première des qualités (on a
effectivement vu des terrains vagues nettement mieux lotis en
matière de flore). Si le maître incontesté des effets-spéciaux en
image par image (Stop
Motion)
demeurera à tout jamais l'américano-britannique Ray Harryhausen,
ceux de Equinox
sont pourtant l’œuvre d'autres artisans en la matière. C'est
ainsi que l'on retrouve en charge d'animer les quelques créatures du
film, Jim Danforth, que l'on retrouvera notamment auprès du maître
en 1981 sur le tournage de Clash of the Titans
de Desmond Davis ainsi que David W. Allen qui de son côté travailla
sur de nombreux films d'horreur et fantastiques devenus depuis des
classiques. Tels The Howling de
Joe Dante en 1981, Twilight Zone : the Movie
de Steven Spielberg, John Landis, Joe Dante et George Miller en 1983
ou Honey, I Shrunk the Kids
(Chérie, j'ai rétréci les enfants)
de Joe Johnston en 1989. Equinox
ne bénéficie malheureusement pas de ce titre même si sur le
territoire américain , certains lui prêtent celui de film culte. À
dire vrai, un film plutôt curieux, objectivement ennuyeux mais doté
de quelques idées fortes pourtant mal exploitées. Heureusement, les
diverses incartades surnaturelles parviennent parfois à relever la
sauce même si l'amateurisme de la mise en scène et de
l'interprétation (dans le rôle de Vicki, l'actrice Robin
Christopher en fait effectivement des tonnes) plombent l'intérêt
général d'un film au final aussi bancal qu'étrange...
.png)
.png)
.png)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire