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lundi 30 décembre 2024

Lust of the Dust de Paul Bartel (1985) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À l'origine, la mise en scène du sixième long-métrage de Paul Martel devait être confiée au réalisateur américain John Waters. L'un des grands pontes du cinéma trash des années soixante-dix, auteur de Mondo Trasho, de Pink Flamingos, de Female Trouble ou encore de Desperate Living, lequel s'assagit quelques peu les décennies suivantes et refusa donc de mettre lui-même en scène Lust of the Dust, invoquant le fait qu'il n'était pas l'auteur du script. Son écriture ayant donc été confiée au scénariste Philip John Taylor. Paul Martel se retrouve alors aux commandes de cette parodie ''musicale'' de western. Mais que ceux qui n'apprécient guère que des chansons viennent pervertir le récit se rassurent. Celles-ci ne sont qu'au nombre de trois ou quatre et s'avèrent relativement courtes. L'essentiel est donc ailleurs. Dans ce ton très léger imprimé par des dialogues souvent absurdes et parfois crus qui auraient parfaitement collé au style de John Waters. Au départ, le Chili Verde est le nom donné à une tomate cultivée à l'origine aux États-Unis par le producteur Tom Wagner. Il s'agit ensuite de celui donné à une recette mexicaine à base de porc effiloché, de coriandre, de sauce Salsa Verde et de piment connu sous le nom de Jalapeños. Mais dans le cas de Lust of the Dust, il s'agit avant tout d'un petit coin perdu du Mexique où vont être réunis des protagonistes dont l'ambition première sera de mettre la main sur un trésor caché depuis des décennies. Tout commence par la rencontre entre Rosie Velez et Abel Wood. Alors que la première marche dans le désert, à l'agonie, le second lui vient en aide in-extremis. L'un et l'autre font route ensemble vers Chili Verde. Muet, l'on ne connaît pas encore les motivations d'Abel. Quant à elle, Rosie espère y trouver un emploi de chanteuse afin de gagner sa vie. Lorsque le duo débarque en ville, il n'y a pas âme qui vive. Dans le saloon tenu par Marguerita Ventura (Lainie Kazan), ils sont accueillis par Big Ed (Nedra Volz), une toute petite femme qui rêve de pouvoir un jour quitter les lieux pour une vie meilleure. Les habitants du village arrivent alors et parmi eux, Bernado (Henry Silva). Un cow-boy qui prend très rapidement Abel en grippe. Plus tard, c'est au tour de Hard Case Williams (Geoffrey Lewis) de débarquer avec ses hommes. Tout ce petit monde n'a qu'un seul objectif : mettre la main sur le fameux trésor, quitte à ce que chacun d'entre eux élimine la concurrence... Sachant que le film devait à l'origine être réalisé par John Waters, Lust of the Dust devait au départ réunir deux des interprètes iconiques de l'univers particulièrement trash du cinéaste originaire de Baltimore.


Le rôle de Big Ed confié à l'actrice Nedra Volz devait revenir à Edith Massey dont l'essentiel de la carrière tourna autour de différents projets tous mis en scène par son mentor. Mais son décès survenu le 24 octobre 1984 à l'âge de soixante-six ans changea la donne. C'est ainsi qu'elle fut donc remplacée par Nedra Volz qui incarne ici une serveuse de bar finalement très convaincante. L'autre icône du cinéma de John Waters reste bien évidemment Harris Glenn Milstead, plus connu sous le nom de Divine. Une célébrissime drag-queen, chanteuse et surtout actrice d'un nombre important d’œuvres réalisées par John Waters. Dont un certain Polyester dans lequel elle (ou il, c'est selon votre bonne volonté) interprétait cinq ans avant la sortie de Lust of the Dust, le rôle de Francine Fishpaw, mère d'un fils fétichiste, d'une fille extravertie et épouse d'un mari adultère et pornographe dans une comédie, la toute première projetée sur grand écran en Odorama. Le mari en question était à l'époque incarné par l'acteur Tab Hunter. Celui-là même qui incarne dans le cas présent le rôle d'Abel Wood. L'occasion pour les deux interprètes de se retrouver devant la caméra pour la seconde fois de leur carrière. En comparaison des budgets dont il bénéficiait généralement, Paul Bartel pu compter sur une enveloppe de deux millions et demi de dollars. Permettant ainsi au réalisateur de faire construire un décor propre au Far West et de réunir quelques jolies têtes d'affiche comme Henry Silva ou Geoffrey Lewis. Cette chasse au trésor irrévérencieuse à laquelle l'américain convie ses personnages et par la même occasion les spectateurs est un sympathique défouloir où certains codes du genre sont respectés. Comme le lieu de l'action, entre désert, bled paumé, l'inévitable saloon et ses bagarres à coups de chaises dans le dos, sable soulevé par le vent, les poursuites à cheval, les affrontements entre cow-boys, les fusillades, Tab Hunter incarnant carrément un ersatz de Clint Eastwood à l'époque où ce dernier incarnait l'homme sans nom des excellent western-spaghettis signés du réalisateur italien, Sergio Leone. Bref, si Lust of the Dust reste techniquement très modeste, le plaisir est là. Et c'est bien là l'essentiel...

 

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