Un bon slasher, késako ? Si l'on s'en tient strictement à la traduction du terme dont les prémices sur grand écran datent selon certains de 1974 avec la sortie de Black Christmas de Bob Clark tandis que d'autres en perçoivent les premiers signes chez l'italien Mario Bava (Cinque Bambole per la Luna d'Agosto et Il Rosso Segno della Follia en 1970, Reazione a Catena en 1971), il est de coutume de voir certains d'entre nous confondre tout et n'importe quoi. Car si le Giallo a effectivement de grandes accointances avec le genre qui nous intéresse ici, confondre ailleurs une œuvre telle que le Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper est par contre tout à fait injustifié. Parce que son iconique Leatherface porte un masque fait de chair, cela voudrait-il dire que le film dans lequel sa famille de tarés et lui évoluent tient bien du slasher ? Ben non, merde. L'un des plus grands films d'horreur et d'épouvante de toute l'histoire du cinéma est à ranger dans la catégorie des Survivals, point ! Si cela paraît aujourd'hui parfaitement impensable, il faut savoir que le Slasher, du moins le terme, n'est d'usage courant dans le cinéma d'horreur que depuis une trentaine d'années. Drôle d'impression alors pour les plus anciens d'entre nous que de penser qu'ils ont toujours usé du terme, même lorsque celui-ci n'avait pas encore fait son apparition dans la presse spécialisée ou dans la bouche des critiques. Les bases les plus ''commerciales'' du genre remontent à la fin des années soixante-dix et au début de la décennie suivante lorsque sont apparus sur nos écrans le Halloween de John Carpenter ou le Friday the 13th de Sean Cunnigham. Deux passages obligés qui n'empêchent évidemment pas de faire preuve de ''créativité'' ou de ''curiosité'' en investiguant le genre de manière beaucoup plus large. Oh, pas la peine d'aller bien loin pour trouver deux des plus fameux films du genre puisque The Prowler et The Burning sont sortis coup sur coup la même année, en 1981, pour imposer leur très grande efficacité à la face du monde. Des productions visibles à l'époque en catimini par des adolescents qui devaient parfois se cacher de leur parents très réfractaires à l'idée de voir leur engeance assister à des dizaines de meurtres très sanglants orchestrés par le génial Tom Savini. Important également se doit d'être notre tueur. Ici, l'on suppose très rapidement que les meurtres qui auront lieu lors d'un bal de promo (sujet très prisé à l'époque par le genre) seront perpétrés par un ancien soldat de la Seconde guerre mondiale.
Tout le laisse d'ailleurs supposer. Uniforme de GI complet ne laissant pas passer le moindre centimètre-carré d'épiderme, façon ''Burqa'' et armes blanches sont au rendez-vous. Notre dément préférant visiblement employer dans une grande majorité des cas une lame de trente centimètres. Le type étant tout de même visiblement passé par le rayon jardinage de son magasin préféré au vu de l'emploi qu'il fait d'une fourche. Si une grande majorité des meurtres est concentrée lors de la première moitié du long-métrage, l'apport exceptionnel du maquilleur Tom Savini est pour beaucoup dans la popularité de ce Slasher qui plus de quarante ans après sa conception a tout de même pris de sacrées rides tout en conservant le charme des années quatre-vingt. Tous les stéréotypes du genre sont ici en présence : caméra subjective ou rasant les planchers. Individus louches considérés comme suspects (ici, notamment, une sorte d'idiot du village pas net et donc, comme l'on s'en doute, forcément innocent!). Détourner l'attention du spectateur vers des personnages secondaires est bien l'une des empreintes indélébiles du genre. Tout comme, à l'époque, cette habitude systématique de faire croire qu'un meurtre allait être commis dans les secondes à venir tandis qu'en réalité, le personnage que l'on considérait il y a un instant comme une potentielle victime n'était que celle d'une mauvaise blague. Violons cinglants orchestrés par le compositeur Richard Einhorn, l'essentiel du récit, comme d'habitude, repose sur un scénario écrit à l'encre sympathique. L'impression qu'aucun script n'a été originellement conçu et qu'ordre a été donné aux interprètes de jouer comme dans n'importe quel autre Slasher sorti avant celui-ci ! À ce propos, Vicky Dawson, Christopher Goutman ou encore Thom Bray sont de ces interprètes que l'on eut à l'époque le sentiment de voir à peu près dans tout ce que pouvait compter le cinéma d'horreur. Et pourtant, en lançant quelques recherches, je m'aperçus bien malgré moi que je ne connaissait de la première et du second que leur participation à The Prowler. Contrairement au troisième, figure bien connue des amateurs de séries télévisées pour avoir interprété l'un des principaux rôle de la série Riptide ou pour être notamment apparu sur grand écran dans l'excellent Prince of Darkness de John Carpenter en 1987, son personnage fusionnant ainsi à tout jamais avec le cadre d'une bicyclette par l'entremise d'un Alice Cooper possédé ! Réalisé par Joseph Zito qui trois ans plus tard signera l'un des meilleurs opus de la franchise Friday the 13th, (le quatrième, sous-titré The Final Chapter), The Prowler, malgré les années qui passent et malgré ses rides, demeure l'un des meilleurs films de sa catégorie...
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