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mercredi 13 novembre 2024

It's What Inside de Greg Jardin (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Jusqu'à maintenant, le réalisateur, scénariste et chef monteur américain Greg Jardin s'était exercé sur divers courts-métrages et clips vidéos. Ces derniers semblent d'ailleurs avoir été une source d'inspiration inépuisable puisque sa première tentative sur le grand format est gorgée de visuels propres à la pop-music. Un délire artistique permanent qui peut très rapidement filer le tournis mais qui ne dépasse pas le cadre relativement nauséeux, voire kitschissime, de notre Bertrand Mandico national (Les Garçons sauvages, After Blue (Paradis sale)). Passé ce choix qui fait montre d'une ingéniosité technique assez remarquable, un point particulièrement noir vient percer la carapace du travail effectué par cet artiste talentueux : la bande musicale. Si l'implication de protagonistes dont l'âge mental ne dépasse que très rarement celui d'adolescents semble opportunément indiquer que le long-métrage s'adresse d'abord et avant tout à un public compris entre quinze et trente ans, le principal soucis du film est plutôt d'ordre technique. Comme l'ont évoqué nombre de spectateurs qui se sont lancés avant nous dans l'aventure de cette bande d'amis réunis lors de l'enterrement de vie de garçon de l'un d'entre eux, le choix plus ou moins éclairé de musique classique parfois réinterprétée à la manière d'un Walter Carlos (Orange Mécanique) a ceci de contraignant qu'elle est d'un volume souvent trop important. Parfois prétentieuse, surtout lorsqu'elle évoque la fameuse Elevated Horror dont trop de films d'horreur se revendiquent, la bande son de It's What Inside étouffe une partie des dialogues qui, fort heureusement, ne sont pas toujours d'une importance capitale. Il est donc conseillé, au mieux, de découvrir le long-métrage de Greg Jardin dans sa version d'origine sous-titrée en français ou au pire, accompagné d'un logiciel d'ajustement sonore qui permettra de rééquilibrer l'ensemble. Une supposition, si l'idée de lancer la version française accompagnée de ses sous-titres afin de pouvoir lire les dialogues en cas de problèmes d'écoute, rangez-bien au fond de votre sac cette idée car l'expérience se trouve rapidement être aussi désagréable que de coller son oreille contre les enceintes de votre téléviseur afin de percevoir ce qu'il se dit au détour d'un dialogue.


La raison ? Comme cela est généralement le cas avec ce genre de production, les doublages ne collent pas tout à fait aux sous-titres. Autant dire qu'il est aussi peu agréable de passer des uns aux autres que d'effectuer un exercice du périnée ! Autre chose : si Greg Jardin semble bien connaître ses personnages, il n'en va pas de même pour nous, téléspectateurs. Il est donc tout à fait envisageable de s'imaginer faire une pause une fois chaque protagoniste présenté à l'image afin de noter sur un petit carnet, le prénom de chacun tant l'intrigue va se révéler, du moins dans un premier temps, relativement alambiquée. Car si l'on en vient maintenant à évoquer l'atout principal de cette œuvre que l'on croirait n'être qu'un énième film d'horreur autour d'une réunion de décérébrés nombrilistes (ce qu'est d'ailleurs parfois le film),des démangeaisons, des vésicules, des œdèmes ou plus naturellement, des boutons surgirent sans doute sur l'épiderme de ceux qui eurent bien du mal à décortiquer l'intrigue et ses soubassements. D'ailleurs, celui ou celle qui vous dira qu'il a dès la première projection compris le film au mot ou à la virgule près, hum, hum, méfiez-vous en ! Pour autant, et malgré les défauts, qu'ils soient énumérés de façon objective ou non, It's What Inside demeure une expérience très intéressante. D'un point de vue artistique, cette nouvelle itération du concept de body Snatchers a le mérite d'être très créative. On sent d'ailleurs la patte toute personnelle de Greg Jardin qui semble s'éclater. Tout comme celle de l'équipe technique qui s'en donne à cœur-joie. Concernant le casting, on a droit à un groupe d'interprètes bigarré mais bien dans l'air du temps. Ce qui confirme que le film vise d'abord un public très ciblé. S'il prétend entrer dans le genre Horreur Psychologique, It's What Inside reste cependant assez ''Gentillet'' et ne causera aucun dommage collatéral (aucun cauchemars à redouter !). Comme l'on s'en doute, le concept d'échange de corps va apporter son lot de surprises, éclatant la cohésion du groupe. Si certains auront besoin de bien s'accrocher au wagon pour comprendre raisonnablement l'intrigue, le long-métrage de Greg Jardin est une curiosité à découvrir sur... Netflix !

 

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