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mardi 12 novembre 2024

Beezel d'Aaron Fradkin (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Alors que ma douce et talentueuse compagne est partie aujourd'hui dédicacer son roman ''L'empreinte de l'ange'' au 7Ème Salon Du Livre À L'abbaye de Saint Polycarpe, profitant ainsi dès qu'elle en a l'occasion du soleil qui y brille alors qu'ici le ciel est gris, je suis en charge de m'occuper de notre petite faune (un chien, quatre chats et de paons) et de notre flore ''connue'' sous le nom de Jardin aux succulentes que nous façonnons et entretenons depuis de nombreuses années. Cette journée est aussi l'occasion de découvrir seul un film d'horreur, genre que n'apprécie pas particulièrement la femme de ma vie. Derrière le titre Beezel ne se cache non pas l'un des personnages animés du film à sketchs My Movie Project (2013) ni même cette créature du même nom qui physiologiquement s'apparente à une guêpe qui évolue dans l'univers du jeu vidéo Coromon ! Il y a d'emblée quelques aspects très excitants dans ce long-métrage horrifique du réalisateur et scénariste Aaron Fradkin qui jusque là avait majoritairement mis en scène des courts-métrages. Co-écrit en compagnie de (Sa compagne ? Sa sœur?) Victoria, Aaron Fradkin a cette petite différence patronymique qui l'éloigne drastiquement du cinéma de William Friedkin. Le génie ne frappant pas systématiquement à la porte de quiconque se lance dans le périlleux projet de réalisation ou d'écriture, Beezel n'aura sans doute pas droit à ses entrées dans le panthéon du cinéma d'horreur, d'épouvante ou fantastique. Malgré une affiche qui pourtant pourrait en impressionner certains et quelques photogrammes qui raviveront quelques souvenirs chez les amateurs de frissons (au hasard, Evil Dead de Sam Raimi), l’œuvre est beaucoup moins fascinante qu'elle n'en avait l'air de prime abord. J'ai lu quelques part que le film avait foutu les jetons à l'un des spectateurs qui avaient eu le ''privilège'' de le découvrir. Que la peur qu'il générait était très proche des peurs enfantines. Moi qui durant mon enfance eu droit plus souvent qu'à mon tour à des cauchemars récurrents qui, adaptés sur grand écran, auraient eu droit à une interdiction aux moins de dix-huit ans, j'avoue ne pas avoir ressenti le film de la même façon. Court puisque ne dépassant pas les quatre-vingt deux minutes, Beezel a beaucoup de mal à tenir ses promesses. Charriant tous les poncifs inhérents à ce genre de productions horrifiques, Aaron Fradkin n'est pour ma part, pas parvenu à prêcher un convaincu.


Le film repose pourtant sur une idée de départ relativement séduisante. Une demeure sans charme particulier qui abriterait une sorcière de plusieurs siècles s'emparant de celles et ceux qui y croiseraient sa route pour led dévorer. Oui, vous l'avez deviné, on parle bien de celle qui exhibe son très gracieux portrait sur l'affiche. Pas de mystère de ce côté là, donc. Premier faux pas ! J'écrivais donc que le scénario repose sur une idée alléchante : construire l’œuvre autour de ce qui s'apparente brièvement à un film à sketch tout en reliant les personnages autour d'une même thématique. Et pour ce faire, pas de goule à la Creepshow mais plutôt trois dates, chacune représentant un moment très précis dans l'existence de cette maison et dans ce qu'elle abrite aux cœurs de ses entrailles. Habitués des apparitions parfois réellement glaçantes de l'acteur espagnol Javier Botet (Niña Medeiros de la franchise [●REC]), la sorcière qui donne son nom au film ne vous procurera certainement pas le moindre frisson. Atteint par le Syndrome de Marfan causé par une transmission autosomique dominante des tissus conjonctifs (rassurez-vous, moi non plus je n'ai rien compris à ce que je viens d'écrire), l'acteur peut se fondre ainsi dans n'importe quel costume, moyennant quelques maquillages malgré tout. La créature de Beezel est à peu de chose près du même tonneau sans pour autant avoir le même pouvoir de générer l'effroi. Aaron Fradkin y a pourtant mis les bouchées doubles en conviant le compositeur Robot Disco Puma qui, lorsqu'il n'est pas affublé de sa ridicule combinaison de cosmonaute (sans doute inspirée par le groupe de musiques électroniques Space qui commit notamment en 1977, le morceau culte, Magic Fly), signe comme ici, une musique sinistre et angoissante. Le point d'orgue d'un film qui au final se regarde la paupière tombante tant Beezel se traîne en longueurs et en langueurs avec, au passage, un arrachage de tête plutôt gore et sympathique. Bref, une petite production horrifique qui ne restera malheureusement pas dans les annales du cinéma d'horreur et même, du cinéma tout court...

 

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