Alors que ma douce et
talentueuse compagne est partie aujourd'hui dédicacer son roman
''L'empreinte de l'ange'' au
7Ème Salon Du Livre À L'abbaye de Saint Polycarpe, profitant ainsi
dès qu'elle en a l'occasion du soleil qui y brille alors qu'ici le
ciel est gris, je suis en charge de m'occuper de notre petite faune
(un chien, quatre chats et de paons) et de notre flore ''connue''
sous le nom de Jardin aux succulentes
que nous façonnons et entretenons depuis de nombreuses années.
Cette journée est aussi l'occasion de découvrir seul un film
d'horreur, genre que n'apprécie pas particulièrement la femme de ma
vie. Derrière le titre Beezel
ne se cache non pas l'un des personnages animés du film à sketchs
My Movie Project
(2013) ni même cette créature du même nom qui physiologiquement
s'apparente à une guêpe qui évolue dans l'univers du jeu vidéo
Coromon !
Il y a d'emblée quelques aspects très excitants dans ce
long-métrage horrifique du réalisateur et scénariste Aaron Fradkin
qui jusque là avait majoritairement mis en scène des
courts-métrages. Co-écrit en compagnie de (Sa compagne ? Sa
sœur?) Victoria, Aaron Fradkin a cette petite différence
patronymique qui l'éloigne drastiquement du cinéma de William
Friedkin. Le génie ne frappant pas systématiquement à la porte de
quiconque se lance dans le périlleux projet de réalisation ou
d'écriture, Beezel
n'aura sans doute pas droit à ses entrées dans le panthéon du
cinéma d'horreur, d'épouvante ou fantastique. Malgré une affiche
qui pourtant pourrait en impressionner certains et quelques
photogrammes qui raviveront quelques souvenirs chez les amateurs de
frissons (au hasard, Evil Dead
de Sam Raimi), l’œuvre est beaucoup moins fascinante qu'elle n'en
avait l'air de prime abord. J'ai lu quelques part que le film avait
foutu les jetons à l'un des spectateurs qui avaient eu le
''privilège'' de le découvrir. Que la peur qu'il générait était
très proche des peurs enfantines. Moi qui durant mon enfance eu
droit plus souvent qu'à mon tour à des cauchemars récurrents qui,
adaptés sur grand écran, auraient eu droit à une interdiction aux
moins de dix-huit ans, j'avoue ne pas avoir ressenti le film de la
même façon. Court puisque ne dépassant pas les quatre-vingt deux
minutes, Beezel
a beaucoup de mal à tenir ses promesses. Charriant tous les poncifs
inhérents à ce genre de productions horrifiques, Aaron Fradkin
n'est pour ma part, pas parvenu à prêcher un convaincu.
Le
film repose pourtant sur une idée de départ relativement
séduisante. Une demeure sans charme particulier qui abriterait une
sorcière de plusieurs siècles s'emparant de celles et ceux qui y
croiseraient sa route pour led dévorer. Oui, vous l'avez deviné, on
parle bien de celle qui exhibe son très gracieux portrait sur
l'affiche. Pas de mystère de ce côté là, donc. Premier faux pas !
J'écrivais donc que le scénario repose sur une idée alléchante :
construire l’œuvre autour de ce qui s'apparente brièvement à un
film à sketch tout en reliant les personnages autour d'une même
thématique. Et pour ce faire, pas de goule à la Creepshow
mais plutôt trois dates, chacune représentant un moment très
précis dans l'existence de cette maison et dans ce qu'elle abrite
aux cœurs de ses entrailles. Habitués des apparitions parfois
réellement glaçantes de l'acteur espagnol Javier Botet (Niña
Medeiros de la franchise [●REC]),
la sorcière qui donne son nom au film ne vous procurera certainement
pas le moindre frisson. Atteint par le Syndrome de Marfan causé par
une transmission autosomique dominante des tissus conjonctifs
(rassurez-vous, moi non plus je n'ai rien compris à ce que je viens
d'écrire), l'acteur peut se fondre ainsi dans n'importe quel
costume, moyennant quelques maquillages malgré tout. La créature de
Beezel
est à peu de chose près du même tonneau sans pour autant avoir le
même pouvoir de générer l'effroi. Aaron Fradkin y a pourtant mis
les bouchées doubles en conviant le compositeur Robot
Disco Puma qui,
lorsqu'il n'est pas affublé de sa ridicule combinaison de cosmonaute
(sans doute inspirée par le groupe de musiques électroniques Space
qui
commit notamment en 1977, le morceau culte, Magic
Fly),
signe comme ici, une musique sinistre et angoissante. Le point
d'orgue d'un film qui au final se regarde la paupière tombante tant
Beezel
se traîne en longueurs et en langueurs avec, au passage, un
arrachage de tête plutôt gore et sympathique. Bref, une petite
production horrifique qui ne restera malheureusement pas dans les
annales du cinéma d'horreur et même, du cinéma tout court...
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