Réalisé par Robert
Butler, le téléfilm White Mile
ou Les rapides de la mort
mêle différents genres pour un résultat plus que satisfaisant.
L'un de ses principaux atouts est son casting. Et même si certains
interprètes n'y feront pas long feu comme l'excellent Robert Loggia,
Alan Alda, Peter Gallagher et plus tard Fionnula Flanagan portent sur
leurs épaules cette œuvre hybride qui se décompose en deux
parties. La première s'inscrit dans un mélange entre survival et
film d'aventures. La seconde, qui est aussi la plus courte, met face
à ses responsabilités lors de son procès, le cadre d'une grande
entreprise qui a su convaincre dix de ses employés de participer à
une séance de rafting. Alan Alda interprète le rôle de Dan Cutler,
PDG d'une entreprise de publicité située à Los Angeles qui
convainc Jack Robbins, Nick Karas, David Koening, Andy Thornell, Tom
Horton et cinq autres employés de le suivre lors d'une escapade en
pleine nature aux abords d'une rivière des Rocheuses canadiennes
dont ils devront traverser plusieurs rapide de catégorie 5. Il est
clair qu'au vu de certains comportements que la plupart d'entre eux
n'ont aucune envie de participer à cette sortie. S'agissant de
déterminer le courage et les motivations de ces hommes de différents
âges, personne ne viendra évidemment remettre en question le peu de
sécurité qui sera engagée lors de la traversée. Car après avoir
été succinctement mis au courant de certaines règles à respecter
par un moniteur expérimenté, voilà que Dan et ses employés se
lancent à bord d'un raft gonflable pourtant jugé insuffisant pour
dix personnes. Si tous s'amusent tout d'abord de la traversée, la
tragédie survient lorsque leur embarcation percute un rocher et
qu'ils se retrouvent tous à l'eau. Si Jack parvient à remonter à
bord et à aider Andy à en faire de même, d'autres n'auront pas
cette chance. Trois autres parviendront à remonter vers la berge
tandis que cinq de leurs compagnons trouveront la mort... Pour
commencer, White Mile
est dans sa première partie relativement saisissant. Si la bande
originale de Dan Wool accentue le malaise ressenti par une majorité
des participants à l'aventure, les séquences de rafting sont
véritablement impressionnantes...
Robert
Butler nous plonge effectivement au cœur de l'aventure, dans des
eaux glacées et démontées laissant présager le pire. De ce point
de vue là, le téléfilm est une réussite. Cinq hommes y perdront
donc la vie. Comme le personnage de Nick Karas qu'interprète Robbert
Loggia qui avant cela joua notamment dans Scarface
de Brian De Palma, The Believers
de John Schlesinger ou Innocent Blood
de John Landis ou celui de Tom Horton qui quant à lui est incarné
par Robert Picardo que les fans de l'univers Star
Trek
connaissent sûrement pour avoir interprété le rôle de
l'hologramme médical d'urgence (HMU)
dans la série Star Trek: Voyager.
Une fois le drame passé, les survivants, toujours hantés par ce
qu'il s'est passé ce jour là retournent à leurs activités
habituelles. Comme Jack Robbins, qui est le personnage central du
récit ou le PDG de l'entreprise Dan Cutler dont l'absence d'empathie
en fait un individu véritablement abjecte et n'assumant pas
totalement sa responsabilité. Basé sur un scénario écrit par le
frère du réalisateur Michael Butler, White Mile
délivre tout d'abord un message relativement fort sur la dépendance
de subalternes vis à vis de leur patron et ce, même si les risques
encourus sont réels. La seconde partie du téléfilm met en avant
l'actrice Fionnula Flanagan qui dans le rôle de l'épouse de l'une
des victimes, Gena karas, ira jusqu'au procès après avoir porté
plainte contre la société de Dan Cutler. S'ensuit donc un jugement
qui fait tout d'abord la part belle au positionnement des uns et des
autres (mais surtout celui de Jack Robbins, les autres personnages
étant généralement relégués au dernier plan) avant de mettre
devant le fait accompli un Dan Cutler se dédouanant de la manière
la plus abjecte qui soit (Alan Alda est à ce titre parfaitement
remarquable dans son rôle). Cette seconde moitié du récit est
assez pauvre en comparaison de la première. Assez rapidement évacué,
le procès n'est qu'un brouillon de jugement qui aurait sans doute
mérité un déploiement et une attention beaucoup plus importants.
Reste que White Mile
est un sympathique téléfilm, jamais ennuyeux et interprété par
d'excellents acteurs...
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