A priori, lorsqu'on lance
la projection de The Retirement Plan de Tim Brown, on
pense fort logiquement être en présence de l'une de ces bouses
signées ces dernières années par des tâcherons de l'acabit de
Jesse Atlas, Edward Drake, Jesse V. Johnson, Wes Miller, Jared Cohn
ou encore John Suits. Des réalisateurs qui chacun à leur tour
essorèrent l'acteur Bruce Willis alors même qu'il développait une
aphasie en lui proposant de jouer dans des thrillers et des films
d'action de bas étage. Et il est vrai que de prime abord, le dernier
long-métrage de Tim Brown use de tous les artifices qui firent de
Fortress, de Wire Room, de Apex,
de Anti Life, de Cosmic Sin et de
nombreux autres projets d'authentiques navets. Nicolas Cage semble à
son tour devoir prendre la relève même si dans son cas, ce n'est
pas la première fois qu'on le découvre dans le rôle principal
d'une œuvre de qualité médiocre. Mais si beaucoup de remarques
semblent confirmer les craintes que nous pourrions émettre devant ce
projet qui n'a semble-t-il d'original que le titre, ceux qui se
complaisent dans la critique facile et systématique à l'encontre de
la vedette du formidable Leaving Las Vegas signé de
Mike Figgis il y a près de trente ans vont devoir faire pénitence.
En effet, bien que la mise en scène et la quasi totalité des
aspects techniques fassent ici défaut, The Retirement Plan
dégage un je ne sais quoi qui l'éloigne des exemples cités plus
haut. Tim Brown n'est effectivement pas un conteur. Ni doué pour la
direction d'acteur ou la mise en situations de séquences d'actions
mollement effectuées par la plupart de ses interprètes. Cependant,
le film est loin de se montrer aussi insignifiant que ces dizaines de
productions sans âme qui naissent chaque année sur le territoire
américain et dont la matérialité doit notamment à l'existence des
services de diffusion en VOD. Sans ces derniers, ils finiraient sans
doute très rapidement dans l'oubli ou sur des présentoirs de
supermarchés sous l'offre de prix alléchante d'un euro seulement !
Car le principal atout de The Retirement Plan, l'idée
majeure que le réalisateur semble avoir miraculeusement sortit de sa
manche, c'est son humour. Que certains prétendent d'ailleurs
involontaire alors même qu'il est clair que Tim Brown a sciemment
construit son œuvre autour d'une succession de séquences
pittoresques et au final, plutôt amusantes.
S'il est désormais
facile d'excuser Bruce Willis pour ses dernières interprétations au
vu de la maladie qui le ronge depuis un certain nombre d'années, on
aurait sans doute moins pardonné à Nicolas Cage qu'il apparaisse
dans une énième daube. Ce qui en soit est à peu près significatif
de cette nouvelle itération du héros sauvant sa fille et sa
petite-fille grâce à d'étonnantes facultés acquises lorsqu'il
travaillait pour le Gouvernement dans les Forces Spéciales. Si The
Retirement Plan ne joue pas à armes égales face au très
efficace Taken de Pierre Morel, la star américaine
n'en demeure pas moins convaincu de détenir là un rôle
suffisamment important pour donner la pleine mesure de son talent
d'interprète (l'on jugera donc celui-ci dans la version originale du
long-métrage). En effet, dans le rôle d'un vieil homme prénommé
Matt vivant seul dans les Îles Caïmans, Nicolas Cage va recevoir la
visite de sa petite-fille Sarah (Thalia Campbell). Envoyée chez son
grand-père par sa mère Ashley (Ashely Greene) qui n'a pas revu son
père depuis des années et qui rencontre actuellement de très gros
problèmes avec l'un des pontes du crime organisé (Jackie Earle
Haley dans le rôle de Donnie), la jeune fille va être rapidement
enlevée par plusieurs sbires du criminel parmi lesquels l'on
retrouve l'acteur Ron Perlman dans le rôle de Bobo. Et autant dire
que dans la famille des bras cassés, les hommes de Donnie font
partie des plus remarquables représentants. Plus stupides qu'un
groupe de coiffeuses/esthéticiennes peroxydées, les hommes de mains
lancés à la recherche d'une clé USB que la mère de famille a
caché dans le sac à dos de sa fille avant de l'envoyer par avion
rejoindre son grand-père vont devoir se frotter à un Matt qui
malgré son allure de vieillard fatigué en a encore sous la botte !
Entre un Donnie dont la physionomie à la ''Elie Sémoun'' se refuse
à lui offrir le charisme propre au personnage qu'il incarne, des
hommes de main décérébrés (le choix des acteurs étant alors des
plus judicieux), un Nicolas Cage qui comme à son habitude cabotine à
merveille, les charmes d'Ashley Greene et la relation entre Sarah et
Bobo, on ne s'ennuie pas un seul instant. The Retirement Plan
mérite donc mieux que la déplorable réputation de mauvais film
dont le ''gratifient'' la plupart des critiques...
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