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lundi 30 septembre 2024

Shaitann de Vikas Bahl (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si chaque pays à sa propre culture musicale, cinématographique ou littéraire et ses propres coutumes culinaires, sa représentation du Mal diffère également. En Asie, les chinois ont T'an mo et les japonais O-Yama. Les Scandinaves ont Tunrida. Les juifs, Asmodée et Haborym. Les syriens, Béhérit. Les amérindiens, Nihasa et Sédit. En Russie on le nomme comme chez nous : Satan. L'une de ses représentations les plus connues demeure Sheitan qui dans le monde arabe peut tout aussi bien signifier esprit pervers que démon... Dans la langue indo-européenne d'origine Hindi, il est approximativement connu sous le même nom : Shaitan. Celui-là même que semble devoir représenter à l'écran le réalisateur originaire de New Delhi, Vikas Bahl. Shaitaan est son dixième long-métrage mais son premier film d'horreur. Producteur sur une trentaine de projets, scénariste de ses propres œuvres, il semblerait que le réalisateur indien ait signé avec ce film une nouvelle référence dans l'évocation d'événements d'ordre surnaturels, mythologiques et religieux. Disponible sur Netflix depuis le 4 mai dernier, le film nous présente les quatre membres de la famille Rishi. Entre Kabir (Ajay Devgn), le père, Jyoti (Jyotika), la mère et leur deux enfants Jahnvi et Dhruv (Janki Bodiwada et Anngad Raaj) existe bel et bien une cohésion même si le ''chef de maison'' entre très gentiment en conflit avec sa fille. Au premier abord, Shaitaan ressemble à un remake inavoué de Taken de Pierre Morel. Un père assez peu enthousiaste à l'idée de laisser partir sa fille en vacances. Édictant en outre toute une série de mesures à respecter qui lui permettront de se protéger ou de pouvoir être contactée à tout moment par ses parents. On a même droit à une réplique du genre ''où que tu ailles, je te retrouverai...''. Ne manque plus qu'un charmant jeune homme proposant à Jahnvi de partager les frais d'un taxi lors de son arrivée à l'aéroport pour se convaincre que Vikas Bahl s'est intéressé à cet excellent film d'action mené tambour battant par l'acteur britannico-américain Liam Neeson en 2008...


Mais ne nous y trompons pas car les deux longs-métrages n'ont évidemment aucun rapport. Kabir n'est pas un ancien agent secret doté de facultés très particulières et sa fille ne va pas faire l'objet d'une attention toute particulière auprès d'individus spécialisés dans la traite des femmes. Violons synthétiques, bons sentiments, l'aura que dégagent les quinze ou vingt premières minutes est au mieux sympathique et au pire, sirupeuse. On ne va malgré tout pas cracher dans la soupe. D'autant plus que quelques indices permettent déjà de comprendre que quelque chose de grave va se dérouler lors des deux prochaines heures (le film dure cent-trente deux minutes). Dans un premier temps, la musique d'Amit Trivedi oscille entre nappes inquiétantes et guitares sèches quelque peu niaiseuses. Mais le réalisateur nous épargnant la grande tradition des comédies musicales indiennes typées Bollywood, ceux qui sortent du cercle des fans ne lui reprocheront pas de se laisser aller à quelques instants d'ensoleillement avant que le crépuscule ne tombe sur le coin de la gueule de notre charmante petite famille... Dans ce film de possession mêlé de Home Invasion, l'une des principales originalités est que l'infestation de l'un des membres de la famille se fait par une entité visible à l'écran. C'est l'acteur Madhavan qui incarne Vanraj Kashyap, un démon qui va prendre possession de l'esprit de Jahnvi pour la contrôler telle une marionnette, l'obligeant même à attaquer ses parents et son frère. Vanraj n'a qu'un désir : que ses parents acceptent que leur fille les quitte et le suive. On comprendra lors du dernier acte le but recherché par le démon. Sympathique film finalement assez peu horrifique, Vikas Bahl parvient à maintenir une certaine tension même si l'antagoniste du récit à tendance à cabotiner. Avec ses cent-trente deux minutes, Shaitaan a parfois tendance à tourner en rond même si le scénario de Aamil Keeyan Khan et Krishnadev Yagnik parvient parfois à se renouveler. Malheureusement, la descendance de L'exorciste et autre The Strangers n'est pas tout à fait du niveau que l'on espérait. Trop long et proposant un final grandiloquent comme seul sait en produire le cinéma indien, Shaitann se déguste non sans plaisir mais s'oubliera finalement assez vite...

 

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