Pour les non initiés, le
nom de Daniel Myrick n'évoquera sans doute pas grand-chose. Quant
aux autres, certains parmi eux auront peut-être oublié qu'il fut
aux côtés d'Eduardo Sánchez, l'auteur d'une œuvre horrifique
devenue abusivement mythique, avec son budget de soixante-mille
billets verts pour des recette approchant les deux-cent cinquante
millions de dollars sur le plan international. On parle bien entendu
du Found-FootageThe Blair Witch Project
et ses trois personnages, Heather, Mike et Josh, en quête d'une
légende entourant une sorcière originaire de la ville de Blair.
Faux documentaire mais véritable traumatisme pour certains, ce
succès planétaire fut à l'origine du court téléfilm Curse
of the Blair Witch réalisé
la
même année par le deux cinéastes, d'une suite intitulée quant à
elle Blair Witch 2 : Le Livre des ombres
et cette fois-ci mise en scène par Joe Berlinger en 2000 et d'un
remake sobrement intitulé Blair Witch tourné
par Adam Wingard en 2016. À l'issue du téléfilm et du
long-métrage, Daniel Myrick et Eduardo Sánchez ont fait carrière
séparément et si le premier a surtout œuvré dans l'écriture de
scénarii, il n'en a pas pour autant délaissé la réalisation
puisqu'en un quart de siècle, il a réalisé une dizaine de
longs-métrages. Dont celui qui nous intéresse ici, lequel n'a pas
connu les honneurs d'une sortie en salle puisqu'il s'agit d'un
téléfilm. Datant de 2008, Amazon
Prime
l'a très tardivement proposé à ses abonnés puisque désormais il
est visible depuis un peu plus d'un an sur la plate-forme. Par
essence, les films de guerre retraçant d'authentiques événements
ou des faits purement fictionnels, le genre entre dans le cadre du
cinéma d'horreur. Il en est qui parmi eux consacrent cependant
davantage que la description des atrocités vécues par les forces en
action. La guerre et l'horreur étaient donc condamnées à se
rencontrer comme dans cet Ultimate Patrol
souvent malmené par la critique mais qui vaut bien mieux que le haro
dont il fut injustement la victime. Alors, bien sûr, le téléfilm
de Daniel Myrick cache esthétiquement mal ses origines télévisuelles
malgré un budget de quatre millions de dollars. Rien de faramineux,
mais rien de tout à fait ridicule non plus. L'intrigue prend sa
source sur la base d'un scénario écrit par le réalisateur ainsi
que par les scénaristes Mark A. Patton et Wesley Clark Jr.
Elle
tourne autour d'un agent de la CIA
du nom de Benjamin Keynes (l'acteur Jonas Ball) auquel est confiée
une mission dont il conservera scrupuleusement secret certains
aspects. Accompagné par une poignée de soldats rompus au combat,
l'adjudant-chef Wally Hamer, les sergents Trinoski, Tim Cole et Pete
Sadler, le médecin Vincent Degetau, le mitrailleur Tanner et le
guide Abdul respectivement incarnés par Matthew R. Anderson, Michael
C. Williams, Sam Hunter, Jeff Prewett, Jon Huertas, Kenny Taylor et
Chems-Eddine Zinoune, le groupe est entraîné vers une zone
montagneuse où il est censé rejoindre un certain Mohammed Aban.
Réfugié depuis dans des montagnes réputées sacrées, l'homme va
cependant se montrer introuvable. La mission des huit hommes va
s'avérer particulièrement périlleuse. Attaqués par des talibans
placés sur la crête d'une colline, sans eau, le réservoir
d'essence de leur jeep percé, Keynes et les soldats ne peuvent
désormais plus compter que sur Abdul qui connaît la localisation
d'une oasis qui pourrait les maintenir en vie. Mais quelque chose de
plus pernicieux que le manque d'eau ou la présence de terroristes
semble menacer la vie et la cohésion du groupe... Censé se dérouler
en pleine guerre de l'Afghanistan qui opposa entre 2001 et 2021
l'armée américaine ainsi que plusieurs alliés au régime taliban,
le film a cependant été tourné dans de magnifiques sites naturel
du Maroc ainsi qu'aux États-Unis entre 2008 et 2009. Il faut d'abord
s'habituer à l'image un peu trop léchée de Ultimate
Patrol,
ainsi qu'à cette voix-off un peu trop redondante du personnage
principal. Sans être formidablement caractérisée, la section de
soldats n'en est pas moins attachante dans ce qu'elle propose en
terme de cohésion et de fraternité. Mais là où le téléfilm
s'avère selon moi une belle réussite est dans cette tension qui peu
à peu s'impose au cœur du récit. Ces événements que l'on jugera
immédiatement de surnaturels avant d'y voir une certaine mystique
liée à la religion musulmane. N'abusant pas de ses effets, ces
derniers sont suffisamment présents à l'écran pour retenir
l'attention du spectateur. Le film ne relâche pas la tension d'un
iota jusqu'à ce final pourtant quelque peu décevant qui ne nous en
apprendra pas vraiment davantage sur les événements qui viennent de
se produire même si quelques éléments semblent nous guider vers
une voie plutôt qu'une autre. Bref, un très bon divertissement...
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