Sur le papier, ouais,
pourquoi pas... Une jeune recrue de la police propose ses services en
venant surveiller un ancien commissariat désormais désaffecté.
Dehors, les membres d'une secte dont le gourou a récemment été
assassiné vont bientôt agir contre Jessica Loren dont le père fut
célébré pour avoir secouru trois jeunes femmes victimes de John
Malum, sorte de pseudo Charles Manson pourtant pas des plus
remarquablement charismatique qui attira cependant dans ses filets
des dizaines de jeunes femmes et de jeunes hommes. Jessica est donc
effectivement la fille de Will Loren (Eric Olson) qui semble-t-il fut
tellement marqué par cette affaire qu'il perdit la tête en
assassinant deux de ses collègues avant de se suicider sur son lieu
de travail. Pour ses débuts en tant que policière, Jessica va
passer la pire nuit de son existence... et le spectateur quatre-vingt
treize minutes dont il se serait bien passé... Car en effet, Malum
d'Anthony DiBlasi n'est pas loin d'atteindre le degré zéro du
cinéma horrifique tant ses nombreuses tentatives afin de générer
l'effroi chez le spectateur sont vaines. Remake d'un certain Last
Shift
qu'il réalisa déjà lui-même il y a dix ans, Malum
peut s'envisager trèèèès vaguement comme une sorte de croisement
bâtard entre le Assaut
de John Carpenter et The Autopsy of Jane Doe
d'André Øvredal (d'autres exemples pouvant bien entendu être
ajoutés). Durant plus d'une heure trente, la jeune recrue, plutôt
froidement accueillie par un flic qui disparaîtra rapidement des
radars, va recevoir des appels téléphoniques menaçant et surtout,
la visite de membres de la secte lors de séquences usant abusivement
des Jumpscares.
Vous savez, ce concept assez navrant et qui de nos jours ne
fonctionne plus vraiment consistant à faire surgir subitement, sans
prévenir et à grand renfort de boums sonores, un antagoniste,
histoire de faire sursauter le spectateur. Dans le cas de Malum,
l'application d'un tel procédé est quasi
systématique. Débordant jusqu'à la gueule d'effets qui par leur
mécanique répétée ne fait preuve en aucune manière de la moindre
efficacité, le long-métrage d'Anthony DiBlasi finit par devenir
très rapidement lassant. Le récit tourne en rond, en boucle, sur
lui-même et ça n'est pas l'introduction ponctuelle de nouveaux
protagonistes qui va changer grand chose.
Quelques
effusions de sang par-ci par-là (les effets prosthétiques ayant
meilleure allure que les quelques séquences en CGI)
et des dizaines d'apparitions, de surgissements devant la caméra, de
hurlements provenant tout droit des enfers, de voix inquiétantes,
bref, tout ce qui sert ici de matière première à une œuvre
hypothétiquement flippante mais qui aurait plutôt tendance à
amuser (au mieux) ou à faire soupirer (au pire) tant l'inefficacité
dans le domaine de l'épouvante crève les yeux !
Scénaristiquement parlant, le film est relativement creux. Rien de
bien passionnant dans ce récit au fond plus classique dans le fond
que dans la forme. Faisant fi de toute logique, Anthony DiBlasi fait
monter son film à la ''vas-y comme j'te pousse'' et donc de manière
aussi incohérente que puissent paraître la majorité des événements
se déroulant sous nos yeux. Une invraisemblance qui dans ce cas là
se justifie à travers le côté fantastique du récit.
Principalement incarné par l'actrice Jessica Sula qui est notamment
apparue dans Split
de M.Night Shyamalan en 2016, la jeune actrice semble figée dans une
expression pratiquement indifférente, comme si elle avait abusé du
botox de telle manière que la moindre expression faciale lui fut
interdite. Malum
est donc une très mauvaise surprise, pas du tout effrayant malgré
l'incessante intervention de Jumpscares.
Le film promeut quelques séquences gore plus ou moins efficaces même
si en contrepartie des nombreux effets stériles que son auteur lui
impose ceux-ci sont relativement rares. Le long-métrage est aussi et
surtout victime de sa mise en scène et de son scénario. La première
s'avère plutôt flemmarde tandis que le script n'attache aucune
importance à la cohérence. Un grand fourre-tout pas tout à fait
indigeste puisque l'on suivra les mésaventures de Jessica jusqu'à
leur terme mais pas non plus des plus passionnant. Bref, si vous avez
mieux à vous mettre sous la dent un seul conseil : évitez de
perdre votre temps devant ce piteux film d'horreur...
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