Je n'irai pas jusqu'à
mettre en jeu un doigt, un orteil ou un œil en pariant que The
Awakening
de Mike Newell est une œuvre totalement inconnue dans la flamboyante
filmographie de Charlton Heston, mais une chose est certaine. Si l'on
questionne les fans de l'acteur, il y a des chances pour que parmi
leurs préférences, celui-ci arrive au fin fond de leur liste.
L'acteur américain aura approché à peu près tous les styles, tous
les genres, du péplum au film historique en passant par le film de
guerre, la catastrophe, la science-fiction ou le thriller. Il peut
paraître étonnant de découvrir qu'il fut également l'interprète
de quelques œuvres d'obédience plus ou moins horrifiques dont
celui-ci demeure hélas, relativement anecdotique. Adapté d'un roman
de l'écrivain britannique Bram Stoker sorti chez nous sous le titre
Le Joyau des sept
étoiles,
The Awakening,
qui chez nous fut traduit sous le titre explicite de La
Malédiction de la vallée des rois,
est à la croisée des chemins entre les productions de la Hammer
Films
basées sur des croyances propres à l’Égypte ancienne qu'elles
soient ancrées sur des faits historiques ou non (genre, La
malédiction des pharaons
de Terence Fisher en 1959) et La Malédiction
de Richard Donner dans lequel le fils d'un ambassadeur des États-Unis
installé au Royaume-Unis était supposé être l'Antéchrist. Mais
ici, rien de véritablement ''diabolique'' en ce sens où le Malin
n'a rien à y faire. Le récit repose sur l'existence tout à fait
fictive d'une reine égyptienne dont le tombeau vient d'être mis à
jour par l'archéologue Matthew Corbeck (Charlton Heston) et son
associée Jane Turner (Susannah York). En fait de mise à jours, nous
évoquerons davantage le saccage et même le pillage des biens de
cette reine dont l'intégralité des trésors présents dans le
tombeau va être être scrupuleusement vidée de son contenu !
Autant dire que pour cet énième rôle, Charlton Heston égratigne
quelque peu son image de héros populo-légendaire qu'il s'est
construit au fil des années à travers de somptueuses
reconstitutions, telles Les dix commandements
de Cecil B. DeMille en 1956, Ben-Hur
de William Wyler en 1959, La Plus Grande
Histoire jamais contée
de George Stevens en 1964 ou Antoine et Cléopâtre
qu'il réalisa lui-même en 1972.
Le
très hétéroclite Mike Newell qui plus tard réalisera Quatre
mariages et un enterrement,
Donnie Brasco,
Harry Potter et la coupe de feu
ou encore l'adaptation du jeu vidéo Prince
of Persia
avec Prince of Persia : Les sables du temps
déconstruit donc la légende en lui offrant le rôle d'un
archéologue fanatique, totalement obnubilé par la reine Kara dont
la sépulture est demeurée intacte et qui selon certaines
interprétations pourrait revenir à la vie si tant est que soient
réunis certaines conditions. C'est là qu'entre en jeu dix-huit ans
plus tard Margaret. Sa fille. Née en Égypte dans de douloureuses
conditions puisqu'elle faillit mourir à sa naissance, Matthew et la
mère de la jeune femme Anne (Jill Townsend) se sont depuis séparés.
La mère et la fille sont désormais installées aux États-Unis
tandis que Matthew est depuis son départ d’Égypte, retourné
vivre en Angleterre. Toujours obsédé par la sépulture de la reine
Kara et par l'idée de la ressusciter, et alors même que Margaret
part le rejoindre en Europe contre l'avis de sa mère, l'occasion de
mettre en pratique son projet va pouvoir se présenter... Tourné à
Louxor, dans la Vallée des Rois, Mike Newell manque le coche de
nous offrir de somptueuses images du site. Car en dehors de très
rares plans larges, le film se contente majoritairement de filmer sa
star en gros plan. Le reste du film sera tourné quant à lui dans
les Lee
International Film Studios de
Londres, permettant une reconstitution certes imaginaire mais
flamboyante du tombeau de la reine Kara. Quelques images qui nous
invitent donc à un très court mais féerique voyage avant un retour
en terre occidentale relativement désolant. L'on retiendra
finalement surtout l'apparition de l'actrice Stephanie Zimbalist dont
le plus grand fait d'arme aura sans doute été d'accompagner
l'acteur américano-irlandais Pierce Brosnan dans la série télévisée
à succès Les Enquêtes de Remington Steele
entre
1982 et 1987. Souvent absurde, manquant de cohérence, parfois
involontairement drôle et donc totalement inefficient en terme de
frissons, The Awakening
demeure avant tout une curiosité ne serait-ce que pour la simple
présence de Charlton Heston au générique...
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