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vendredi 7 juin 2024

GIALLO - Il Vizio ha le Calze Nere de Tano Cimarosa (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Comparé aux deux derniers films évoqués dans le cycle consacré aux Gialli, Il Vizio ha le Calze Nere du réalisateur italien Tano Cimarosa rehausse quelque peu le niveau d'un genre qui s'est parfois malheureusement perdu dans les méandres de l'indigence. Et pour cela, nous repartons jusqu'en 1975, année qui verra notamment les sorties de L'ultimo Treno della Notte d'Aldo Lado et La Polizia Brancola nel Buio d'Elio Palumbo qui fut précédemment évoqué dans ce cycle. Située dans la province d'Ascoli Piceno, la ville de San Benedetto del Tronto fait actuellement l'objet d'une enquête de la part de la police locale depuis qu'une série d'assassinats y est commise par un tueur demeuré non identifié. Entièrement vêtu de noir, celui-ci a fait une première victime, puis une seconde et enfin une troisième. Toutes reliées par une seule et même photographie que le commissaire Lavena (l'acteur britannique John Richardson) et le brigadier Pantò (interprété par le réalisateur lui-même, Tano Cimarosa) ont en leur possession. S'inscrivant dans l'univers de la bourgeoisie décadente, Il Vizio ha le Calze Nere brille surtout par la vivacité de ses principaux interprètes et le rythme plutôt enjoué de la mise en scène. Écrit par Adriano Bolzoni et Luigi Latini De Marchi, le film prend le contre-pied du tueur supposé de sexe masculin mais qui au final s'avère être une femme. Dans le long-métrage de Tano Cimarosa, il s'agit, semble-t-il, de l'inverse puisque certains témoins affirment avoir aperçu ce qui s'apparente à une silhouette féminine. Remontant le fil de l'histoire qui lie les victimes entre elles, Il Vizio ha le Calze Nere introduit sa caméra dans des lieux de luxure fréquentés par des épouses délaissées. C'est ainsi qu'interviennent la prostituée Nelly (l'actrice Daniella Giordano), première à tomber sous les coups d'un tueur lors d'une série de meurtres qui ne fera d'ailleurs pas que des victimes féminines, une comtesse du nom de Orsello (l'actrice polonaise Magda Konopka) et son fils toxicomane Sandro (Ninetto Davoli), candidat idéal pour porter le chapeau tant ce personnage semble agité, ou encore la délicieuse Leonora Anselmi et son époux (respectivement incarnés par l'actrice allemande Dagmar Lassander et l'italien Giacomo Rossi Stuart).


Les meurtres sont cette fois-ci perpétrés à l'aide d'un rasoir de barbier par un individu dont nous découvrirons bien évidemment l'identité à la toute fin de l'intrigue. D'ici là, nous suivrons principalement l'enquête du brigadier Pantò dont la vigueur particulièrement ''explosive'' étonne et offre parfois à Il Vizio ha le Calze Nere un ton humoristique plus ou moins recherché. Notons qu'il semble exister plusieurs versions du long-métrage. Allant d'une durée dépassant de peu les soixante-dix minutes environ jusqu'à quatre-vingt dix. Selon les moutures,il est très nettement établi que des coupes drastiques furent pratiquées. La version ''Uncut'' semble d'ailleurs confirmer cet état de fait puisque la qualité d'image entre la version charcutée et les plans ainsi réintégrés est flagrante. Dans leur grande majorité, les plans en question sont constitués de séquences érotiques plutôt chaudes mais dont l'intérêt concernant l'intrigue est des plus minime. Entre hétéro et homosexualité, il y en aura pour tous les goûts. Concernant le récit dans ce qu'il touche au cœur du genre qui nous intéresse ici, Il Vizio ha le Calze Nere est assez moyen. Rien de fondamentalement mauvais n'est cependant à noter au sujet de ce premier des trois longs-métrages que réalisera Tano Cimarosa durant une carrière majoritairement consacrée au métier d'acteur. L'une des spécificités de cette œuvre demeure dans le fait que le rôle principal n'ait pas été confié à un individu lambda, ''acteur indirect'' ou ''témoin involontaire'' d'un premier meurtre auquel les protagonistes sont généralement ''conviés d'assister''. Ici, l'enquête de police est centrale. Comme cela est par contre très courant, il est déconseillé d'aller pisser durant le déroulement du récit ou d'aller se servir un plateau-repas ''Pizza-bière'' en cours de route. L'importante accumulation de personnages secondaires peut être effectivement parfois synonyme de confusion. Au final, le plaisir est bien là. Et si Il Vizio ha le Calze Nere n'est pas un maître-étalon du genre, on ne s'y ennuie pas...

 

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