Il y a ceux qui passent
de la pornographie au cinéma dit classique (Gérard Kikoïne) et
ceux qui empruntent le chemin inverse. Claude Mulot fait partie de
ceux-ci. Lui qui malgré tout aimait parsemer ses premiers
longs-métrages d'un certain nombre de séquences de nudité certes
relativement sobres au regard de la tournure que prendra sa carrière
dès 1975 allait signer un an auparavant, Les charnelles.
Un titre qui sent bon le soft-porn
pour amateurs d'érotisme du dimanche soir... Bien avant de réaliser
le film culte Le sexe qui parle,
découvert un soir, alors que j'étais adolescent, en cachette sur
Canal+ et
chez ma tante qui dans la famille était seule détentrice du
décodeur, ainsi que le très excitant La femme-objet
avec LA bombe de l'époque, l'actrice Marilyn Jess, Claude Mulot
abordait en 1974 Les charnelles
sous un angle assez particulier. Semblant hésiter entre le drame, le
thriller et l'érotisme... Et lorsque l'on ne sait pas vraiment sur
quel pied danser, le mieux reste sans doute encore de mélanger les
genres pour ne pas faire de jaloux. Oisif et officiellement déclaré
impuissant par une jeune femme qui tentait de le séduire afin de
remporter un concours entre copines sexuellement libérées, Benoît
aurait dû paraître beaucoup plus inquiétant que ne l'affiche son
apparence physique. Équivalant cinématographique du chanteur
français ET homosexuel Hervé Vilard, son interprète Francis
Lemonnier fut notamment aperçu dans quatre épisodes de la mythique
série télévisée Les chevaliers du ciel
en 1968 ou dans quelques bons gros nanars, des comédies
franchouillardes aux titres évocateurs tels que Les
surdoués de la première compagnie
de Michel Gérard ou Le jour se lève et les
conneries commencent,
lequel permettra à l'acteur et au réalisateur Claude Mulot de se
retrouver à nouveau sur un plateau de tournage.
D'ailleurs,
si l'on doit comptabiliser les œuvres qu'ils tournèrent ensemble,
il serait bon d'ajouter à leur actif La saignée
en
1971, Profession: Aventuriers en
1973 ainsi que Le couteau sous la gorge
en 1986. Question parité hommes/femmes, le compte, ici, n'y est pas.
Six acteurs de sexe masculin pour onze interprètes féminines. Mais
au fond, qui s'en plaindrait ? Certainement pas les hommes venus
découvrir sur grand écran dès le 20 février 1974 des actrices
prêtes à sacrifier leur pudeur en se foutant à poil face caméra !
Plutôt jolies d'ailleurs. Pas un bout de gras qui ne dépasse de
silhouettes longilignes. Des poitrines fermes et pas encore gonflées
au silicone. Des toisons pubiennes fournies, à une époque où la
chasse au moindre poil n'était pas encore l'un des exercices
préférés des amateurs ''d'études gynécologiques
horizontales''... Patrick Penn (qui de son côté incarne un ersatz
de Bernard Campan à moumoute frisée) interprète quant à lui le rôle
de Jean-Pierre, jeune voyou qui tentait de lui voler sa voiture mais
que le premier prendra étrangement sous son aile. Puis débarque
ensuite un contingent... enfin, une section devrais-je écrire, de
jolies naïades. Comme l'actrice belge Anne Libert (bien plus jolie
ici en brune que lors de ses apparitions peroxydées), la française
Barbara Sommers (un nom qui fleure bon le pseudo de film porno et qui
pourtant, ben non, est son véritable nom), la chanteuse, comédienne
et enseignante artistique Mireille Rivat, la très jolie Karin Meier
ou encore la déjà nettement plus connue Katia Tchenko, actrice
franco-ukrainienne et l'une des reines du nanar à la française (Mon
Curé Chez les Nudistes
de Robert Thomas, Les bidasses au pensionnat
de Michel Vocoret ou encore Le bahut va craquer
de Michel Nerval).
Actrice
pour qui montrer ses jolis nénés sur grand écran a toujours été comment
dire... un sacerdoce... Ça n'a rien à voir mais de son vrai nom
Catherine Kraftschenko et désormais âgée de soixante-seize ans,
Katia Tchenko ressemble de plus en plus à l'actrice Anna Gaylor...
Mais siiiiiii, c'est elle qui jouait notamment le rôle de la maman
''légèrement'' envahissante de Joëlle Mazart dans la série
culte, Pause Café
en 1981. Bon, bref, Les charnelles,
c'est une bonne grosse dose d'érotisme qui de nos jours ne peut
guère plus choquer que ceux que certains jugent d'arriérés de
contraindre leur(s) épouse(s) ) à porter le voile ! Francis
Lemonnier interprète un Benoît qui durant les quarante-cinq
premières minutes observe une attitude de légumineux attendant que
l'on vienne le déterrer ! Que ça peut être mou. Cette
violence, ce côté sombre et morbide que promet le synopsis tente à
se faire désirer plus que de raison. Du moins jusqu'à ce passage où
un violeur (qui mérite certainement son sort) se fait rouer de coups
par nos deux protagonistes masculins. Putain de changement
d'ambiance. Trop longue, la séquence mène immanquablement vers le
malaise. Et ensuite ? Re-cul, pour celles mais surtout pour ceux
(vu que les mecs ne se désapent jamais) qui n'en auraient jamais
assez de voir pointer vers eux les tétons de nos charmantes
''jouvencelles''. Sans le savoir, et plus de vingt ans avant que le
phénomène ne prenne de l'ampleur de l'autre côté de l'Atlantique,
Claude Mulot inventait le gang-bang avec cette salope...fille
qui s'envoie des mecs à la chaîne comme un vrai distributeur de
banque dans lequel des types habillés comme des adeptes de Charles
Manson attendent de pouvoir à leur tour introduire leur ''carte
bancaire'' dans la fente de la
jeune femme
l'appareil... Si vous voyez ce que je veux dire... mais vous voyez ce
que je veux dire, j'en suis certain ! La belle-mère de Benoît
est une sacrée vicieuse qui aimait se montrer nue devant son
beau-fils. Résultat, les montées de sèves sont quasi impossible
chez notre protagoniste qui s'en va donc se défouler d'une toute
autre manière. Tourné la même année que le film culte de Dusan
Makavejev Sweet Movie
(et dans lequel la sensuelle et troublante Carole Laure se faisait un
''gommage du visage'' à l'aide d'un zguègue mou comme une huître
avant de plonger dans une bassine remplie de chocolat liquide, miam!)
Certains considèrent Les Charnelles
comme une œuvre culte et essentielle dans le domaine de l'érotisme ?
Ils en ont bien le droit. Mais bon, question scénar', on reste
malgré tout sur sa faim. Car à part se ''faire la main'' sur les
nombreuses scènes de sexe, y'a quand même pas grand chose à se
mettre sous la dent. Érotisme, psychédélisme, j'm'enfoutisme,C'est donc à peu près tout... Ce qui n'est déjà pas si mal au fond...
Ah, interdit aux moins de 18 quand même...
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore regardé mais si ça se trouve en DVD, le prix doit être chéro, à priori... Même si d'après ce que tu dis, on peut s'en passer.
"Kiko" a débuté par un soft ("L'amour à la bouche") mais oui, on peut dire qu'il avait moins de pédigrée que Mulot question cinéma. C'est grâce à lui qu'il a monté son premier X (le fameux "Sexe qui parle"), ce qui lui a donné l'envie de passer à la réalisation.
Merci pour cette chronique d'une autre facette de ce réalisateur intéressant.
Ben voila, 35 balles le Blu-Ray... et pas de DVD semble-t-il.
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