Ghostbusters,
c'est au départ deux films cultes réalisés par Ivan Reitman en
1984 et 1989. Enfin, surtout le premier puisque le second demeure
légèrement inférieur. Manque d'inspiration ou opportunisme oblige,
il fallait bien qu'un jour quelqu'un s'empare de la franchise pour
signer un reboot. Ce fut chose faite avec le 100% féministe
Ghostbusters: Answer the Call
en 2016. Signé par Paul Feig et principalement interprété par les
actrices Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon et Leslie
Jones, le long-métrage n'est pas aussi honteux que certains
voudraient le laisser croire mais comparé à l'original, le film
demeure pourtant bien faible. Son gros point noir : un humour
qui ne fait jamais mouche et des protagonistes franchement peu
attachants. Ghostbusters: Answer the Call
aurait très bien pu signifier la mort de la franchise jusqu'à ce
qu'en 2021 débarque sur les écrans Ghostbusters:
Afterlife de
Jason Reitman, le propre fils d'Ivan Reitman, lequel allait avec ce
quatrième long-métrage réhabiliter une saga devenue un peu trop
woke à mon goût. Le fan-service étant assuré par la présence à
l'image de Bill Murray dans le rôle du Docteur Peter Venkman, de Dan
Akroyd dans celui du Docteur Raymond Stantz ou celle d'Ernie Hudson
dans la peau Winston Zeddemore, il était tout à fait envisageable
de les retrouver dans une nouvelle aventure en 2024. Si lors des
précédentes aventures de nos chasseurs de fantômes nos trois héros
furent quelque peu éclipsés par la présence à l'écran des tout
jeunes Mckenna Grace et Finn Wolfhard dans les rôles de Phoebe et
Trevor Spengler ainsi que celles de Carrie Coon et Paul Rudd dans
ceux de leurs parents Callie et Gary, Ghosbusters:
Frozen Empire
va remettre un peu d'ordre avec cette nouvelle mouture dans laquelle
le réalisateur israélo-britannico-américain Gil Kenan offrira ne
serait-ce qu'à Dan Akroyd un rôle un peu plus important. Pour les
spectateurs, les nouvelles aventures de la famille Spengler dont les
membres sont donc devenus des experts dans le domaine de la chasse
aux fantômes commence il y a un certain temps lorsqu'est révélé
un court teaser, suivi il y a quelques mois d'une bande-annonce
franchement incitative. L'on y découvre un phénomène d'ampleur
cataclysmique qui, étrangement, évoque tout d'abord davantage un
hypothétique film catastrophe qu'une comédie fantastique. Quelques
plans post-apocalyptiques à la Terminator 2
et sa célèbre scène d'aire de jeux (ici remplacée par une plage)
sur fond de Cruel
Summer
du groupe de pop féminin Bananarama
histoire de bien ancrer le récit dans les années quatre-vingt même
si l'on sait pertinemment que le récit se déroulera en priorité
dans le présent.
À
dire vrai, à part quelques images d'archives prélevées au premier
Ghostbusters,
le seul retour en arrière s'effectuera bien avant la naissance de
notre célèbre équipe de chasseurs de fantômes puisqu'en
ouverture, le film remonte jusqu'en 1904, date à laquelle une
brigade de pompiers new-yorkaise va être confrontée à un phénomène
inexplicable lié à une étrange sphère sur laquelle sont inscrits
des dizaines de glyphes et qui depuis est devenue la propriété d'un
immigré d'origine pakistanaise du nom de Nadeem Razmaadi (l'acteur
Kumail Nanjiani). On s'en doute, l'objet aura son importance une fois
le récit prenant comme décors le New York de 2024. Habitué aux
rôles d'antagonistes (les deux premiers volets de la franchise Die
Hard),
l'acteur William Atherton reprend le rôle du maire Walter Peck qui
avait disparu des radars lors des autres volets de la saga et qui
malgré les quarante années passées n'a fondamentalement pas
changé. Ni de caractère, ni d'apparence puisque parmi les
interprètes de la vieille garde, il demeure le mieux conservé
physiquement ! Les deux jeunes acteurs, en pleine période de
croissance, ont par contre changé de physionomie. Surtout Mckenna
Grace dont le personnage de Phoebe Spengler a désormais seize ans.
Reprenant le cycle des événements avec à la clé un hommage très
appuyé aux héros de jadis, Ghosbusters: Frozen
Empire
n'est par contre pas aussi passionnant que pouvait le laisser croire
la bande-annonce. Ôtés les chasseurs de fantômes, le film ne
conserve de la franchise que quelques résidus que seuls les objets
renvoyant à sa mythologie parviennent encore à raccrocher au wagon
des premiers volets. Le film est surtout très bavard. Trop même.
Des lignes de dialogues interminables durant lesquelles, bien
évidemment, il ne se passe pas grand chose. Quelques sous-textes
comme la jeunesse de Phoebe lui interdisant de participer à la
chasse aux fantômes demeurent un peu cheap. Ou comme la présence de
Melody (l'actrice Emily Alyn Lind) qu'elle rencontre alors qu'elle
joue seule aux échecs.Une amitié naît alors entre les deux
adolescentes et d'où découlera une séquence dont l'absurdité
reléguera cet épisode à l'état d'intrigue encore plus
fantasmagorique qu'elle ne l'était jusqu'à maintenant. À dix
minutes près, le film aligne les deux heures de récit alors qu'il
aurait sans doute mérité d'être un peu plus concentré et de faire
appel à un peu moins de personnages et de séquences secondaires.
Durant presque une heure et trente minutes, Ghosbusters:
Frozen Empire
ne propose que quelques sporadiques événements surnaturels avant
que l'action ne s'accélère durant la dernière demi-heure. Ceux qui
ne se seront alors endormis durant la projection pourront enfin
profiter d'effets-spéciaux essentiellement basés sur le froid et la
glaciation. Quelques passage, très courts, qui malheureusement ne
suffiront pas à faire de Ghosbusters: Frozen
Empire,
le digne descendant de ses plus lointains ancêtres...
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