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mardi 2 avril 2024

Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft (The Fire Within: A Requiem for Katia and Maurice Krafft) de Werner Herzog (2022) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Werner Herzog, un cinéaste allemand de génie qui toujours s'est passionné pour le cinéma, mais pas seulement... Durant toute sa carrière, qu'on lui souhaite encore très longue malgré ses quatre-vingt un ans, il a aussi été l'auteur de nombreux et fascinants documentaires. Et notamment plusieurs qu'il consacra au phénomène des éruptions volcaniques. On se souvient du court-métrage d'une trentaine de minutes qu'il réalisa en 1977 (La Soufrière - Warten auf eine unausweichliche Katastrophe) ou de Au fin fond de la fournaise (Into the Inferno) qui fut projeté pour la première fois en 2016 lors du festival du film de Telluride dans le Colorado. Collaboration franco-britannico-suisse diffusée chez nous sur la chaîne Arte en 2022, Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft (The Fire Within: A Requiem for Katia and Maurice Krafft) est le troisième documentaire du cinéaste et documentariste allemand à être consacré aux volcans, aux irruptions et aux conséquences qui en découlent. Lorsque l'on projette une œuvre de Werner Herzog, en général l'on sait déjà à quoi s'attendre. Qu'il s'agisse de fiction ou de réalité, l'auteur de Aguirre, la colère de Dieu et de Fitzcarraldo offre aux spectateurs des aventures dont la beauté, à couper le souffle, est automatiquement et invariablement sublimée par le discours et la musique présente en arrière-plan. Hommage théorique à l'un des couples de volcanologues parmi les plus célèbres et reconnus, Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft est surtout une invitation poétique et envoûtante au cœur de paysages désolés, où coulées de boue et pyroclastiques transforment à tout jamais le visage de la nature et ceux qu'elle abrite. Werner Herzog remonte le temps, des origines et jusqu'à cette date fatidique du 3 juin 1991 où Katia et Maurice Krafft ainsi que trente-cinq autres personnes perdirent la vie lors de l'éruption du Mont Unzen situé sur l'île de Kyūshū, au Japon. Installés avec leur équipe depuis la fin du mois précédent, les Krafft et leur entourage finissent par s'ennuyer... jusqu'au moment où une éruption se produit, suivit d'une immense coulée pyroclastique à laquelle personne, malheureusement, n'échappera...


Mais avant que le drame ne nous soit conté avec force images, Werner Herzog revient sur quelques-uns des événements les plus marquants de la carrière de Katia et Maurice Krafft. Lui qui aurait rêvé de partager leur passion, le réalisateur et scénariste allemand compose un documentaire essentiellement basé sur des images d'archives tournées par les Krafft eux-mêmes ; Des images et des photographies souvent saisissantes, d'une beauté parfois renversante, lunaire mais aussi occasionnellement mortifère. De cet hommage tantôt émouvant, tantôt grandiose et tantôt glaçant, l'on retiendra sans doute les cruelles images de l'éruption du Nevado del Ruiz en 1985. La beauté y étant rendue éphémère lorsque sont exposées ces vaches prises dans la coulée de boue et qui n'attendent plus que la mort ou les corps sans vie de ces femmes ou de ces hommes qui moururent sans vraiment savoir ce qui leur arrivait... Entre Werner Herzog et le compositeur allemand Ernst Reijseger, c'est une histoire qui remonte maintenant à vingt ans, lorsque les deux hommes se retrouvèrent sur le tournage du documentaire The White Diamond consacré à l'ingénieur aéronautique Graham Dorrington. Depuis, le réalisateur et le compositeur ont régulièrement collaboré et se sont d'ailleurs très récemment retrouvés pour le documentaire Theatre of Thought que l'on espère pouvoir découvrir très prochainement. Sa partition, entre voix et violoncelle, se confond avec la majesté des images. En outre, l'on retrouve notamment le "Requiem op.48 : Agnus Dei / Introit - Kyrie / Pie Jesu'' du français Gabriel Fauré, ''Tu lo Decidiste'' et ''Es Demasiado Tarde'' de la mexicaine Ana Gabriel, "Isolde's Liebestod" de l'allemand Richard Wagner ou encore "Messa da Requiem : Recordance / Lux Aeterna" de l'italien Giuseppe Verdi. Bref, le voyage auquel nous convie Werner Herzog est multi-sensoriel. Seule ombre au tableau, l'on aurait apprécié que la voix-off soit celle de Werner Herzog et non pas qu'elle soit doublée en français. Un détail qui a tout de même son importance et qui aurait pu parfaire l'expérience...

 

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