À priori, ce type de
projet de Crossover
réunissant deux personnalités du cinéma d'horreur et d'épouvante
peut paraître casse-gueule. Voire même absurde. Et à moins que le
scénario ne soit en béton, il est probable que l'on obtienne au
mieux, une œuvre bâtarde percluse d'incohérences. C'est donc avec
une certaine inquiétude que l'on pouvait attendre il y a maintenant
un peu plus de vingt ans la sortie sur les écrans de Freddy
VS Jason.
Deux des personnages parmi les plus emblématiques du fantastique
respectivement issus des franchises Les griffes de la
nuit
et Vendredi 13.
Sous ce titre qui s'apparente à un duel entre deux monstres sacrés
de l'horreur, c'est d'abord la collaboration entre deux célèbres
sociétés de production cinématographiques américaines. D'un côté,
la New Line
Cinema.
De l'autre, la Paramount
Pictures.
La première ayant produit Les griffes de la nuit
de Wes Craven en 1984 ainsi que ses suites et la seconde, la série
des Vendredi 13
dont le premier volet réalisé par Sean S. Cunningham vit le jour en
1980. Ici, l'ancienneté semble ne pas prévaloir sur le
positionnement de nos deux tueurs en série puisque dès le titre
l'on comprend que la place de Freddy Krueger sera beaucoup plus
importante que celle de Jason Voorhees. Un point de vue de la part
des auteurs de Freddy VS Jason
qui s'avère au fond plutôt logique si l'on tient compte du fait que
le second semble dénué de toute réflexion et ne semble agir que
par pur instinct meurtrier. Dénué en outre de la parole, Jason
apparaît comme un grand bêta au service de Freddy. Mais alors,
comment justifier cet affrontement précédé d'une collaboration
entre nos deux tueurs ? Les scénaristes Damian Shannon, Mark
Swift et David S. Goyer apportent une réponse qui colle parfaitement
au tempérament de l'un et de l'autre de ces deux mythiques
personnages. Se nourrissant de la peur de ses victimes qui lui
permettent alors de s'introduire dans leurs rêves, Freddy s'est fait
oublier à tel point que son pouvoir s'est affaiblit. Il a beau
tenter de revenir hanter les rêves des adolescents de Elm Street,
rien n'y fait. Une seule solution s'impose alors : faire appel à
Jason afin que celui-ci terrorise les habitants du quartier et que la
peur réapparaisse au sein des foyers.
Mais
si la méthode employée par Freddy semble fonctionner, il y a un
hic ! Jason étant un insatiable tueur d'adolescents décérébrés
et amateurs de sexe et d'alcool, il tue sans compter tous ceux qui se
trouvent sur son chemin. Et notamment celles et ceux qu'avait prévu
de garder pour lui le grand brûlé aux doigts de la main droite se
terminant par de longues lames acérées. Bien que Freddy retrouve
des forces et bien qu'il puisse à nouveau hanter les cauchemars de
nos jeunes protagonistes parmi lesquels, Lori Campbell (Monica
Keena), Will Rollins (Jason Ritter), Kia Waterson (Kelly Rowland) et
Gibb Smith (Katharine Isabelle), Freddy doit d'abord penser à se
débarrasser de son encombrant ''compagnon de route''... Autant le
dire tout de suite, les craintes émises étaient infondées. En
effet, Freddy VS Jason
rend honneur à nos deux Boogeymen...
enfin, surtout au premier car le second ne sert pratiquement que de
faire-valoir même si certaines séquences particulièrement
violentes lui sont réservées. ''Brutal'' est le mot qui semble sied
le mieux à Jason dont l'état de décrépitude marque un retour à
l'apparence qu'on lui connaissait avant son étonnant
''rajeunissement'' dans l'épisode précédent intitulé Jason
X !
Quant à Freddy, les fans apprécieront de le découvrir tout d'abord
sous les traits de l'acteur qui l'interprète : Robert Englund y
apparaît effectivement en préambule sans les brûlures typiques du
personnage qu'il incarne alors depuis une vingtaine d'années.
Freddy VS Jason
fait la part belle aux séquences situées dans son univers avec, en
outre, plusieurs passages situés dans la mythique centrale thermique
où il travaillait du temps de son vivant. Mais surtout, le
long-métrage du réalisateur, scénariste et producteur hongkongais
Ronny Yu plus connu pour ses films d'action tournés dans son pays
offre quelques séquences horrifiques particulièrement inspirées.
Bref, Freddy VS Jason
est plutôt une bonne surprise qui, certes, met du temps à démarrer
et à poser les bases du script, mais qui au final contentera les
fans de l'un et de l'autre des célèbres tueurs en série de
fiction...
Ah, Freddy, Jason, voila qui ne nous rajeunit pas et qui me rappelle le "bon vieux temps" des vidéo-clubs Video Futur et son fascicule, lorsqu'avec mon pauvre daron on louait des K7 un samedi soir sur deux (et la moitié des vacances scolaires... ce doit être ça, le "patriarcat systémique"...), fin des années 80/début des 90... Mais vois-tu, moi celui qui me faisait le plus flipper, c'était Pinhead... :-)
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