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vendredi 2 février 2024

TROMA : Maniac Nurses Find Ecstasy de Léon Paul De Bruyn (1990) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Je veux bien accorder du crédit à tout ce que produit l'industrie du cinéma. Surtout s'il s'agit d'une œuvre sortant des écuries Troma Entertainment... Mais seulement jusqu'à un certain point. D'origine Belge, hongroise et américaine, Maniac Nurses Find Ecstasy fait sans doute partie des pires bousins qu'ait distribué la société de production américaine créée en 1974 par Lloyd Kaufman. Un type adorable d'ailleurs, dès lors qu'il nous propose un cinéma trash ultra festif et irrévérencieux, mais déjà beaucoup moins attachant lorsqu'il impose à ses fans ce type de produit purement Z d'abominable facture. Et c'est un fan de cette cultissime société qui pourtant écrit ça ! Maniac Nurses Find Ecstasy est le premier des deux seuls longs-métrages que réalisera durant tout sa carrière le cinéaste originaire de Bruxelles Léon Paul De Bruyn. Vingt-trois ans sépareront d'ailleurs celui-ci de Parts of the Family, lequel sera à son tour distribué par la Troma en 2003. Progéniture non officielle ou vilain et boiteux petit canard d'une franchise qui ne le reconnaît pas comme l'un de ses enfants, Maniac Nurses Find Ecstasy reprend à son compte les prénoms de deux vedettes d'une séries de films estampillés Nazisploitation qui dans les années soixante-dix donnèrent naissance à quatre longs-métrages appréciés des amateurs de femmes tortionnaires vêtues d'uniformes nazis : Ilsa, la louve des SS et Ilsa gardienne du harem de Don Edmonds,Ilsa, la tigresse du Goulag de Jean Lafleur ainsi que Greta, la tortionnaire de Jesus Franco. Cela n'étonnera personne de découvrir que les interprètes du premier long-métrage du réalisateur et scénariste belge n'auront pas poursuivi leur carrière d'acteur. Majoritairement constitué d'un casting d'interprètes féminines, Maniac Nurses Find Ecstasy situe son action dans une clinique où les patients ne se bousculent pas. Il faut dire qu'à chaque fois ses très chaudes et très perverses infirmières ne leur laissent pas suffisamment de temps pour se remettre de leurs éventuelles blessures ou maladies, lesquels meurent rapidement pour finir enterrés dans un trou creusé dans la forêt avoisinante...


C'est en toute objectivité que l'on affirmera donc que le film est une série Z. Il n'y a qu'à voir avec quelle propension le jeu de ses actrices est poussif et la mise en scène indigente. D'une durée n'excédant pourtant pas les soixante-treize minutes, Maniac Nurses Find Ecstasy va très rapidement devenir un calvaire à poursuivre jusqu'à son terme tant la réalisation de Léon Paul De Bruyn est mollassonne. Sa caméra appuie effectivement trop longuement son regard sur ses actrices qui, certes sont jolies pour la plupart, mais n'apparaissent pas non plus comme d'authentiques gravures de mode sur lesquelles nous pourrions avoir envie de nous laisser aller à la contemplation. D'autant plus que le film, qui au départ promet du sexe et du sang est en la matière assez avare. Surtout lorsqu'il s'agit de la première catégorie. Quelques poitrines ou fesses timidement dénudées ne comblent malheureusement pas le vide abyssal qui joint une séquence à une autre. Pire, au cœur même de celles-ci, les jeunes femmes parmi lesquelles Susanna Makay dans le rôle de Sabrina, Hajni Brown dans celui d'Ilsa ou encore Celia Farago dans la peau de Greta semblent attendre que le réalisateur bruxellois leur donne des directives sur le comportement à adopter lors de telle ou telle scène. Question horreur, là encore c'est la déception. D'autant plus que vers le début le spectateur aura droit à une explosion de tête qui laissera présager un véritable festival gore. Mais de ce côté là, rien de mirobolant. Une autopsie faussement sanguinolente sans doute pratiquée à base d'abats d'animaux prélevés chez l'un des bouchers de la région ou quelques effusions de sang par-ci, par-là. Maniac Nurses Find Ecstasy se traîne et donc est long, très long, tellement long. Rien de véritablement passionnant donc à part, peut-être, quelques toutes petites séquences qui ne peuvent empêcher le rire de s'échapper d'entre nos lèvres. Celle durant laquelle un type perd un pied demeurant sans doute l'un des passages qui auraient pu offrir au long-métrage un statut de nanar s'ils n'avaient pas été malheureusement si rares. Notons que le film est de plus doublé en anglais, ce qui n'améliore absolument rien. Bref, Maniac Nurses Find Ecstasy est un produit de curiosité a réserver en exclusivité aux fans purs et durs de la Troma, lesquels risquent eux-même de déchanter devant l'absence totale d'intérêt et de plaisir...

 

1 commentaire:

  1. Ah, enfin un peu de fesse, y'a que ça de vrai... "J'adore ça, je ne vivrai jamais assez vieux pour les voir tous !" (Maurice Pialat) :-)

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