Je veux bien accorder du
crédit à tout ce que produit l'industrie du cinéma. Surtout s'il
s'agit d'une œuvre sortant des écuries Troma Entertainment...
Mais seulement jusqu'à un certain point. D'origine Belge, hongroise
et américaine, Maniac Nurses Find Ecstasy fait
sans doute partie des pires bousins qu'ait distribué la société de
production américaine créée en 1974 par Lloyd Kaufman. Un type
adorable d'ailleurs, dès lors qu'il nous propose un cinéma trash
ultra festif et irrévérencieux, mais déjà beaucoup moins
attachant lorsqu'il impose à ses fans ce type de produit purement Z
d'abominable facture. Et c'est un fan de cette cultissime société
qui pourtant écrit ça ! Maniac Nurses Find
Ecstasy est
le premier des deux seuls longs-métrages que réalisera durant tout
sa carrière le cinéaste originaire de Bruxelles Léon Paul De
Bruyn. Vingt-trois ans sépareront d'ailleurs celui-ci de Parts
of the Family,
lequel sera à son tour distribué par la Troma
en 2003. Progéniture non officielle ou vilain et boiteux petit
canard d'une franchise qui ne le reconnaît pas comme l'un de ses
enfants, Maniac Nurses Find Ecstasy reprend
à son compte les prénoms de deux vedettes d'une séries de films
estampillés Nazisploitation
qui dans les années soixante-dix donnèrent naissance à quatre
longs-métrages appréciés des amateurs de femmes tortionnaires
vêtues d'uniformes nazis : Ilsa, la louve
des SS
et Ilsa gardienne du harem
de Don Edmonds,Ilsa, la tigresse du Goulag
de Jean Lafleur ainsi que Greta, la tortionnaire
de Jesus Franco. Cela n'étonnera personne de découvrir que les
interprètes du premier long-métrage du réalisateur et scénariste
belge n'auront pas poursuivi leur carrière d'acteur. Majoritairement
constitué d'un casting d'interprètes féminines, Maniac
Nurses Find Ecstasy
situe son action dans une clinique où les patients ne se bousculent
pas. Il faut dire qu'à chaque fois ses très chaudes et très
perverses infirmières ne leur laissent pas suffisamment de temps
pour se remettre de leurs éventuelles blessures ou maladies,
lesquels meurent rapidement pour finir enterrés dans un trou creusé
dans la forêt avoisinante...
C'est
en toute objectivité que l'on affirmera donc que le film est une
série Z. Il n'y a qu'à voir avec quelle propension le jeu de ses
actrices est poussif et la mise en scène indigente. D'une durée
n'excédant pourtant pas les soixante-treize minutes, Maniac
Nurses Find Ecstasy
va très rapidement devenir un calvaire à poursuivre jusqu'à son
terme tant la réalisation de Léon Paul De Bruyn est mollassonne.
Sa caméra appuie effectivement trop longuement son regard sur ses
actrices qui, certes sont jolies pour la plupart, mais n'apparaissent
pas non plus comme d'authentiques gravures de mode sur lesquelles
nous pourrions avoir envie de nous laisser aller à la contemplation.
D'autant plus que le film, qui au départ promet du sexe et du sang
est en la matière assez avare. Surtout lorsqu'il s'agit de la
première catégorie. Quelques poitrines ou fesses timidement
dénudées ne comblent malheureusement pas le vide abyssal qui joint
une séquence à une autre. Pire, au cœur même de celles-ci, les
jeunes femmes parmi lesquelles Susanna Makay dans le rôle de
Sabrina, Hajni Brown dans celui d'Ilsa ou encore Celia Farago dans la
peau de Greta semblent attendre que le réalisateur bruxellois leur
donne des directives sur le comportement à adopter lors de telle ou
telle scène. Question horreur, là encore c'est la déception.
D'autant plus que vers le début le spectateur aura droit à une
explosion de tête qui laissera présager un véritable festival
gore. Mais de ce côté là, rien de mirobolant. Une autopsie
faussement sanguinolente sans doute pratiquée à base d'abats
d'animaux prélevés chez l'un des bouchers de la région ou quelques
effusions de sang par-ci, par-là. Maniac Nurses
Find Ecstasy
se traîne et donc est long, très long, tellement long. Rien de
véritablement passionnant donc à part, peut-être, quelques toutes
petites séquences qui ne peuvent empêcher le rire de s'échapper
d'entre nos lèvres. Celle durant laquelle un type perd un pied
demeurant sans doute l'un des passages qui auraient pu offrir au
long-métrage un statut de nanar s'ils n'avaient pas été
malheureusement si rares. Notons que le film est de plus doublé en
anglais, ce qui n'améliore absolument rien. Bref, Maniac
Nurses Find Ecstasy
est un produit de curiosité a réserver en exclusivité aux fans
purs et durs de la Troma,
lesquels risquent eux-même de déchanter devant l'absence totale
d'intérêt et de plaisir...
Ah, enfin un peu de fesse, y'a que ça de vrai... "J'adore ça, je ne vivrai jamais assez vieux pour les voir tous !" (Maurice Pialat) :-)
RépondreSupprimer