Il n'est pas rare qu'un
classique du septième art, quel que soit son genre d'ailleurs, fasse
l'objet d'un remake plus ou moins tardif. Il en est même certains
qui inspirent d'autres œuvres sans que celles-ci n'aient
officiellement le moindre rapport. Frostbiter: Wrath of the
Wendigo de
Tom Chaney a comme qui dirait, ''le cul entre deux chaises''. Pour le
premier des trois longs-métrage qu'il a tourné jusqu'ici, le
réalisateur montre tout d'abord à quel point il est reconnaissant
envers le Evil Dead
de Sam Raimi puisqu'à après que celui-ci ait rendu hommage à Wes
Craven à travers l'apparition d'une affiche représentant le film La
colline a des yeux,
Tom Chaney, lui, fait de même envers Sam Raimi avec celle du second
volet de la trilogie Evil Dead.
Et comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur remercie en outre
la star de la franchise d'origine et son adaptation télévisuelle,
Bruce Campbell. Ensuite, les fans de la société de production
américaine Troma
Entertainment
reconnaîtront sans difficulté la patte souvent artistiquement
dégueulasse des productions qu'elle distribue. Et celui-ci n'échappe
pas à la règle bien qu'il soit d'une ''qualité'' très nettement
supérieure à presque tous les points de vue par rapport à Maniac
Nurses
pour ne citer que ce seule exemple. Évidemment, s'agissant d'une
pâle copie du premier Evil Dead
auquel se raccorderont les puristes, Frostbiter:
Wrath of the Wendigo
n'est jamais au niveau du classique qu'il mime pourtant à de
nombreuses reprises. Comme Sam Raimi avant lui, l'équipe en charge
des effets-spéciaux emploie les mêmes procédés de maquillages et
d'effets visuels. Concernant les premiers, le latex est très
largement mis à l'honneur et avouons-le, on a vu pire dans le
domaine. Si depuis le vieillissement facial et autres créatures
fantastiques ont connu un bond énorme en terme de conception, on ne
reprochera pas à Mary et Rita Chaney ainsi qu'au reste de l'équipe
en charge des effets-spéciaux de maquillage leurs créations.
Dans
leur domaine, les animateurs John Aretakis, Hollis Harris et Dave
Hettmer se sont quant à eux chargés de produire quelques séquences
en Stop Motion
ou, image par image, pour un résultat certes moins convaincant que
le travail effectué par la légende dans ce domaine des décennies
en arrière (l'animateur américain Ray Harryhausen) mais permettant
malgré tout d'animer, notamment, un homme en décomposition
accélérée ainsi qu'une créature. Un Wendigo dont les concepteurs
ont ici plus ou moins conservé l'apparence telle qu'elle est
généralement exploitée. Un monstre effroyable d'apparence
humanoïde mais dont la tête est celle d'un cerf. Dans le cas de
Frostbiter: Wrath of the Wendigo,
les spécialistes des effets-spéciaux semblent avoir volontairement
exagéré le côté bestial de la créature en diminuant la partie
humaine de son anatomie pour rallonger au contraire la partie
animale. Notons également la présence de maquettes dont celle d'un
avion de tourisme qui ne parvient pas à cacher ses origines de
simple ''bricole'' lors d'un passage se situant en pleine tempête de
neige. Si la séquence ne parvient pas à faire illusion, on s'amuse
malgré tout de cette tentative ratée plutôt drôle. Ce qui en
revanche a tendance à se révéler crispant est cette bande musicale
abrutissante qui ne cesse de pourrir l'ensemble. Du rock FM de très
mauvaise facture, assourdissant et ne nous laissant aucun répit...
ou presque. Le pire étant d'ailleurs lorsque la musique intervient
de manière inopportune lors de séquences qui auraient sans doute
mérité quelques nappes de synthés ou de violons plutôt que cette
bouillie parfaitement indigeste. Sans être de grands acteurs, les
interprètes s'en sortent malgré tout avec les honneurs. Quelques
séquences gore sont au programme et la caméra virevolte parfois un
peu à la manière de Evil Dead bien
que dans le cas de Frostbiter: Wrath of the
Wendigo
elle éprouve souvent bien du mal à retranscrire l'énergie
salvatrice que dégage l’œuvre de Sam Raimi. Bref, pas un grand
film mais pas désastreux non plus. Peut-être très légèrement
dans la moyenne basse de ce que produit en général la Troma
mais lorsque l'on sait que la fameuse société de production est
capable de tomber bien bas en terme qualitatif, les fans purs et durs
ne bouderont pas leur plaisir...
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