Chouette, une
distribution Troma Entertainment
(Toxic Avenger,
la franchise Class of Nuke'em High,
Poultrygeist: Night of the Chicken Dead,
Combat Shock,
Blood Sucking Freaks,
etc...) qui compte en outre ici dans ses rangs, un film de
Blaxploitation !
Lorsque l'on aime l'un et l'autre, forcément, on cherche par tous
les moyens à mettre la main sur la chose dans l'espoir de passer
parmi les quatre-vingt dix minutes les plus excitantes de notre vie
de cinéphage... Plus étonnante est la présence au casting de
Samuel L. Jackson. Mais que les fans de l'acteur afro-américain ne
s'emballent pas trop rapidement car son temps d'acting est ici
drastiquement réduit. Car le (ou les) véritable(s) protagoniste(s)
du récit n'est (ne sont) pas interprété(s) par ce très célèbre
acteur originaire de Washington D.C. mais bien James Bond III ainsi
que Kadeem Hardison. Le premier signe ici également son premier
long-métrage. Nous sommes en 1990 et ce sera d'ailleurs sa seule
réalisation. Alléluia mes frères car dans le rôle de l'étudiant
en théologie prénommé Joel, celui-ci signe avec Def
by Temptation
(''connu'' chez nous sous le titre Succube),
ce qu'il peut y avoir de pire dans le genre. Et pas que... La Troma
Entertainment
ayant participé au financement du long-métrage, on pouvait espérer
que l'empreinte de son fondateur Lloyd Kaufman transpire
littéralement. Ou du moins, en partie. Mais non, James Bond III
semble avoir gardé le contrôle de son bousin jusqu'au bout. Le
titre original n'étant pas vraiment parlant quant au contenu du
projet, c'est donc vers son alternative que se pencheront les
amateurs de longs-métrages d'épouvante qui espéreront alors sans
doute découvrir à travers Def by Temptation,
un film de vampire s'écartant des carcans du genre. Une chose est
sûre : le contrat est de ce point de vue là, parfaitement
rempli. Pourtant, rarement nous aura été offerte l'occasion de nous
faire chier au point d'avoir envie d'abandonner la projection après
seulement dix ou quinze minutes. Ce qui en outre s'avère déjà un
exploit si l'on tient compte du fait que d'emblée, Def
by Temptation
montre de très profondes lacunes en matière d'écriture. Alors,
imaginez qu'il puisse exister sur terre des femmes et des hommes
capables de tenir jusqu'au bout...
Aux
côtés de son ami K qu'il part rejoindre à New York, Joel fait la
connaissance d'une séduisante jeune femme qui a ses habitudes dans
un bar. Interprétée par l'ancienne actrice Cynthia Bond devenue
depuis romancière dont je serais bien incapable de dire si elle
entretient une quelconque filiation avec le réalisateur (j'ai eu
beau chercher, je n'ai rien trouvé à ce sujet), la tentatrice et
donc succube du titre use de ses charmes (lesquels sont réels, je
vous assure) sur des hommes pour les attirer chez elle, leur faire
l'amour et pour ensuite s'en prendre à leur intégrité physique !
Là dessus, on est d'accord, rien de vraiment très original. Car en
dehors du fait que le film soit exclusivement interprété par des
artistes afro-américains (d'où le statut de film de
Blaxploitation),
Def by Temptation
applique une telle redondance que l'on pourrait presque le comparer à
un Running gag
de très mauvais goût s'il n'apparaissait pas aussi pathétique. En
gros, le principe est toujours le même. Un type se laisse séduire
et tombe donc entre ses griffes (au sens propre). La belle emmène sa
proie jusque dans sa couche (un lit à baldaquin au drapé d'un blanc
jusqu'ici immaculé). Cette dernière tire son coup et finit par se
faire mordre, griffer et j'en passe. Et hop, on recommence avec la
prochaine victime. Tout cela sous un halo blanchâtre du plus mauvais
effet. À dire vrai, je n'avais pas ressenti une telle envie de
m'échapper de cette insoutenable épreuve depuis le Raiders
of the Living-Dead
de Samuel M. Sherman ou le Attack of the Giant
Blurry Finger
de ce véritable terroriste du septième art qu'est Cody Clarke !
Car non seulement Def by Temptation
est
chiant comme une soirée diapositives, interprété avec les pieds,
étouffé par une bande musicale FM déprimante (les BO des pornos
soft diffusés à l'époque sur M6 mériteraient à côté de celle
de Paul Laurence de figurer dans le top 100 des plus remarquables
créations musicales de tous les temps), mais le style ''Clip
Vidéo''
typique des années 80/90 de l'ensemble (genre éclairage en couleurs
primaires et criardes) termine de donner à l'ensemble un cachet
''Kitsch''
qui confirme que l’œuvre (un bien grand mot pour cette
épouvantable chiure) est une erreur contre-nature qui n'a absolument
pas sa place sur les étagères des collectionneurs qui voudraient
ajouter un dernier totem à leur amas de VHS,
de DVDs
ou de Blu-ray
estampillés Troma
Entertainment.
Bref, sur une échelle de dix, le film mérite un bon gros 1 que l'on
accordera malgré tout à la charmante Cynthia Bond. Pour le reste,
direction le vide-ordures...
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