Avant de devenir l'auteur
du film culte Phantasm,
le réalisateur Don Coscarelli réalisa deux longs-métrage
relativement méconnus du grand public et dont Jim
the World's Greatest
fut le premier d'entre eux. Datant de 1975, soit quatre années avant
que le réalisateur et scénariste n'entre au panthéon du cinéma
fantastico-horrifique, ce projet conjointement réalisé et écrit
aux côtés de Craig Smith est un drame familial comme il en existe
des centaines, voire des milliers. Dans un contexte relationnel
difficile, un adolescent, coqueluche de l'université où il brille
surtout par ses talents de joueur de football américain, Jim Nolan
vit avec son jeune frère Kelly (Robbie Wolcott) et leur père
alcoolique. Avant qu'il ne devienne l'un des personnages iconiques de
la franchise Phantasm
sous le nom d'Angus Scrimm, Rory Guy incarne donc à l'écran un père
pris de boisson et très violent envers son plus jeune fils. Une
situation déplorable que supporte de moins en moins son aîné qui
tente de protéger coûte que coûte son frère Kelly.
Méconnaissable, le futur Tall
Man
de l'une des sagas fantastiques parmi les plus effrayantes (du moins
concernant le premier long-métrage réalisé en 1979) incarne un
soûlard pathétique, incapable de se tenir loin de la bouteille ou
de contrôler ses nerfs tandis qu'il s'acharne on ne sait pour quelle
raison sur l'un de ses deux fils. Il demeure très difficile
d'obtenir des informations précises sur les intentions de Don
Coscarelli et Craig Smith qui créent notamment en la personne de Jim
Nolan un individu au comportement souvent étrange. Voire ambigu.
Surtout lorsque la réalité lui échappe et que son imagination crée
des événements qui semblent n'être que le fruit d'un esprit
fécond. L'on découvre au détour de quelques clics que le projet de
film débuta alors que les deux réalisateurs-scénaristes n'avaient
pas encore tout à fait atteint la majorité et qu'il fut financé à
hauteur de deux-cent cinquante mille dollars par les parents de l'un
et de l'autre.
Alors
qu'Angus Scrimm avait déjà démarré sa carrière vingt-quatre ans
en arrière avec le court-métrage Abraham
Lincoln
(si quelqu'un est en mesure de me donner le nom de son auteur, je
prends!), Gregory Harrison, lui, ne débuta la sienne que deux ans
auparavant. Apparaissant en 1973 dans le rôle d'un étudiant dans
The Harrad Experiment
de Ted Post et la même année que Jim the
World's Greatest
dans Trilogy of Terror
de Dan Curtis, le jeune acteur apparaîtra dans diverses séries
télévisées (Wonder Woman,
M.A.S.H)
jusqu'à obtenir l'un des trois rôles principaux de la série de
science-fiction culte, L'âge de cristal
en 1977. C'est donc lui qui endossa le costume de Logan, prénom cité
tout en haut de l'affiche dans sa version originale, Logan's
Run.
Parmi les interprètes secondaires, notons la présence à l'image de
l'acteur fétiche de Don Coscarelli, Reggie Bannister qui dans le cas
de Jim the World's Greatest
incarne un ''original'' passionné de deltaplane dont la rencontre
avec les frères Nolan se solde uniquement par quelques plans.
L'acteur réapparaîtra ensuite dans le second long-métrage que
réalisera cette fois-ci en solo Don Coscarelli en 1976 (Kenny
& Company)
avant d'interpréter le rôle iconique de Reggie (oui, oui) dans la
fameuse saga fantastique et horrifique. Concernant Jim
the World's Greatest,
le faible budget se ressent très nettement à l'écran. Surtout au
niveau du montage qui apparaît très amateur tandis que les divers
interprètes s'en sortent relativement avec les honneurs. Notons
également que la curieuse bande musicale est l’œuvre de Fred
Myrow auquel le réalisateur et scénariste confiera celle de
Phantasm deux
ans plus tard. Au final, on reste un peu sur notre faim. Le film
interroge souvent sur l'attitude du héros et l'on s'attend même à
une fin qui paraît prévisible et qui pourtant ne viendra jamais.
S'agissant d'un long-métrage signé de Don Coscarelli, en outre sa
première, et au vu de sa rareté, les fans du cinéaste et autre
cinéphiles ont le devoir de se pencher dessus. Une œuvre et une
date historiquement importantes puisqu'elles marquent la naissance
d'un auteur sans doute insuffisamment reconnu auquel l'on a trop
souvent l'habitude de ne rattacher qu'à son œuvre culte tout en
oubliant la quasi totalité de sa carrière...
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