La franchise Amityville
a beau s'agrandir sans cesse (hâte de découvrir le plus vite
possible Amityville in Space
de Mark Polonia), aucune des quinze ou vingt dernières œuvres à
avoir vu le jour sous la thématique n'est jamais parvenue à rendre
hommage aux deux mythiques premiers volets de la saga intitulés The
Amityville Horror
de Stuart Rosenberg en 1979 et Amityville II :
The Possession
de Damiano Damiani. Dans l'ordre chronologique des dates de sorties,
The Amityville Curse
de Tom Berry s'inscrit entre les quatrième et cinquième épisodes
Amityville 4: The Evil Escapes
de Sandor Stern et
Amityville 1992: It's About Time
de
Tony Randel sortis respectivement en 1989 et 1992. Réalisateur,
producteur et scénariste, Tom Berry aura durant sa carrière de
cinéaste réalisé en tout et pour tout quatre longs-métrages dont
Blind Fear
en 1989 dans lequel nous pouvions notamment retrouver l'acteur Kim
Coates que le réalisateur américain réembauchera deux ans plus
tard sur le tournage de The Amityville Curse
dont le remake éponyme d'Eric Tessier est d'ailleurs sorti cette
année. Longtemps et justement considéré comme le pire volet de la
franchise, le long-métrage de Tom Berry a depuis été largement
détrôné par quelques œuvres indépendantes de la pire espèce
directement tournées en vidéos. Pourtant, sachant que le film a
bénéficié en 2023 d'un remake, nous pourrions supposer que
l'original fut de qualité. Car alors, comment imaginer que l'on
puisse avoir envie de mettre en scène une histoire qui fut déjà
adaptée plus de trente ans en arrière lorsque l'on connaît
l'accueil que subit alors The Amityville Curse
à l'époque de sa sortie ? Mais une fois découvert le remake,
on comprend que l'un et l'autre de leurs auteurs respectifs sont
quasiment du même tonneau même si Eric Tessier est parvenu, dans
d'infimes proportions, certes, à relever le niveau d'une franchise
qui de toute manière ne pouvait pas tomber plus bas. Mais pour
remonter à la tragédie qui date de l'année 1990, celle-ci mettait
déjà en scène un groupe d'amis qui prenait possession d'une
imposante demeure pour un prix modique, et ce dans l'intention de la
restaurer avant de la louer afin d'en tirer profit. Jusque là, rien
d'anormal... Ou presque. Car plus que les événements qui vont se
produire lors de cette poussive séquelle, on peut se demander ce qui
à l'époque assigna l'équipe technique, le réalisateur et ses
interprètes à tourner leur film non plus dans la célèbre demeure
du 112 Ocean Avenue de la petite ville côtière d'Amityville située
sur l'île de Long Island mais au sein d'une maison qui aussi bien de
l'extérieur que de l'intérieur n'a pas grand chose à voir.
Autant
dire que d'emblée, le charme que constituait cette vieille et
célèbre demeure qui fut à l'origine de terreurs nocturnes et
enfantines et brisé. Exit également le fait-divers entourant les
DeFeo dont le fils aîné tua à coups de fusil de chasse tous les
membres de sa famille ou les Lutz qui après avoir racheté leur
demeure furent les témoins d'étranges événements paranormaux. The
Amityville Curse
s'ouvre sur la mort d'un prêtre assassiné alors qu'il confessait un
paroissien. Le confessionnal est alors transporté jusque dans la
cave de la maison où vont avoir lieux les événements de ce
cinquième opus de la franchise. Un volet durant lequel il ne va
apparemment pas se passer grand chose. C'est du moins ce que l'on
ressent tant la réalisation est d'une lourdeur qui confine à la
paresse. C'est mou, malgré l'implication de l'actrice Dawna
Wightman qui dans le rôle de Debbie incarne une jeune femme
clairvoyante qui passe son temps à hurler et courir dans la demeure.
Malheureusement, il en va tout autrement avec les autres interprètes.
L'un des principaux soucis que l'on rencontre avec les uns et les
autres des personnages est le peu d'attachement que l'on ressent pour
eux. Avec ses grands sabots, Tom Berry cache mal ses intentions de
faire de l'acteur Kim Coates et donc de son personnage prénommé
Frank, l'incarnation du Mal. Les scénaristes ont beau eut s'y mettre
à plusieurs (Michael Krueger, Norvell Rose et Doug Olson) pour
concevoir le script, les personnages passent le plus clair de leur
temps à répéter les mêmes gestes. Abigail (l'actrice
Cassandra Gava) passe son temps dans la salle de bain, Debbie à
faire des cauchemars et Bill (l'acteur Anthony Dean Rubes, lequel
apparu malgré tout dans l'excellent Witness
de Peter Weir six ans auparavant) à écouter de la musique classique
avec ses écouteurs. Tom Berry saupoudre cette succession de
séquences sans intérêt d'événements surnaturels incapables de
foutre la trouille aux spectateurs. Quelques effusions de sang plus
tard dont un maquillage plutôt sympathique appliqué au visage de
Kim Coates, le constat est terrible : même si depuis l'on a vu
pire au sein de la saga, The Amityville Curse
méritait
en effet sa triste réputation de plus mauvais opus de la franchise
Amityville...
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