La glorification des
tueurs en série semble être devenu un fait depuis que les œuvres
de ''fictions'' sur cette thématique se sont multipliées depuis un
certain nombre d'années. On pourrait même remonter jusqu'en des
temps nettement plus anciens où fut notamment évoqué le personnage
de Jack l'éventreur qui pour le coup est sans doute celui qui
''bénéficia'' le plus régulièrement d'un éclairage sur ses
méfaits que l'on parle évidemment de septième art, de littérature
ou de documentaires. C'est dans l'optique d'inverser les valeurs que
le scénariste C. Robert Cargill conçu le script de No Man of
God,
lequel fut adapté en 2021 par Amber Sealey. Œuvre particulièrement
intéressante revenant sur l'interrogatoire que mena le responsable
du Centre national d'analyse sur le crime violent Bill Hagmaier
auquel fut offerte l'opportunité de rencontrer le célèbre tueur en
série Ted Bundy. Un film particulièrement marquant, humanisant
finalement ce terrifiant individu incarné brillamment par l'acteur
Luke Kirby. C'est à peu de chose près sur ce même concept que
repose le troisième long-métrage réalisé conjointement par Chuck
Konzelman et Cary Solomon dont le scénario auquel ont élaboré
auprès de Steve Solomon s'inscrit également dans la lignée de
L'associé du Diable
de Taylor Hackford. Nefarious
dont la définition très précise varie selon les résultats des
recherche que l'on obtient. Un détail qui manifestement a beaucoup
moins de poids que le récit lui-même... Alors qu'il doit être
exécuté le soir même à vingt-trois heures, Edward Wayne Brady
(l'acteur Sean Patrick Flanery), dont le patronyme paraît renvoyer à
l'un des plus grands tueurs en série de tous les temps connus sous
le nom de John Wayne Gacy reçoit la visite du docteur James Martin
(Jordan Belfi). Ce dernier est convoqué par le directeur de la
prison Warden Tom Moss (Tom Ohmer) afin d'évaluer l'état de santé
mentale du condamné afin de savoir ou non s'il est apte à être
exécuté. Sachant d'ailleurs que le psychiatre qui jusqu'à
maintenant suivait Edward Wayne Brady s'est suicidé en se jetant du
haut de son immeuble. Débute alors entre le condamné et le nouveau
psychiatre un interrogatoire lors duquel les convictions de ce
dernier vont être bousculées. Car l'une des idées centrales du
récit, en dehors de la question de l'état mental de Edward Wayne
Brady est bien d'étudier celle concernant l'existence de Dieu.
Un
concept auquel n'est d'ailleurs absolument pas ''raccordé'' le
docteur James Martin. Le propos n'efface pas pour autant le caractère
ambigu du tueur condamné à la chaise électrique pour une dizaine
de meurtres qui semble très rapidement montrer des signes de
schizophrénie. D'une intelligence hors du commun que l'on pourrait
considérer aussi magistrale que celle dont était pourvu en son
temps le docteur Hannibal Lecter intervenant notamment dans Sixième
sens de
Michael Mann, Le silence des agneaux de
Jonathan Demme ou bien Dragon rouge
de Brett Ratner (tous inspirés des ouvrages de l'écrivain Thomas
Harris), Edward Wayne Brady va tenter de faire flancher le docteur
James Martin du haut de ses inébranlables convictions... Durant près
d'une heure quarante, le spectateur a droit à une œuvre dont
l'écriture est exemplaire. Point culminant d'un film sans trop
d'artifices et qui repose donc évidemment sur l'importance de ses
dialogues. Et de ce point de vue là, Nefarious
est digne des quelques exemples cités au départ. Sean Patrick
Flanery incarne un tueur en série convainquant, bourré de tics
nerveux, passant d'une personnalité (la sienne) à l'autre (le
Nefarious
du titre). Face à lui, Jordan Belfi campe un psychiatre d'abord sûr
de ses convictions, puis peu à peu chancelant. Le bras de fer entre
les deux hommes est redoutable, entrecoupé de quelques rares
entretiens entre le psychiatre et le directeur de la prison mais
l'essentiel se situe entre le condamné et James Martin. L'une des
questions qui reste en suspens durant une bonne partie du
long-métrage trottant ainsi dans la tête du spectateur. Et même
lorsque certains détails laissent envisager une piste plutôt qu'une
autre, il faudra patienter jusqu'à la fin pour être ''véritablement
certain'' de celui auquel aura fait face le psychiatre durant les
quatre-vingt dix premières minutes. [ATTENTION] : une séquence
particulièrement graphique et réaliste risque d'en émouvoir
certains. Bref, Nefarious est
un excellent divertissement jugé comme thriller fantastique. Les uns
prendront les termes tels quels. Les autres auront tout loisir de
cocher ou non celui (ou ceux) qui leur convient...
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