Dans les années
soixante, il fallait choisir son camp entre The
Beatles
et The Rolling
Stones.
Vingt ans plus tard, les amateurs de cinéma fantastique et d'horreur
étaient contraints de se mettre à la page en achetant chaque mois,
soit Mad Movies,
soit L'écran
Fantastique.
Dans un cas comme dans l'autre, on pouvait tout aussi bien ne pas
trancher la question en écoutant et en lisant les uns ET les
autres... Concernant parmi les deux plus célèbres magazines du
cinéma fantastique à l'époque (auxquels l'on ajoutera, au hasard,
Starfix,
Vendredi 13
ou Toxic),
on pouvait préférer l'un plutôt que l'autre. Tout n'était alors
qu'une histoire de goûts... et de couleurs puisque
Mad Movies,
allez savoir pourquoi, m'était toujours apparu comme plus
''graphique'' que L'écran
Fantastique.
Comme toute bonne revue qui se respecte, les avis, quels que soient
les rédacteurs ou les films incriminés, se doivent d'être toujours
prompt à révéler la nature profonde qui fait d'une œuvre ce
qu'elle est ou n'est pas. Car alors, le spectateur pouvait, du moins
à l'époque, se forger une première opinion avant d'aller vérifier
lui-même sur grand écran la véracité des propos tenus dans telle
ou telle revue. S'agissant de The Grudge 2
que réalisa le japonais Takashi Shimizu en 2006, les avis furent
tranchés. D'un côté, l'on avait un rédacteur de Mad
Movies affirmant
que le film est une ''Honte''
tandis que celui de L'écran Fantastique attestait que le
long-métrage parvenait en outre à ''susciter
l'intérêt''
et que ''l'horreur
très discrète''
n'excluait pas ''Les
moments-choc'' !
Imaginez alors à l'époque de la sortie du film le bonhomme tenant
entre ses mains ses deux Bibles et ne sachant pas auquel de ses
saints se vouer ? Cruel dilemme qui de nos jours ne s'impose
plus vraiment puisque la consommation de longs-métrages n'est plus
aussi figée dans le temps que par le passé. Désormais, il ne faut
pas attendre plus de quelques mois pour pouvoir découvrir en VOD
des œuvres que nous aurions manquées faute de temps lors de leur
passage dans les salles obscures.Il n'aura pas fallut bien longtemps
pour qu'une suite à The Grudge
soit annoncée dans les médias. Et bien que la séquelle ne soit
sortie que deux ans plus tard, trois jours suffirent à annoncer le
futur projet au vu des recettes engrangées par son prédécesseur !
Toujours piloté par Takashi Shimizu, The Grudge
2 est
une fois de plus incarné en partie par des interprètes d'origine
américaine.
Et
une fois de plus, nous retrouvons le couple maudit et leur enfant,
Kayako, Toshio et Takeo Saeki, lesquels sont toujours interprétés
par les mêmes acteurs bien que le jeune Yūya Ozeki soit désormais
en partie remplacé par Ohga Tanaka du fait qu'il ait bien changé
physiquement en deux ans. Si les deux enfants ne se ressemblent pas
vraiment, la furtivité de leurs apparition et le maquillage aidant,
l'illusion est presque parfaite. Comme lors de l'introduction du
premier volet, là encore le récit débute par une séquence
d'introduction qui en apparence semble n'avoir rien de commun avec le
récit qui s'en suivra. Dans The Grudge,
Bill Pullman/Peter Kirk se suicidait en se jetant par la fenêtre de
sa chambre tandis que la séquelle propose une première séquence
lors de laquelle une jeune femme (l'actrice Jennifer Beals dans le
rôle de Trish Kimble) assassine son ''enc%@]#''
de mari (l'acteur Christopher Cousins dans celui de Bill) à coup de
poêle après lui avoir versé l'huile bouillante qu'elle contenait
sur le sommet du crâne ! Bien que l'on retrouve l'actrice Sarah
Michelle Gellar dans le rôle de Karen Davis, il semblerait que
Takashi Shimizu ait décidé de confier le rôle principal à Amber
Tamblyn dont la carrière au cinéma paraît décoller moyennement
depuis quelques années (127
Heures
de Danny Boyle en 2010 ou Django
Unchained
de Quentin Tarantino deux ans plus tard demeurant sans doute parmi
ses meilleurs faits d'arme). On ne change pas un principe qui jusque
là a toujours fonctionné et ainsi donc, le réalisateur japonais
reprend le système du récit à tiroirs en mêlant diverses
intrigues toutes plus ou moins liées entre elles. C'est ainsi que le
fétichiste des jupes courtes et plissées pourra découvrir de
jeunes étudiantes plus ou moins avides de frissons tandis qu'un
retour en arrière tentera de déchiffrer la scène d'ouverture. Et
au milieu, l'essentiel du récit tournant autour des deux sœurs
Karen et Aubrey qui d'origine, ne semblaient jusque là pas avoir de
très bons rapports. Takashi Shimizu noie le poisson de manière
plutôt habile en nous faisant croire que tout ce qui survient à
l'écran n'est chronologiquement distant que de quelques instants.
Mais s'il y a flash-back, c'est bien dans le contexte auquel Bill,
ses deux enfants Lacey et Kimble ainsi que sa nouvelle épous, Trish,
sont confrontés. Renouant avec ce qu'il sait faire de mieux, Takashi
Shimizu assène une fois de plus des séquences choc dont
l'efficacité sera peut-être moins évidente pour celles et ceux qui
connaissent et suivent la franchise depuis ses débuts que pour
celles et ceux qui découvriront Kayako Saeki pour la toute première
fois. Redondant, The
Grudge 2 ?
Peut-être, oui, d'une certaine manière. Sauf que son auteur
continue à savoir comment saupoudrer la franchise d'authentiques
moments de terreur. Certains se répètent quand d'autres sont
innovants. Nous remercierons en outre le compositeur américain
Christopher Young pour sa seconde participation à l'élaboration de
la partition musicale et dont les violons sont redoutables...
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