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mardi 21 novembre 2023

The Grudge 2 de Takashi Shimizu (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Dans les années soixante, il fallait choisir son camp entre The Beatles et The Rolling Stones. Vingt ans plus tard, les amateurs de cinéma fantastique et d'horreur étaient contraints de se mettre à la page en achetant chaque mois, soit Mad Movies, soit L'écran Fantastique. Dans un cas comme dans l'autre, on pouvait tout aussi bien ne pas trancher la question en écoutant et en lisant les uns ET les autres... Concernant parmi les deux plus célèbres magazines du cinéma fantastique à l'époque (auxquels l'on ajoutera, au hasard, Starfix, Vendredi 13 ou Toxic), on pouvait préférer l'un plutôt que l'autre. Tout n'était alors qu'une histoire de goûts... et de couleurs puisque Mad Movies, allez savoir pourquoi, m'était toujours apparu comme plus ''graphique'' que L'écran Fantastique. Comme toute bonne revue qui se respecte, les avis, quels que soient les rédacteurs ou les films incriminés, se doivent d'être toujours prompt à révéler la nature profonde qui fait d'une œuvre ce qu'elle est ou n'est pas. Car alors, le spectateur pouvait, du moins à l'époque, se forger une première opinion avant d'aller vérifier lui-même sur grand écran la véracité des propos tenus dans telle ou telle revue. S'agissant de The Grudge 2 que réalisa le japonais Takashi Shimizu en 2006, les avis furent tranchés. D'un côté, l'on avait un rédacteur de Mad Movies affirmant que le film est une ''Honte'' tandis que celui de L'écran Fantastique attestait que le long-métrage parvenait en outre à ''susciter l'intérêt'' et que ''l'horreur très discrète'' n'excluait pas ''Les moments-choc'' ! Imaginez alors à l'époque de la sortie du film le bonhomme tenant entre ses mains ses deux Bibles et ne sachant pas auquel de ses saints se vouer ? Cruel dilemme qui de nos jours ne s'impose plus vraiment puisque la consommation de longs-métrages n'est plus aussi figée dans le temps que par le passé. Désormais, il ne faut pas attendre plus de quelques mois pour pouvoir découvrir en VOD des œuvres que nous aurions manquées faute de temps lors de leur passage dans les salles obscures.Il n'aura pas fallut bien longtemps pour qu'une suite à The Grudge soit annoncée dans les médias. Et bien que la séquelle ne soit sortie que deux ans plus tard, trois jours suffirent à annoncer le futur projet au vu des recettes engrangées par son prédécesseur ! Toujours piloté par Takashi Shimizu, The Grudge 2 est une fois de plus incarné en partie par des interprètes d'origine américaine.


Et une fois de plus, nous retrouvons le couple maudit et leur enfant, Kayako, Toshio et Takeo Saeki, lesquels sont toujours interprétés par les mêmes acteurs bien que le jeune Yūya Ozeki soit désormais en partie remplacé par Ohga Tanaka du fait qu'il ait bien changé physiquement en deux ans. Si les deux enfants ne se ressemblent pas vraiment, la furtivité de leurs apparition et le maquillage aidant, l'illusion est presque parfaite. Comme lors de l'introduction du premier volet, là encore le récit débute par une séquence d'introduction qui en apparence semble n'avoir rien de commun avec le récit qui s'en suivra. Dans The Grudge, Bill Pullman/Peter Kirk se suicidait en se jetant par la fenêtre de sa chambre tandis que la séquelle propose une première séquence lors de laquelle une jeune femme (l'actrice Jennifer Beals dans le rôle de Trish Kimble) assassine son ''enc%@]#'' de mari (l'acteur Christopher Cousins dans celui de Bill) à coup de poêle après lui avoir versé l'huile bouillante qu'elle contenait sur le sommet du crâne ! Bien que l'on retrouve l'actrice Sarah Michelle Gellar dans le rôle de Karen Davis, il semblerait que Takashi Shimizu ait décidé de confier le rôle principal à Amber Tamblyn dont la carrière au cinéma paraît décoller moyennement depuis quelques années (127 Heures de Danny Boyle en 2010 ou Django Unchained de Quentin Tarantino deux ans plus tard demeurant sans doute parmi ses meilleurs faits d'arme). On ne change pas un principe qui jusque là a toujours fonctionné et ainsi donc, le réalisateur japonais reprend le système du récit à tiroirs en mêlant diverses intrigues toutes plus ou moins liées entre elles. C'est ainsi que le fétichiste des jupes courtes et plissées pourra découvrir de jeunes étudiantes plus ou moins avides de frissons tandis qu'un retour en arrière tentera de déchiffrer la scène d'ouverture. Et au milieu, l'essentiel du récit tournant autour des deux sœurs Karen et Aubrey qui d'origine, ne semblaient jusque là pas avoir de très bons rapports. Takashi Shimizu noie le poisson de manière plutôt habile en nous faisant croire que tout ce qui survient à l'écran n'est chronologiquement distant que de quelques instants. Mais s'il y a flash-back, c'est bien dans le contexte auquel Bill, ses deux enfants Lacey et Kimble ainsi que sa nouvelle épous, Trish, sont confrontés. Renouant avec ce qu'il sait faire de mieux, Takashi Shimizu assène une fois de plus des séquences choc dont l'efficacité sera peut-être moins évidente pour celles et ceux qui connaissent et suivent la franchise depuis ses débuts que pour celles et ceux qui découvriront Kayako Saeki pour la toute première fois. Redondant, The Grudge 2 ? Peut-être, oui, d'une certaine manière. Sauf que son auteur continue à savoir comment saupoudrer la franchise d'authentiques moments de terreur. Certains se répètent quand d'autres sont innovants. Nous remercierons en outre le compositeur américain Christopher Young pour sa seconde participation à l'élaboration de la partition musicale et dont les violons sont redoutables...

 

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