Pour son retour sur grand
écran et plus généralement à l'image, l'actrice française
Séverine Ferrer nous revient par la petite porte du cinéma
d'horreur et d'épouvante hexagonal. La chose derrière la
porte
est le premier long-métrage du réalisateur français Fabrice Blin
qui jusque là n'avait réalisé que trois courts-métrages ainsi que
le documentaire Super 8 Madness
en 2014. Écrit par le réalisateur lui-même en compagnie du
scénariste et producteur Jean-Marc Toussaint, le film se concentre
autour d'Adèle dont le fiancé Jean (l'acteur David Doukhan) est
parti au front au début du siècle dernier. Dès l'entame, le ton du
long-métrage est donné : un moine contraint une jeune femme à
accoucher dans une forêt. La naissance donne lieu à une séquence
effroyable lors de laquelle celle-ci meurt. Le moine prend alors la
fuite avec enfermé dans un linge, un mystérieux ouvrage. Quelques
instants plus tard, il est victime d'une force obscure et meurt.
Intervient alors une scène située en 1914 lors de laquelle Adèle
et Jean se disent au revoir avant que la jeune femme ne se retrouve
seule dans leur maison de campagne. Trois ans plus tard, nous la
retrouvons tandis que Jean est toujours sur le front de la première
guerre mondiale. Très rapidement, d'étranges phénomènes vont se
produire et assaillir l'héroïne. Après ''la
chose derrière le mur''
cachée dans le très mauvais La maison du mal
de Samuel Bodin sorti le 19 juillet dernier sur le territoire
français, pratiquons un peu de chauvinisme en espérant que le
''frenchie''
La chose derrière la porte portera
les fruits des quelques petits efforts que lui ont accordé ses
auteurs. Le plus surprenant avec le film de Fabrice Blin est de
constater combien le temps ne semble (pratiquement) pas avoir eu de
prise sur son héroïne tant Séverine Ferrer n'a physiquement pas
changée.
Des zombies/momies laissant échapper un fluide laiteux qui semblent parfois s'être évadés d'un bon vieux Fulci...
Après
ça, malheureusement, on a tout dit ! Parce que dans le genre
film d'horreur à la française, La chose
derrière la porte
s'avère plutôt indigeste. Avant de bifurquer vers le fantastique et
l'épouvante, le long-métrage fait un petit tour du côté du
chiantissime Un long dimanche de fiançailles
de Jean-Pierre Jeunet. Un rapport qu'entretiennent d'ailleurs sur la
durée les deux œuvres puisque Fabrice Blin persévère dans le
domaine de l'ennui avec un long-métrage faisant quasiment l'économie
de dialogues. Rares, ceux-ci laissent la place à une forme de film
d'auteur horrifique français qui déplaira sans doute moins aux
amateurs d'onanisme cinéphile qu'au véritables fans de sensations
fortes ! La chose derrière la porte n'a
même pas l'avantage de rappeler la puissante odeur de la bouse de
vache tant sa campagne semble superficielle. Ranci comme une pomme
que l'on aurait trop longtemps laissé pourrir au soleil, le
long-métrage de Fabrice Blin prône la langueur, défiant ainsi
celles et ceux qui auraient préféré y découvrir l'énergie d'un
Evil Dead
cuvée 2013 ! Ici, la mort de l'être aimé se conjugue avec la
sorcellerie. Celle dont va user Adèle à l'aide de l'ouvrage en
question et d'un peu de son propre sang. Le réalisateur tente bien
d'inclure à son œuvre une réelle patte graphique et sonore, mais
rien de bien original en réalité. On attend que le récit démarre
réellement mais c'est avec désespoir que l'on constate que la
volonté du cinéaste semble être moins dans la recherche d'effets
visuels effrayants que dans celle d'une vision stylisée propre à
faire fuir ceux qui voudraient y voir des débordements sanglants et
des Jump Scares
à foison. Raté !
Qualifier de "chiantissime" "Un long dimanche de fiançailles" retire toute crédibilité à votre critique ! Si la volonté du réalisateur était de faire un film plus contemplatif, plus poétique, et disons-le carrément - plus beau que la moyenne - car la photographie et les cadrages sont particulièrement réussis,pourquoi lui reprocher alors de ne pas avoir fait un nième slasher vu et revu si ce n'était pas son intension ?
RépondreSupprimerChacun ses goûts, non ?
L'odeur de la bouse de vache, je l'ai sentie un peu en lisant votre article... (humour)
A noter la présence de David Scherer aux maquillages, ce qui est un gage de visuels d'une grande qualité, ce que votre article ne mentionne même pas. C'est dommage, votre article commençait plutôt bien...