Parmi les grands maîtres
de la J-Horror, sous genre
horrifique se signalant par ses origines japonaises, il en est
surtout deux qui se sont détachés et sont devenus mondialement
célèbres. Bien que l'on puisse y ajouter le nom de Takashi Miike
dont la filmographie est assez diversifiée pour être cependant
écarté, Hideo Nakata et Takashi Shimizu demeurent les plus connus
d'entre tous. L'un et l'autre se sont laissés attirés par les
sirènes du cinéma hollywoodien en signant respectivement des
suites, séquelles ou reboot de leur propres classiques. Le premier a
effectivement signé en 2005 The Ring Two
qui n'est autre que la suite du remake de son Ringu
datant
de 1998. Quant à Takashi Shimizu, il fut lui-même l'auteur de The
Grudge
en 2004 et The Grudge 2 deux
ans plus tard qui sont l'un et l'autre les remakes des Ju-on:
The Grudge
1 et
2 qu'il
réalisa à la suite en 2003. Hideo Nakata persévérera à
l'étranger en 2010 mais cette fois-ci en Grande-Bretagne avec
Chatroom.
De son côté, après avoir tourné plusieurs longs-métrages entre
les premier et second remakes de Ju-on: The
Grudge et
deux autres réalisés en 2009 et 2011, Takashi Shimizu revenait en
2014 avec Vol 7500 : aller sans retour
(ou Flight 7500),
mélange de film catastrophe, de fantastique et d'épouvante façon
J-Horror !
Une production américano-japonaise se situant à bord d'un avion de
ligne en partance de Los Angeles et à destination de Tokyo. Partagé
entre la classe économique et la classe affaire, le vol connaît
rapidement de violentes turbulences contraignant les passagers, le
pilote ainsi que les hôtesses de l'air à porter le masque à
oxygène en attendant que tout revienne dans l'ordre. Un incident
mineur que tout le monde oublie très rapidement. D'autant plus qu'un
événement beaucoup plus grave va se produire. En effet, l'un des
passagers va être pris de convulsions et de graves difficultés
respiratoires. Et malgré le soutien des hôtesses Laura Baxter
(Leslie Bibb) et Suzy Lee (Jamie Chung qui contrairement à ce que
laisse présager son nom n'est pas japonaise mais bien américaine)
ainsi que du secouriste Brad Martin (Ryan Kwanten), l'homme finit par
mourir et est transporté à l'étage de la classe affaire où les
passagers sont priés d'aller s'installer en classe économique !
D'une
durée relativement courte puisque n'excédant pas les soixante-seize
minutes, Vol 7500 : aller sans retour
va se révéler être un véritable challenge non seulement pour les
membres de l'équipage, les passagers, mais aussi et surtout pour les
spectateurs qui vont devoir endurer une aventure terriblement
mollassonne. Car entre les quelques événements fantastiques et
horrifiques qui vont émailler le récit, de très larges ventres
mous constitués de dialogues lymphatiques vont totalement nuire au
peu d'intérêt que produit cette œuvre pourtant signée de l'un des
maîtres de la J-Horror.
Sans aucun doute parmi l'un des pires d'une filmographie constituées
d'excellentes œuvres témoignant des facultés de son auteur à
produire d'authentiques frissons. Vol 7500 :
aller sans retour embarque
avec lui son cortège de stéréotypes. Des clichés qui s'accumulent
les uns derrière les autres. Entre ce couple au bord de la rupture,
la jeune gothique fascinée par la mort, l’hôtesse de l'air qui
entretient une relation adultère avec le commandant de bord, etc...
Pire encore, le film nous coltine un couple de jeunes mariés dont
l'épouse générera autant de crispations que le long-métrage sera
dans l'incapacité de produire le moindre frisson de son côté. Aja
Evans interprète en effet le rôle de Lyn Hafey. Le genre de pouffe
parfaitement détestable obsédée par les microbes, détestant les
enfants, les gros, les étrangers, bref... il arrive très rapidement
que le spectateur ait envie de la voir disparaître dans les plus
atroces conditions. Et bien chers amis, sachez que Takashi Shimizu la
conservera elle et elle seule à l'écran jusqu'au générique de
fin. De toute manière, à part les fans purs et durs du cinéaste
japonais, je ne vois pas qui pourrait avoir envie de s'acharner au
point d'aller jusqu'au terme de cette épreuve nerveusement difficile
à soutenir jusqu'à son terme. D'un ennui parfois sidérant proche
de n'importe quel Soap,
aussi flippant qu'un épisode de L’île aux
enfants
et peuplé de personnages aussi attachants qu'une bande de criminels
enfermés dans une cellule de prison, Vol 7500 :
aller sans retour
n'a absolument aucun intérêt si ce n'est de nous faire perdre de
précieuses dizaines de minutes. Vous êtes prévenus...
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