Bird Box,
c'est tout d'abord le souvenir d'une expérience plutôt mitigée. Un
concept aussi original que ''crétin'' hypothéquant sur la présence
supposée d'un phénomène d'ampleur cataclysmique contraignant
hommes, femmes et enfants à garder les yeux fermés, au mieux, ou à
porter un bandeau chaque fois qu'ils entreprennent une sortie à
l’extérieur, au pire. ''Home
Sweet Home''
serait-on tentés de dire mais comme va rapidement le démontrer le
long-métrage de Susanne Bier, la chaleur supposée du foyer n'est
ici pas compatible avec la présence de certains protagonistes. À
l'image desquels l'acteur John Malkovitch a le malheur d'endosser le
rôle de Douglas, mâle blanc de plus de cinquante ans et même de
soixante et dont le caractère arrogant et l'absence apparente de
sensibilité envers ses semblables vont en faire l'antagoniste du
récit ! La principale héroïne de cette histoire
post-apocalyptique en forme de huis-clos/River Movie se prénomme
Malorie et vit désormais seule avec ses deux charmants bambins
Olympia (Vivien Lyra Blair) et Tom (Julian Edwards) auxquels elle a
donné naissance quelques mois seulement après le débuts des
événements qui ont endeuillé la planète dans son ensemble.
Botoxée ou non, l'actrice Sandra Bullock incarne cette ''mère
courage'' relativement inexpressive et affrontant un monde qui les
oblige elle et ses enfants à vivre dans le ''flou''. Alors que
quelques mois auparavant sortait sur les écrans Sans
un bruit
de John Krasinski dont le principe était sensiblement le même (le
réalisateur enlevait la parole à ses protagonistes tandis que
Susanne Bier ôte à son tour la vue aux siens), drapé d'un concept
qui n'a donc de base rien de réellement novateur, on pourrait même
reprocher à Bird Box
d'emprunter sa notion de créatures indicibles à The
Mist
de Stephen King. Excellente nouvelle qui fut adaptée à l'écran par
Frank Darabont en 2007 puis à la télévision dix ans plus tard par
Christian Torpe...
Le
passage à l'extérieur étant dans un cas comme dans l'autre signe
de mort ! Pourtant, le scénario de Bird Box
écrit par Eric Heisserer repose tout d'abord sur l'ouvrage éponyme
du romancier Josh Malerman qui fut édité en 2014. Le long-métrage
repose sur deux phases interchangeables à tout moment. L'une se
situe dans le présent de l'héroïne tandis que la seconde, sous
forme de flash-back, remonte cinq ans en arrière lorsque le fléau
commença à décimer une grande partie de la population mondiale. Si
lors des séquences se déroulant dans le présent l'ambiance y est à
une certaine forme de contemplation narrative quoique que
relativement anxiogène (merci les fumigènes et l'objectif de la
caméra drapé d'un bandeau ne laissant passer que quelques vagues
silhouettes), celles se produisant dans le passé sont nettement plus
''vibrantes'' en terme d'émotion même si elle paraissent rapidement
éculées. En effet, le principe de l'affrontement entre congénères
plus ou moins dotés de ''facultés cognitives'' n'étant pas
nouveau, la petite ''communauté'' formée autour de Malorie, de Tom
(Trevante Rhodes) ou de Lucy (Rosa Salazar) va connaître quelques
difficultés de communication. Entre l'individualisme outrancier de
Douglas qui ne voit que sa propre survie et l'humanité assujettie à
l'ensemble des autres représentants du groupe, les tensions montent
peu à peu. Passant d'une échelle à l'autre (de la demeure où sont
enfermés les survivants au grand air et sa rivière que descend
Malorie et ses deux enfants), Bird Box n'oublie
pas les grands classiques consistant à survivre dans un monde
dévasté par un fléau. L'on a donc notamment droit à la visite
d'un supermarché totalement vidé de sa clientèle et de ses
employés après un passage dans un quartier jonché de carcasses de
voitures et de cadavres humains ou l'introduction d'un ''loup
dans la bergerie'' ! Quelques menus effets pour un long-métrage qui
n'offre que de trop rares sensations ''exotiques''. Il me semble que
le film fit beaucoup parler de lui à l'époque de sa sortie.
Beaucoup de blabla pour pas grand chose finalement. Dans le genre
''perte de sens'', un seul conseil : ruez vous sur Don't
Breath : La Maison des ténèbres
de Fede Alvarez si ce n'est déjà fait... Une suite de Bird Box est sortie cette année sur Netflix sous le titre Bird Box Barcelona...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire