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lundi 17 juillet 2023

Bird Box de Susanne Bier (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Bird Box, c'est tout d'abord le souvenir d'une expérience plutôt mitigée. Un concept aussi original que ''crétin'' hypothéquant sur la présence supposée d'un phénomène d'ampleur cataclysmique contraignant hommes, femmes et enfants à garder les yeux fermés, au mieux, ou à porter un bandeau chaque fois qu'ils entreprennent une sortie à l’extérieur, au pire. ''Home Sweet Home'' serait-on tentés de dire mais comme va rapidement le démontrer le long-métrage de Susanne Bier, la chaleur supposée du foyer n'est ici pas compatible avec la présence de certains protagonistes. À l'image desquels l'acteur John Malkovitch a le malheur d'endosser le rôle de Douglas, mâle blanc de plus de cinquante ans et même de soixante et dont le caractère arrogant et l'absence apparente de sensibilité envers ses semblables vont en faire l'antagoniste du récit ! La principale héroïne de cette histoire post-apocalyptique en forme de huis-clos/River Movie se prénomme Malorie et vit désormais seule avec ses deux charmants bambins Olympia (Vivien Lyra Blair) et Tom (Julian Edwards) auxquels elle a donné naissance quelques mois seulement après le débuts des événements qui ont endeuillé la planète dans son ensemble. Botoxée ou non, l'actrice Sandra Bullock incarne cette ''mère courage'' relativement inexpressive et affrontant un monde qui les oblige elle et ses enfants à vivre dans le ''flou''. Alors que quelques mois auparavant sortait sur les écrans Sans un bruit de John Krasinski dont le principe était sensiblement le même (le réalisateur enlevait la parole à ses protagonistes tandis que Susanne Bier ôte à son tour la vue aux siens), drapé d'un concept qui n'a donc de base rien de réellement novateur, on pourrait même reprocher à Bird Box d'emprunter sa notion de créatures indicibles à The Mist de Stephen King. Excellente nouvelle qui fut adaptée à l'écran par Frank Darabont en 2007 puis à la télévision dix ans plus tard par Christian Torpe...


Le passage à l'extérieur étant dans un cas comme dans l'autre signe de mort ! Pourtant, le scénario de Bird Box écrit par Eric Heisserer repose tout d'abord sur l'ouvrage éponyme du romancier Josh Malerman qui fut édité en 2014. Le long-métrage repose sur deux phases interchangeables à tout moment. L'une se situe dans le présent de l'héroïne tandis que la seconde, sous forme de flash-back, remonte cinq ans en arrière lorsque le fléau commença à décimer une grande partie de la population mondiale. Si lors des séquences se déroulant dans le présent l'ambiance y est à une certaine forme de contemplation narrative quoique que relativement anxiogène (merci les fumigènes et l'objectif de la caméra drapé d'un bandeau ne laissant passer que quelques vagues silhouettes), celles se produisant dans le passé sont nettement plus ''vibrantes'' en terme d'émotion même si elle paraissent rapidement éculées. En effet, le principe de l'affrontement entre congénères plus ou moins dotés de ''facultés cognitives'' n'étant pas nouveau, la petite ''communauté'' formée autour de Malorie, de Tom (Trevante Rhodes) ou de Lucy (Rosa Salazar) va connaître quelques difficultés de communication. Entre l'individualisme outrancier de Douglas qui ne voit que sa propre survie et l'humanité assujettie à l'ensemble des autres représentants du groupe, les tensions montent peu à peu. Passant d'une échelle à l'autre (de la demeure où sont enfermés les survivants au grand air et sa rivière que descend Malorie et ses deux enfants), Bird Box n'oublie pas les grands classiques consistant à survivre dans un monde dévasté par un fléau. L'on a donc notamment droit à la visite d'un supermarché totalement vidé de sa clientèle et de ses employés après un passage dans un quartier jonché de carcasses de voitures et de cadavres humains ou l'introduction d'un ''loup dans la bergerie'' ! Quelques menus effets pour un long-métrage qui n'offre que de trop rares sensations ''exotiques''. Il me semble que le film fit beaucoup parler de lui à l'époque de sa sortie. Beaucoup de blabla pour pas grand chose finalement. Dans le genre ''perte de sens'', un seul conseil : ruez vous sur Don't Breath : La Maison des ténèbres de Fede Alvarez si ce n'est déjà fait... Une suite de Bird Box est sortie cette année sur Netflix sous le titre Bird Box Barcelona...

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