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dimanche 16 juillet 2023

Les Maîtresses du docteur Jekyll (El Secreto del Dr. Orloff) de Jess Franco (1964) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Dans l'article consacré à Gritos en la Noche, j'évoquais le fait que dans le deuxième volet de la franchise dédié à ce sinistre personnage qu'est le docteur Orloff, celui-ci n'y apparaissait pas. Ce qui en soit est une erreur puisque le véritable héros de cette nouvelle aventure toujours réalisée par l'espagnol Jesús Franco sous le pseudonyme de Jess Franck l'y croise dès les premiers instants. Souffrant et alité dans l'attente de son dernier souffle, le docteur Orloff offre au docteur Conrad Jekyll (l'acteur Marcelo Arroita-Jáuregui) le résultat de ses recherches concernant une étude sur l'hypnose. Un concept reposant sur l'utilisation des ultra-sons... Tiens, tiens.... Mais ne serait-ce pas le sujet invoqué un demi-siècle plus tard par le réalisateur et scénariste suédois de l'excellent LFO, Antonio Tublén ? Toujours est-il que dans ces Maîtresses du docteur Jekyll dont le titre français est éminemment racoleur (l'original, El Secreto del Dr. Orloff, ne l'étant pas moins puisqu'il laisse supposer la présence persistante de ce dernier dans le récit), le Docteur Jekyll va se servir du fruit des recherches de son homologue une fois décédé à des fins très particulières : en effet, persuadé que son épouse l'a trompé avec son propre frère, le Docteur Jekyll a assassiné ce dernier. Ici, l'objet de l'hypnose n'est pas tout à fait exact puisque si le célèbre scientifique parviendra à ses fins, le procédé semble plus proche du phénomène de ''zombification''. Mais rien à voir ou presque avec ces créatures que l'on voit sortir de leur tombe ou se réveiller dans la chambre froide d'une morgue, le teint pâle ou bleuté et les stigmates de la mort marquant leur visage ainsi que leur corps dans leur ensemble Non, Les Maîtresses du docteur Jekyll évoque tout d'abord ces affaires proprement hallucinantes concernant en particulier l'île d'Haïti et lors desquelles des individus sont drogués, tombant ainsi dans un état proche de la mort. Déclarés décédés, ils sont alors comme toute personne qui se respecte, mis en terre. Plusieurs heures après la cérémonie d'enterrement, l'homme qui les drogua vient alors les déterrer et exerce sur eux une véritable emprise cultivée par l'emploi régulier de drogues lui permettant ainsi de les manipuler à sa guise. C'est donc sur ce concept que repose Les Maîtresses du docteur Jekyll dans lequel, effectivement, le Docteur Jekyll emploie le résultat des recherches effectuées par Orloff afin de ramener à la vie son frère Andros (l'acteur Hugo Blanco)...


Débarque alors comme dans tout long-métrage du genre qui se respecte une jeune femme proche du héros (cas habituellement relaté dans le mythe de Frankenstein) dont la présence va contrecarrer les plans de celui-ci. Dans le cas présent, il s'agit de la nièce du docteur Jekyll, Melissa (qu'interprète l'actrice Agnès Spaak). Un prénom auquel le réalisateur espagnol semble très attaché puisque ce fut déjà celui de la fille au visage brûlé du docteur Orloff dans Gritos en la Noche. Si Melissa est la nièce de Jekyll, c'est qu'elle est donc la fille de son frère Andros. Débarque alors avec un certain retard l'inspecteur Klein (Pastor Serrador), lequel est chargé de l'enquête sur la mort de plusieurs danseuses, toutes étranglées des mains d'Andros ainsi ''zombifié''. L'on découvrira bientôt que le docteur Jekyll est prêt à tout pour obtenir vengeance ! Bon, on l'aura compris, ça n'est pas pour les ''beaux yeux'' du docteur Orloff qu'il sera avisé de découvrir ces Maîtresses du docteur Jekyll. Quelques meurtres et paires de nichons plus tard, le constat est des plus désabusé : cette seconde incartade dans l'univers du Docteur Orloff dont la présence à l'écran n'atteindra même pas les deux minutes est relativement navrante. Non pas que sous l'un de ses nombreux pseudonymes Jesús Franco ait encore atteint le degré zéro de la série Z à laquelle il offrira de remarquables fleurons mais il faut bien avouer que dans cette histoire de vengeance au romantisme de pacotille (on se fiche dans les grandes largeurs de la relation qu'entretient la jeune Melissa avec son collant de fiancé (?) Jean Manuel qu'interprète l'acteur Pepe Rubio), rien de vraiment passionnant ou de notable ne se dégage de l'ensemble. Filmé comme le volet précédent en noir et blanc, Les Maîtresses du docteur Jekyll s'avère en fait très souvent soporifique. En dehors de quelques meurtres et de quelques glaçantes apparitions d'Andros (comparables à celles de Ricardo Valle qui incarnait le rôle de Morpho dans Gritos en la Noche), les actrices ont beau exhiber de jolies poitrines, c'est l'ennui qui prévaut. Surtout lors de ces séquences répétitives et bien trop longues situées dans le cabaret où ont lieu les meurtres. L'enquête policière n'est quant à elle pas vraiment passionnante même si elle relance quelque peu l'intérêt lors de la seconde moitié du long-métrage. Une œuvre donc largement en deçà du premier opus...

 

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