Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 19 juillet 2023

Un si joli village d'Étienne Périer (1978) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Tout commence par une scène que l'on considérera plus tard comme étant celle d'un crime. Une séquence se déroulant dans la demeure qui abrite habituellement Stéphane Bertin (Victor Lanoux), l'une des personnalités les plus remarquables d'un petit village de la campagne française, ainsi que son épouse avec laquelle il n'entretient plus vraiment de rapports cordiaux. Amant de l'institutrice Muriel Olivier (Valérie Mairesse) et propriétaire d'une tannerie dont l'importance est considérable puisqu'elle emploie une bonne partie des hommes du village et permet l'existence d'une école primaire, l'homme est apprécié de tous. Du gérant de l'hôtel Fréval (Gérard Jugnot) en passant par le curé Borie (Jean Vigny) jusqu'à la servante Élodie (Mado Maurin). Une existence jusque là tranquille, dans un petit village paisible où la vie s'écoule au rythme de la tannerie. Mais ce soir là, tout va changer. Stéphane Bertin fait disparaître les affaires de son épouse dont il a décidé de divorcer malgré le refus catégorique de celle-ci. On ne trouve plus trace de sa femme et la belle-sœur de Stéphane prénommée Nelly (Anne Bellec) suspecte très rapidement la séquestration, la disparition, et peut-être même pire encore, le meurtre de sa sœur ! Nelly alerte les autorités et bientôt débarque alors dans ce si joli village, le juge Fernand Noblet (Jean Carmet)... Avant dernier long-métrage du réalisateur et scénariste belge Étienne Périer qui ne tournera plus que des téléfilms par la suite, Un si joli village s'inscrit dans cette vague de films situant leur action dans la campagne française. Une critique de la société, entre petites gens et nantis, parfaitement jouissive et qui aurait pu tout aussi bien être mise en scène par le maître en la matière, Claude Chabrol. Un si joli village, sous ses allures de film policier porté par des personnages passablement cyniques, montre combien l'importance d'une personnalité locale faisant vivre un village tout entier peut avoir de conséquences sur les suites d'une enquête...


Il n'y a d'ailleurs en ce sens, rien de plus démonstratif que la séquence lors de laquelle le personnage interprété par Victor Lanoux annonce brutalement au délégué syndical, Maurois (Jacques Richard), au responsable administratif, Debray (Alain Doutey) et à quelques autres de ses collaborateurs, le suspension des activités de la tannerie pour les jours ou les semaines à venir. Des conséquences lourdes qui n'échapperont d'ailleurs pas au juge d'instruction sur lequel fait visiblement volontairement peser le poids de la responsabilité le responsable de l'usine. Un moyen de pression, sans doute. Une technique dont va d'ailleurs user le juge qui sous ses allures de bonhomme sympathique, passionné par les fleurs, va tenter de conditionner le suspect lors de son audition. Étienne Périer réunit autour de lui un parterre de premiers et second rôles de premier plan. Adaptation du roman Le moindre mal de Jean Laborde par le scénariste et critique de cinéma André-Georges Brunelin et par le réalisateur lui-même, Un si joli village est une œuvre remarquable. Derrière l'apparente simplicité de sa mise en scène et de son interprétation, réalisateur et interprètes mettent en place un stratagème consistant à faire plier tour à,tour l'un et l'autre des deux personnages principaux. D'un côté, l'évidente expérience d'un homme de loi dont l'apparente nonchalance ne doit pas cacher sa maîtrise de la situation. De l'autre, un individu qui se sait investit d'une mission (celle de faire vivre son village et ses habitants) et sait être soutenu par les villageois. Dans ce ''combat'' entre juge et suspect, l'un et l'autre marquent des points même si peu à peu l'un gagne du terrain tandis que l'autre en perd à force d'accumuler les erreurs... Même si son âge avancé (le film date de 1978) lui donne un caractère particulier, Un si joli village est très représentatif de notre société actuelle dont les médias, les réseaux sociaux, les politiques et la justice tentent avec plus ou moins de réussite et d'objectivité de corriger les défauts. Un constat terriblement désarmant qui pose une question simple : qui du chat ou de la souris l'emportera... ? Notons parmi les seconds rôle, la présence de Michel Robin, de Francis Lemaire, de Jacques Cancelier, de Bernard-Pierre Donnadieu et d'Étienne Périer que l'on aperçoit au début du film dans le rôle de l'époux de Nelly...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...