Le concept d'Escape
Games n'est pas récent. Le
principe est au cœur de nombreux longs-métrages parmi lesquels on
retrouve notamment la franchise Saw
initiée en 2004 par James Wan ou plus récemment le diptyque Escape
Game
d'Adam Robitel dont le titre à lui seul éclaire sur le procédé.
Ou comment enfermer des femmes et des hommes dans un même endroit.
Une série de pièces et de pièges desquels ils vont alors tenter de
s'échapper. L'un des plus vieux représentants du genre se nomme
Cube
et fut l’œuvre du réalisateur américain originaire du Michigan,
Vincenzo Natali. Un concept fort et malléable reposant sur une idée
toute simple : enfermer six individus de sexes et de caractères
différents dans un cube laissant l'opportunité de choisir entre six
issues différentes. Quatre murs, un plafond et un sol avec autant
d'ouvertures donnant elles-mêmes sur d'autres pièces apparemment
identiques. Seules différences : certaines d'entre elles sont
sécurisées tandis que d'autres sont munies de pièges
particulièrement vicelards. Entre thriller, science-fiction, horreur
et mathématiques, Cube
est rapidement devenu un film culte, résultat d'un concept simple
pour un budget ridicule ne dépassant pas les trois-cent cinquante
mille dollars ! À l'échelle mondiale, le film rapportera
environs neuf millions de dollars. Autant dire que ce fut le jackpot
pour les sept sociétés de production qui financèrent le
long-métrage de Vincenzo Natali. Cinq ans plus tard Cube
2 : Hypercube
réalisé cette fois-ci par Andrzej Sekuła verra le jour. Il s'agit
comme son nom l'indique de la suite du premier tandis qu'en 2004
sortira Cube Zero,
le troisième volet de la franchise qui lui, remonte par contre le
temps puisque les événements qui y sont décrits précèdent ceux
du premier volet...
Alors
que les États-Unis ont généralement pour habitude de s'inspirer
d’œuvres étrangères à succès dont certains réalisateurs
s'emploient à tourner des remakes, avec souvent, il faut l'avouer,
plus de malchance que de bonheur, concernant le dernier volet de la
franchise sorti au Japon le 22 octobre dernier, c'est l'inverse qui
se produit. En effet, le récent remake éponyme de Cube
est originaire du Pays
du Soleil Levant.
C'est donc avec surprise que l'on apprendra l'arrivée du Cube
du réalisateur japonais Yasuhiko Shimizu et avec un brin de
curiosité que l'on jettera un œil sur cette version nipponne. Après
avoir réalisé en 2019 la comédie dramatico-fantastique Vise
et après avoir participé à la conception de la mini-série
Penshion: Koi wa Momoiro
l'année suivante, Yasuhiko Shimizu choisissait donc de s'attaquer
en 2021 au long-métrage de Vincenzo Natali. Quand on sait combien
le Japon et certains de ses cinéastes sont capables d'aligner les
petites productions horrifico-fantastiques cultes (pour n'en citer
qu'un : Shin'ya Tsukamoto et la saga Tetsuo
ou Gemini
et A Snake
of June),
on se dit qu'en s'attaquant à un film lui-même considéré comme
culte l'aventure ne peut être qu'une entreprise très intéressante.
Adapté à partir du scénario écrit à l'époque par Vincenzo
Natali, celui du scénariste et réalisateur Kôji Tokuo ressemble à
s'y méprendre à l'original. À commencer par le premier
protagoniste qui ne fera pas long feu comme dans le premier Cube
tout
en connaissant un sort différent (dans l'original de 1997 l'homme
est tué par un grillage acéré tandis que dans la version de 2021,
celui-ci meurt une partie du torse emportée par une pièce de forme
cubique)...
Yasuhiko
Shimizu reprenant le concept du réalisateur américain à la sauce
japonaise, nous retrouvons très rapidement six individus (cinq
hommes (dont un adolescent) pour une femme seulement) enfermés dans
un immense cube dont il vont devoir s'échapper. Avec tout ce que le
principe engendre de tension. Car les personnalités vont se révéler.
Certaines facultés également, comme celle qui dans l'original
permettait à un jeune handicapé de faire montre d'une certaine
utilité que l'on retrouve désormais chez le personnage de Yuichi
Goto qu'interprète l'acteur Masaki Suda, personnage plus ou moins
silencieux que l'on cataloguera de prime abord d'autiste. Le concept
étant le même qu'en 1997, les fans de la franchise ne seront pas
perdus. D'autant plus qu'en ce qui concerne le scénario, à part
quelques bonnes idées (comme celle de l'individu qui n'a pas su
sauver son jeune frère du suicide à temps), le principe est ultra
simple. Les pièges, quoi que originaux s'avèrent parfois sommaires
et pas toujours très bien mis en scène. Le choix des éclairages
permet souvent d'accentuer les tensions qui opposent les uns et les
autres et l'on appréciera notamment la bande musicale de Yutaka
Yamada qui nous immerge presque totalement dans ce concept de pièges
high-tech !
Cube version
2021 séduira sans doute davantage les amateurs de cinéma
fantastique et d'épouvante asiatique que les fans de l’œuvre
originale. Ici, l'interprétation est à mille lieues de celles des
interprètes américains. Ou lorsque théâtralité rime avec
angoisse. Sympa, mais pas inoubliable...
"Cube", j'ai adoré, malgré des personnages relativement stéréotypés dont on devine assez rapidement le destin. Pas vu les suites ni celui-là.
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