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lundi 8 mai 2023

Morirai a Mezzanotte de Lamberto Bava (1985) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Genre typiquement transalpin, le giallo a charrié autant de chefs-d’œuvres que d'immondices. C'est même à se demander si ces derniers ne furent pas en plus grand nombre. Et parmi eux se situe le Morirai a Mezzanotte de Lamberto Bava qui signifie Tu mourras à minuit mais que les distributeurs étrangers préférèrent apparemment traduire sous le titre Midnight Horror ! Les principaux codes du giallo sont respectés puisqu'un tueur ganté et dont l'identité nous est dissimulée durant tout ou partie du récit commet des meurtres sur de jeunes et jolies femmes tandis qu'un flic (Paolo Malco dans le rôle du Commissaire Piero Terzi) mène son enquête à l'allure d'un cul-de-jatte. Comme si la présence dans le rôle de metteur en scène du fils de Mario Bava suffisait pour que l'intégralité des aspects techniques d'une œuvre soit vérolés, l'illustre compositeur Claudio Simonetti, membre du non moins renommé groupe de rock progressif italien Goblin auquel on doit notamment les bandes-originales de Zombie de George Romero ou de Profondo Rosso de Dario Argento, signe ici une piètre partition. De la bouillie sonore constituée de titres pop-rock indigestes qui ne participent pas à l'élaboration d'une ambiance horrifique. Ce que le spectateur est pourtant en droit d'attendre vu le concept. Quelques meurtres vaguement sanglants, graphiquement appuyés par une hémoglobine qui semble davantage provenir de tubes de vernis à ongles que d'un savant mélange dont ont le secret les spécialistes en charge des effets-spéciaux. Paolo Malco incarne donc le rôle du policier de service chargé d'enquêter sur une série de meurtres dont le suspect est tout d'abord l'époux d'une femme qui vient de mourir sous les coups répétés d'un pic à glace. En effet, l'homme en question, après avoir suivi son épouse dans une galerie marchande et jusque dans un magasin de lingerie féminine (un an auparavant sortait en Europe le chef-d’œuvre de Brian de Palma Body Double dans lequel l'acteur Craig Wasson suivait lui-même la sublime Deborah Shelton), il constatait que celle-ci entretenait une relation avec un inconnu. Bref, de retour à la maison s'ensuivait une engueulade et de violentes exactions entre mari et femme jusqu'à ce que cette dernière soit retrouvée morte, éventrée dans sa baignoire à l'aide d'un pic à glace (vingt-six ans après Janet Leigh dans l'immense Psychose d'Alfred Hitchcock)...


Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas reconnu, Paolo Malco n'était à l'époque pas un apprenti-acteur puisqu'on le vit notamment chez Lucio Fulci (La maison près du cimetière en 1981, L'éventreur de New York en 1982), Sergio Martino (Crime au cimetière étrusque en 1982) ou Enzo G. Castellari (Les guerriers du Bronx 2 en 1983) quelques années auparavant. Complètement effacé, sa présence dans Morirai a Mezzanotte est totalement superficielle. En réalité, le film tourne autour de sa fille Carol (Lara Wendel) et de la criminologue Anna Berardi (Valeria d'Obici), toutes deux convaincues que les meurtres sont perpétrés par un certain Tribbo (Peter Pitsh), un psychopathe qui après son arrestation fut enfermé en hôpital psychiatrique où il mourut lors d'un grave incendie. L'on suppose alors que l'homme est toujours en vie et qu'il a repris sont activité de tueur en série. Très malin (ou alors, prenant les spectateurs pour des imbéciles), Lamberto fait effectivement intervenir le personnage de Tribbo, ne cachant plus l'identité du tueur afin de rendre plus incroyable le twist final qui révélera, on s'en doute, le nom du véritable assassin. Et cela, ah, ah, ah, de manière si invraisemblable et grotesque que l'on n'y croira pas un seul instant... Morirai a Mezzanotte est à l'image du cinéma horrifique italien de la fin des années quatre-vingt : insipide ! Lamberto Bava prouve une fois encore qu'il n'est pas le fils digne de poursuivre l’œuvre de son père avec ce sous-giallo jamais inspiré, dont les meurtres sont filmés avec une mollesse qui donne envie de plonger dans l'écran afin de saisir l'arme du tueur et de commettre les crimes à sa place. Le réalisateur laisse pointer un bout de sein histoire de profiter un cours instant de la plastique de l'actrice Barbara Scoppa, première victime à mourir devant la caméra et s'avère plutôt radin lorsqu'il s'agit de faire parler le sang ! Interprété avec le talent et l'engouement d'une moule accrochée à son rocher par la plupart des acteurs et actrices, il est difficile de demeurer devant Morirai a Mezzanotte jusqu'au terme d'un récit d'une affligeante banalité. Définissant assez justement le peu de talent dont fait preuve Lamberto Bava dans la mise en scène, il suffirait juste de faire la comparaison entre la séquence des cabines d'essayage et la flippante scène lors de laquelle le tueur du Maniac de William Lustig traquait de son côté l'une de ses victimes dans les chiottes de métro New-yorkais... Vous saisissez la nuance... ?

 

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