Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 18 mai 2023

L'exorciste du Vatican de Julius Avery (2023) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

''D'après les archives AUTHENTIQUES du père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican''. Ben, on se doute bien que si le film s'inspire d'archives, c'est qu'elles sont forcément authentiques, non ? Ce qui en gros revient à dire que L'exorciste du Vatican s'inspire de faits réels. Un concept vieux comme le monde et qui ne repose désormais plus que sur une certaine idée du marketing. Le problème avec ce genre d'affirmation, c'est qu'elle va devoir directement entrer en conflit avec ce que le long-métrage aura formellement l'obligation d'offrir aux spectateurs. Surtout ceux friands d'horreur et de fantastique. William Friedkin nous avait déjà fait le coup avec la toute mignonne Regan qui descendait les escaliers de la demeure familiale telle une horrible araignée à quatre pattes (!?!), certes, mais dont la tête opérait également une rotation à trois-cent soixante degrés. On imagine mal que celle du jeune Robbie Mannheim qui servit à l'époque de source d'inspiration ait connue un tel sort ! Aussi faible qu'un addict au chocolat devant la vitrine d'une boutique Jeff de Bruges, j'ai craqué. J'y suis allé. Tout d'abord sur les conseils habituellement judicieux d'un ami, m'enfermant dans une salle obscure avec, tout de même un gros doute provoqué par une bande-annonce qui m'avait plutôt fait rire par l'absurdité de certaines séquences qui y étaient mises en scène ! Ensuite, parce que le Diable est tout de même plus exaltant que Dieu lui-même. Non ? En tête d'affiche, l'acteur Russell Crowe possède en outre un tel charisme que l'on pouvait un instant croire qu'il pourrait nous faire oublier la formidable incarnation de Max Von Sydow dans le chef-d’œuvre ô combien traumatisant que réalisa William Friedkin un demi-siècle auparavant...


Autant être très clair sur un point : L'exorciste du Vatican manque cruellement d'émotion. Le réalisateur Julius Avery, auteur en 2018 du surestimé Overlord notamment produit par J.J.Abrams semble totalement se désolidariser de ses personnages. D'un classicisme absolu, on retrouve le sujet de la mère de famille (Alex Essoe dans le rôle de Julia) dont l'époux est décédé, contrainte de se coltiner une adolescente mal dans sa peau (Laurel Marsden dans celui d'Amy) et un fils (l'acteur Peter DeSouza-Feighoney dans la peau d'Henry) qui n'a pas dit un mot depuis la mort de son père. Tout cela n'est développé qu'en l'espace de deux ou trois phrases. Le réalisateur ne s'embarrasse pas de la moindre caractérisation et jette cette famille directement au cœur de ce récit où le Diable va bien évidemment profiter des faiblesses du gamin pour le posséder. Grouillant d'ellipses, le long-métrage reprend peu ou prou la plupart des séquences de L'exorciste. La comparaison est pourtant rude. Alors que William Friedkin prenait son temps afin que le spectateur s'imprègne de ses personnages et finisse par y être attaché, ici, c'est tout l'inverse qui se produit. Si la famille met quelques temps à apparaître à l'image, il faudra moins de vingt-quatre heure pour qu'elle s'installe dans une ancienne abbaye (une présence en un lieu particulièrement lugubre qui selon la mère, justifie sont besoin de ''souffler''!), que surviennent d'étranges bruits, que l'on constate que sa fille mériterait des gifles matin, midi et soir, que le gamin se retrouve possédé, qu'il subisse des examens médicaux ou qu'un prêtre tente d'intervenir ! Et moins de vingt-quatre heures, cela veut dire ici en temps réel, moins de six minutes. Le fait que le film s'inspire de faits-réels devient totalement superficiel...


Oser, ça n'est pas contrairement à ce que tentent de nous faire croire la plupart des longs-métrages de ce type, de multiplier les Jump Scares, les visions d'horreur, les scène gore, les éléments fantastiques ou les effets-spéciaux. Le vrai risque, le seul qui aurait été bénéfique au long-métrage, aurait été justement de faire dans la sobriété. Afin que le fond et la forme se rejoignent et non pas que l'on tente de nous faire avaler toutes ces pilules selon lesquelles, ce qui apparaît à l'écran s'est réellement produit ! Parmi les remarques les plus navrantes que l'on puisse faire au sujet du film se situe celle concernant cette volonté à peine voilée de reproduire le long-métrage de William Friedkin à la sauce 2023. C'en devient pathétique. L'exorciste du Vatican reprend parfois mot pour mot les échanges qui eurent lieu entre Regan et le père Gabriele Amorth, reproduit certaines séquences emblématiques comme les stigmates corporels (les inscriptions sur le torse, les griffures sur les bras ou le visage), la voix d'outre-tombe du possédé, etc, etc, etc... Sauf qu'ici tout est revu à la baisse et n'est même pas capable d'être ne serait-ce qu'au niveau d'une œuvre qui aligne pourtant cette année les quarante-neuf ans d'existence ! Notons tout de même quelques séquences plutôt sympathiques, comme la visite de catacombes ainsi qu'un design général et une photographie plutôt convaincants. Par contre, il va falloir s'accrocher si l'on ne veut pas rire aux éclats face à certains dialogues proférés en outre par le démon. Le doublage est sidérant et l'on regrette finalement que le film n'ait pas été entièrement projeté en langue latine comme lors de certains échanges. Inutile d'espérer ressentir le grand frisson. Certains passages s'avèrent tellement grotesques que l'on reste, pantois et sourire au lèvres, totalement indifférent aux événements qui se déroulent devant nos yeux. Daniel Zovatto incarne un père Esquibel au charisme de ''Tata'' et à mille lieues du père Damien Karras qu'interprétait à l’époque Jason Miller. Ne parlons même pas de Russell Crowe dont l'absence d'expressivité laisse à penser qu'il fut atteint d'une paralysie faciale durant le tournage ! Bref, on ne conseillera L'exorciste du Vatican ni aux spectateurs qui ont de la bouteille dans le domaine, ni aux novices qui voudraient se faire la main pour la première fois sur ce genre de sujet... Une film totalement bâclé !

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...