Les habitants d'une
petite station balnéaire connaissent des jours sombres. En effet,
une créature semble nager dans les eaux profondes de l'océan,
remontant à la surface afin de faire des victimes parmi la
population... Si tout travail mérite salaire, le légiste mériterait
une augmentation puisqu'en moins de vingt-quatre heures, il va devoir
autopsier un cadavre repêché et auquel il manque une main et les
deux jambes ainsi qu'une jeune femme retrouvée morte de manière
apparemment accidentelle dans sa baignoire... Sacré Lamberto Bava.
Le fils de l'illustre réalisateur italien Mario Bava est décidément
l'un des grands trublions du nanar transalpin. Titre qu'il confirmait
en 1984 avec cet Apocalypse dans l'Océan Rouge
(Shark rosso nell'oceano)
retitré à plusieurs reprises et qu'il réalisa sous le pseudonyme
de John Old Jr. Une mode consistant à employer un patronyme anglais
histoire, sans doute, d'internationaliser son œuvre et ainsi
distribuer plus aisément le film sur le marché mondial et en
particulier, sur le territoire américain. Inutile de préciser que
dans notre pays, Apocalypse dans l'Océan Rouge
gagne en saveur projeté dans notre langue. Un doublage qui ne
dépareille absolument pas avec les ''qualités'' intrinsèques de la
mise en scène ou de l'interprétation. Fils de l'un des faiseurs
d'épouvante italiens les plus prestigieux, Lamberto Bava commit
durant sa carrière toute une série d’œuvres indignes dont
continuent de se repaître les amateurs de nanars et de séries Z...
Pourtant,
parmi une longue liste de longs-métrages cinématographiques et de
téléfilms, celui-ci ne semble pas faire partie de ce qu'à engendré
de pire le bonhomme. Mockbuster
largement inspiré du succès des Dents de la mer
de Steven Spielberg, Apocalypse dans l'Océan
Rouge
a la particularité d'offrir l'une des premières créatures hybrides
et marines de l'histoire du cinéma d'épouvante. Afin d’appâter
les spectateurs, le réalisateur ouvre les hostilités à l'aide d'un
plan gore lors duquel des gardes-côte repêchent le cadavre d'un
homme dont il manque la main droit et les deux jambes, toutes les
deux sectionnées juste au dessous des genoux. Après l'autopsie
menée par le principal médecin-légiste du patelin et après qu'un
moulage ait été fabriqué d'après les morsures, il ne fait aucun
doute que l'animal qui a tué le pauvre homme n'était pas un
requin... Succédant à ce fait-divers horrible, Lamberto Bava invite
les spectateurs à suivre une autre affaire de meurtre cette fois-ci
commis par un type qui sur les ordres d'un mystérieux individu tue
une femme dans sa salle de bain et transforme le crime en accident.
En Columbo
du dimanche, le shérif Gordon (l'acteur Gianni Garko), bien
qu'accompagné d'un adjoint particulièrement ''neuneu'', ne s'en
laisse pas conter et devine qu'il s'agit sans doute d'un assassinat
(pourquoi la jeune femme se serait-elle plongée dans un bain tout
juste après avoir demandé que vienne la prendre chez elle un
taxi?)...
Interprété
par un océanographe (Lawrence Morgant dans le rôle du docteur Bob
Hogan), par le médecin d'un parc aquatique (Valentine Monnier dans
le rôle du docteur Stella Dickens), par le propriétaire d'un bateau
( Michael Sopkiw dans le rôle de Peter) et par un scientifique
(William Berger dans la peau du professeur Donald West), Apocalypse
dans l'Océan Rouge
est un bonheur de tous les instants pour qui sait garder l'esprit
ouvert et conserver un deuxième, voire, un troisième, quatrième ou
cinquième degré. Moyennement interprété (le catastrophique
doublage en français n'arrangeant rien), les dauphins demeurent bien
les meilleurs acteurs du film puisqu'ils exécutent très exactement
ce qu'on leur demande de faire. Concernant la créature, Lamberto
Bava ne se satisfaisant pas du classique grand requin blanc, celle-ci
serait selon les dires d'une spécialiste dépêchée sur place, un
fossile provenant d'un lointain passé. Comme c'est généralement le
cas, ici les autorités et les scientifiques bataillent pour savoir
s'il faut récupérer la bestiole vivante ou s'il faut la tuer. Rien
que de très banal. Le gros de l'intrigue se déroule sur l'eau, à
bord du bateau de Peter aménagé pour l'occasion histoire de
faciliter la traque de la créature. La bande-musicale est signée du
mythique compositeur italien Fabio Frizzi auquel l'on doit notamment
celles de Frayeurs
et L'au-delà
de son compatriote Lucio Fulci. L'intrigue maintient le mystère
entourant la créature conçue par le spécialiste des
effets-spéciaux italien Ovidio Taito (Frayeurs,
Una donna chiamata Apache
de Giorgio Mariuzzo). Une mâchoire par-ci, un tentacule par-là. Ce
qui permet de rendre pratiquement invisibles les défauts de sa
conception. Au final, Apocalypse dans l'Océan
Rouge
est plaisant à regarder, peu avare en scènes d'action même si le
gore se concentre au tout début du long-métrage et à travers un
court plan lors des toutes dernières minutes...
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