J'ai décidé de
consacrer ce début de soirée à, 65 : la Terre d'avant
de Scott Beck et Bryan Woods. Mais au vu de la piètre réputation
qu'il s'est tout d'abord faite en l'espace de quelques teasers puis
une fois projeté en salle, c'est avec prudence que je vais
m'employer à souffrir pour cette passion pour le cinéma qui impose
parfois de faire des sacrifices. Si l'on ne répétera jamais assez
qu'il faut se montrer prudent lorsque l'on se jette à la mer après
avoir passé des heures à brûler sous le soleil, c'est un peu la
même chose avec le septième art. C'est pourquoi je m'échaufferai
donc devant Million Dollar Crocodile qui
comme son nom ne l'indique absolument pas est d'origine chinoise.
Amateurs de grosses bestioles agressives, bonjour ! Le film de
Lin Lisheng met effectivement en scène un crocodile aux proportions
tout à fait respectables. Ce qui donne malheureusement lieu à l'un
des pires représentants de son espèce. À ce jour, Lin Lisheng n'a
réalisé que trois longs-métrages dont ce Million
Dollar Crocodile
qui contrairement à ce que laisse supposer le synopsis est plus
proche de la comédie potache que du véritable film d'horreur. Une
œuvre nanardesque dont la population hexagonale retiendra avant tout
l'épouvantable doublage de la plupart des interprètes. À commencer
par ce gamin prénommé Xiaoxing (l'acteur Jiali Ding) que l'on rêve
dès les premières minutes de bâillonner. Ce qui, en comparaison de
Wen Yan (l'actrice Barbie Hsu) n'est rien puisque la jeune femme
passera son temps à hurler avec une absence totale de crédibilité.
Xiaoxing ayant lié une profonde amitié (!?!) avec Amao, le
crocodile du titre, lorsque ce dernier est récupéré par des
individus faisant le commerce de viande animale, l'enfant se trouve
désemparé. Pourtant, Amao parvient à échapper aux griffes de ses
commerçants sans scrupules et s'en va gambader dans une campagne
chinoise intégrée sur fond vert du plus affreux effet...
C'est
bien simple, on à l'impression que le réalisateur a incorporé ses
personnages dans des fonds d'écran Windows !
Déjà que le film n'est pas aidé en raison d'une interprétation
sans doute volontairement surjouée, le crocodile est d'une laideur
permettant à toute concurrence la possibilité d'être surévaluée.
Crispant de bout en bout, jamais drôle (on parlera donc ici d'humour
''à la chinoise'', genre tout à fait incompatible avec ce qu'exige
le public français), affreusement daté en matière
d'effets-spéciaux mais bénéficiant pourtant d'une idée lumineuse
(Amao avalera un sac contenant une très grande somme d'argent que la
population se fera un devoir de récupérer), il y a fort à parier
que rares seront celles et ceux qui tiendront devant ce
Million Dollar Crocodile
jusqu'au générique de fin. C'est lourd, très lourd et donc mené
sans finesse. Ne parlons même pas de l'étalonnage des couleurs et
notamment de cette robe rouge sang que porte l'héroïne dont les
contours bavent littéralement. Barbie Hsu a beau être mignonne,
après l'avoir découverte dans le rôle de Wen Yan, pas sûr que
l'on aimerait dîner au restaurant en sa compagnie. L'outrance avec
laquelle la plupart des interprètes jouent ruine le peu d'intérêt
que porte le réalisateur pour son sujet. Million
Dollar Crocodile ne
fait malheureusement pas dans la demi-mesure et à trop vouloir faire
dans la caricature, le film finit par oublier l'essentiel :
divertir. Redoutant chaque réplique, hurlement ou singerie, le
public hexagonal devrait logiquement se détacher du récit après
seulement quelques minutes. Faire rire est tout un art et dépend
parfois de la culture du pays qui s'y emploie. Pas de chance donc
pour le français moyen qui au mieux fera les grands yeux devant les
excès d'interprétation permanents qui ruinent le potentiel d'une
œuvre que l'on aurait finalement préféré voir jouer dans la
catégorie ''films d'horreur''. Me voici donc paré pour visionner
65 : la Terre d'avant
...
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