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vendredi 21 avril 2023

Histoire de la Violence de l'Underground japonais 2 : le Violeur (Zoku Nihon bôkô ankokushi: Bôgyakuma) de Kôji Wakamatsu (1967) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Le phénomène des tueurs en série est un sujet qui a toujours passionné les foules ainsi que les différents arts dont le septième qui lui a consacré des centaines d’œuvres cinématographiques. La manière d'aborder le sujet dépend du scénario et de l'approche du réalisateur. Elle peut être tout à fait fantaisiste et ne reposer sur aucun fait divers concret ou au contraire revêtir un sérieux tout religieux en évoquant un événement aillant réellement eu lieu. Jack L'éventreur fut officiellement reconnu coupable de cinq meurtres. Il  s'agit sans doute du plus célèbre d'entre tous et celui auquel l'on consacra probablement le plus de films, téléfilms, ouvrages littéraires ou documentaires et reportages. Lorsque l'on évoque les tueurs en série, on pense tout d'abord aux États-Unis qui semblent être le berceau du plus grand nombre d'assassins sans pitié. Ou à la France qui depuis des décennies et notamment l'émission Faites entrer l'accusé a démontré à plusieurs reprises que dans l'hexagone, nous n'avions pratiquement rien à envier à ceux d'origine outre-atlantique. En réalité, les tueurs en séries sont partout sur notre planète. Chaque continent à connu son lot de drames et l'Asie elle aussi. Histoire de la Violence de l'Underground japonais 2 : le Violeur (Zoku Nihon bôkô ankokushi: Bôgyakuma) de Kôji Wakamatsu ne fait pas exception à la règle puisque ce film de 1967 réalisé pratiquement à la suite du premier volet intitulé Le sang de l'homme étrange s'inspire d'un cas authentique qui s'est déroulé au Japon durant deux décennies dans la préfecture de Tochigi entre 1932 et 1946. Reconnu coupable d'au moins huit meurtres, Yoshio Kodaira fut arrêté le 20 août 1946, condamné à mort le 16 novembre 1948 à la suite de son procès et fut exécuté presque un an plus tard, le 5 octobre 1949 à la prison de Miyagi à Sendai...


Contrairement au premier volet de la trilogie qui se penchait sur l'hérédité meurtrière qui touchait un violeur et sa descendance à travers l'époque de L'Empire du Japon, Le violeur s'intéresse uniquement au cas d'un seul individu qui d'emblée se retrouve en position d'accusé. Demeure alors la question que tout le monde se pose : a-t-il agit seul ou un complice a-t-il participé aux onze meurtres dont il est désormais accusé ? Le cheminement du réalisateur japonais Kôji Wakamatsu diffère de la plupart des cinéastes qui imaginent en général leur fiction sous la forme d'une enquête policière où les véritables héros demeurent des inspecteurs de police. C'est du moins ainsi qu'est généralement envisagé ce genre d'affaire au cinéma. Il arrive cependant que des cinéastes choisissent de s'intéresser en priorité au tueur lui-même en lui réservant la plupart des scènes si ce n'est dans leur totalité. Ici comme chez William Lustig (Maniac) ou Gerald Kargl (Schizophrenia), Kôji Wakamatsu suit les méfaits de son tueur et violeur en série. Sans accorder le moindre intérêt à l'enquête policière qui de toute manière a déjà eu lieu (je rappelle qu'au commencement, le tueur est déjà derrière les barreaux). Loin d'avoir simplement envie de décrire les actes monstrueux de son assassin et violeur en série, le réalisateur évoque un être torturé, habité par des pulsions homicides depuis qu'il se rendit coupable de la mort de celle qu'il aimait. Il projette ainsi sur ses futures victimes l'image de sa fiancée qu'il étrangla après l'avoir violée. Une image qui depuis le hante et un crime qu'il reproduira à diverses reprises. Tout comme ce fut le cas supposé de Yoshio Kodaira, le tueur du long-métrage est nécrophile. Vivant dans une grotte aménagée, il y installe les cadavres des jeunes femmes qu'il a assassiné, s'entretient avec elles et entreprend sur elles des actes d'ordre sexuels.


D'une certaine manière, Le violeur est à rapprocher de l’œuvre de William Lustig qui lui, tuait celles qu'il confondait avec sa propre mère. Installant chez lui des mannequins d'exposition ornés des scalps de ses victimes ! Dès lors, le film mêle le quotidien du personnage central, dénué de but autre que de trouver de nouvelles victimes à des séquences anodines et des actes de perversion qui plus que de vouloir choquer les spectateurs définissent assez bien les tourments dont est la proie le violeur et assassin. Une grotte renfermant des cadavres de femmes nues sur lesquelles le tueur pratique à loisirs des actes contre-nature. Accompagné par la bouleversante partition musicale du compositeur japonais Koji Takamura, lequel remplace à cette occasion Satoru Koba qui fut en charge de mettre en musique Le sang de l'homme étrange, ce second volet de la trilogie de Kôji Wakamatsu qui sera complétée trois ans plus tard par Histoire de la violence de l'undergound japonais 3: la bête haineuse (Nihon bôkô ankokushi: Onjû) dérange, certes, mais s'avère surtout poignante face à cet individu aux abois, schizophrène, et finalement plutôt sobre vu le contexte et des scènes de nécrophilie qui heureusement ne se complaisent jamais dans le sordide bien qu'elles peuvent parfois créer un réel sentiment de malaise. Étonnamment, le tueur s'avère touchant même si ses actes sont évidemment répréhensibles. Kôji Wakamatsu signe avec Le violeur, le saisissant portrait d'un tueur et violeur en série hanté par la mort de celle qu'il aima et tua jadis. Au final, le film de Kôji Wakamatsu peut être vu comme une curieuse histoire d'amour...

 

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