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jeudi 20 avril 2023

Histoire de la Violence de l'Underground japonais I, le Sang de l'Homme étrange (Nihon bôkô ankokushi : Ijôsha no chi) de Kôji Wakamatsu (1967) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Au Japon, les ères correspondent à des périodes calendaires d'un nombre irrégulier d'années concentrée sur diverses périodes allant de 250 (Période Yamato) jusqu'à aujourd'hui (période Reiwa). Le Japon contemporain portant ce nom depuis 1989, il n'est donc pas encore question pour le réalisateur Kôji Wakamatsu d'évoquer cette période de l'Histoire de son pays avec le premier volet de la trilogie Nihon bôkô ankokushi : Ijôsha no chi (ou Histoire de la Violence de l'Underground japonais I, le Sang de l'Homme étrange). L'auteur prolifique de Quand l'embryon part braconner ou des Anges Violés qui en cette seule année 1967 réalisa pas moins de huit moyens et longs-métrages signait avec le Sang de l'Homme étrange, une œuvre dont la richesse thématique donne encore le tournis de nos jours. D'autant plus que son âge ne semble pas avoir eu d'emprise sur la cruauté avec laquelle le réalisateur a entreprit de nous conter les mésaventures d'un village et de ses habitants jusqu'à des sources ''maléfiques'' qui remontent à l'ère Meiji (1868-1912). Après une séquence d'ouverture lors de laquelle un homme est mis en prison après avoir violé une jeune femme lors d'une partie fine, le détective en charge de le faire arrêter Tadao Sakuma (l'acteur Shôhei Yamamoto) est pris d'une soudaine envie de retourner dans son village natal...


Le même dont est originaire Yoshio Kanbara, le violeur en question. Non pas pour y passer des vacances mais pour comprendre ce qui depuis un siècle maintenant tourmente ce village dont certains habitants se sont rendus à travers le temps coupables de divers méfaits. Tout débute alors réellement il y a tout juste cent ans. Déchu de son statut dans la seconde cavalerie du domaine de Choshu et condamné à vivre attaché dans l'une des grandes du village, Genshichi est régulièrement humilié par les hommes et les cavaliers qui s'y sont installés. Jusqu'au jour où il parvient à se défaire de ses liens et décide de se venger en s'en prenant à un certain Yoichi Kanbara dont il violera l'épouse devant ses yeux. Se sachant condamné, Genshichi y ira retrouver son épouse Saki et avec elle, se suicidera par arme blanche. Voici donc comment démarre cette curieuse malédiction qui traversera les époques, de l'ère Meiji jusqu'à l'ère Shôwa en passant par l'ère Taishō. Chaque période de l'époque de l'Empire du Japon donnant naissance à un monstre. L'une des particularités du Sang de l'Homme étrange provient du fait que les divers criminels tous issus du même sang et les femmes du clan Kanbara sont tous interprétés par Masayoshi Nogami et Akiko Yamao. Avec ce long-métrage, Kôji Wakamatsu offre plusieurs grilles de lecture. Si de nos jours l'affection dont semblent être atteints Yoichi, Yorichi et Yoshio Kanbara sera considérée d'ordre mental, le film du réalisateur reposant sur le scénario de Izuru Deguchi (de son vrai nom Masao Adachi) offre d'autres possibilités. Comme une maladie coulant véritablement dans les veines des protagonistes qui pour le coup, seraient possiblement ''innocents'' des viols et des meurtres qu'ils commettent...


Mieux : pourquoi ne pas envisager cette ''malédiction héréditaire'' comme la manifestation d'un quelconque esprit ou démon malveillant apparaissant au grand jour sous l'apparence d'hommes tout à fait banals ? De plus, comme l'évoque le récit à travers les trois ères de l'Empire du Japon, cette tare qui touche le violeur d'origine et sa descendance (Yoichi, Yorichi et Yoshio sont effectivement les fruits de viols de leur propre génitrice) ne fait pas l'objet d'un travail d'analyse uniquement porté sur les petites gens mais comme le démontre brillamment Kôji Wakamatsu, l'argent ne fait pas tout et prouve que même une vie misérable ne suffit pas à faire d'un individu un violeur cruel et sanguinaire. Passant allégrement du noir et blanc à la couleur, ce premier volet de la trilogie Histoire de la Violence de l'Underground japonais fera le bonheur des fans du cinéaste japonais puisque l'on y retrouve son emploi de la violence envers les femmes dans un contexte historique qui le démarque pourtant, au hasard, d'un Quand l'embryon part braconner dont le contexte était nettement plus contemporain. Notons que Histoire de la violence de l'underground japonais 2 : le violeur (Zoku nihon boko ankokushi bogyakuma) verra le jour la même année tandis qu'il faudra patienter trois années supplémentaires pour découvrir en 1970 le troisième et dernier volet intitulé Histoire de la violence de l'undergound japonais 3: la bête haineuse (Nihon bôkô ankokushi: Onjû)...

 

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