ALERTE ! ALERTE !
Film de merde en approche ! ALERTE ! ALERTE !
Veuillez éteindre votre poste de télévision. ALERTE !
ALERTE ! Fous rires en perspective... Claudio Fragasso est un
scénariste mais aussi et surtout le réalisateur (non crédité aux
côtés de Bruno Mattei) de quelques classiques du nanar. Virus
Cannibale
et Les rats de Manhattan,
ça vous parle ? Pauvre homme qui durant une partie de sa
carrière n'eut pas les honneurs d'apparaître au générique d'un
certain nombre de longs-métrages mais qui fut, faut-il le rappeler
(la réponse est évidemment, OUI), scénariste sur quelques films
mythiques comme le Zombi 3
de Lucio Fulci (auquel il participa également ainsi que Bruno
Mattei concernant la mise en scène), le Robowar
(sans T, de Bruno Mattei, encore lui!) et plus encore, l'auteur
exclusif de l'un des plus gros nanars de l'histoire du genre, un
certain Troll 2 !!!
Autant dire qu'avec Monster Dog
(ou Leviatán
dans son pays d'origine puisque le film est originaire d'Espagne),
les amateurs de bisseries et de séries Z sont en terrain connu.
Pauvre Alice Cooper, qui délaisse une fois n'est pas coutume le
métier de chanteur pour incarner la vedette de cette chose
malodorante à laquelle le réalisateur italien l'a convié.
D'emblée, le film transpire cette vague de films d'horreurs italiens
qui émergea dans les années quatre-vingt et qui failli annihiler
tout souvenir de ce qu'avait été l'âge d'or du cinéma d'épouvante
transalpin les décennies précédentes. On pense bien évidemment au
tâcheron Lamberto Bava dont les débuts furent prometteurs mais dont
le meilleur de son œuvre allait se cantonner au tout début de sa
carrière (Baiser macabre).
Car si l'on veut demeurer tout à fait objectif, malgré de
remarquables effets-spéciaux et d'originales mises en abîme du
cinéma et de la télévision, Démons 1 &
2
restent tragiquement mauvais de part leur déplorable interprétation
et leur mise en scène bancale. Et bien, Monster
Dog,
c'est un peu la même chose... en pire. Film perpétuellement plongé
sous une lumière bleutée et une épaisse brume, tout ou presque est
raté. Le genre de film qu'il faudrait absolument découvrir lors
d'initiation au cinéma et à l'audiovisuel tant le film démontre à
lui seul tout ce qu'il ne faut pas faire (jamais vu un cadrage pareil
!).
À
commencer par les interprètes. C'est fou à dire mais Alice Cooper
est celui qui s'en sort sans doute le mieux. Les autres (surtout la
bande de jeunes, pas les espèces de pistoleros venus tuer la
créature qui décime à tours de bras la population) sont mauvais,
mais mauvais... Même la post-synchronisation ne parvient pas à
servir de cache-misère. S'il n'y a jamais rien eu de plus horrible
que d'entendre des acteurs européens imiter l'accent anglais dans la
langue de Shakespeare, ça n'a sans doute jamais été aussi vrai que
dans le cas de Monster Dog.
C'est bien simple : chaque fois qu'un interprète ouvre la
bouche, le doublage décrédibilise instantanément le spectacle qui
se déroule sous nos yeux. Mais ne tournons pas autour du pot :
l’œuvre de Claudio Fragasso est un film de loup-garou. Mais ici,
rien à voir les excellents Hurlements
de Joe Dante ou Le loup-garou de Londres
de John Landis. Si lors d'une séquence l'on assiste bien à la
transformation du célèbre chanteur de rock américain, la faiblesse
des moyens et de talent des concepteurs d'effets-spéciaux contraint
Claudio Fragasso (ici sous le pseudonyme Clyde Anderson) à user de
subterfuges consistant à passer successivement d'un plan filmant la
créature se transformant à un plan orienté vers sa fiancée. Pas
de temps réel donc pour un résultat qui de toute manière s'avère
totalement insatisfaisant! Les fans d'Alice Cooper auront malgré
tout le plaisir de l'entendre chanter à de rares occasions mais pour
le reste, Monster Dog
est un Gloubiboulga convoquant donc l'horreur, le fantastique, un
humour involontaire (enfin peut-on considérer ainsi les vagues de
rires qui vous emporteront) et une très légère touche de western
lorsque notre groupe de jeunes adultes recevra la visite d'habitants
du coin aux dents bien pourries et aux visages grêlés et dévorés
par la barbe ! Sans être un supplice (quoique... si quand
même), Monster Dog
est souvent ''éprouvant''. Un terme à prendre au sens péjoratif,
bien entendu. Le long-métrage de Claudio Fragasso est donc nul et
non avenu. Vous êtes prévenus...
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