Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 5 février 2023

Gaia de Jaco Bouwer (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Si sur le papier Gaia de Jaco Bouwer est ambitieux, l’œuvre du réalisateur sud-africain n'atteint malheureusement pas d'autres objectifs que de se montrer parfois terriblement ennuyeux. Sur un sujet très contemporain positionnant l'humain comme principal responsable des maux qui gangrènent notre planète et précisément d'un point de vue environnemental, le réalisateur convoque le lien ténu qui peut exister entre l'homme et la mère nature qui une fois en danger n'a d'autre solution que de réagir face au ''cancer'' qui la ronge. Ici, le long-métrage prend des allures d’œuvre initiatique, créant une nouvelle forme de religion, de foi, voire de fanatisme dans un contexte apocalyptique pseudo-écologique dans lequel ses personnages se retrouvent confrontés à un étrange phénomène qui n'a pourtant rien de véritablement extraordinaire puisqu'on le rencontre effectivement dans la nature. Aussi terrifiant que puisse être l'évocation d'une telle théorie, il existe sur notre planète un certain nombre d'espèces fongiques capables de prendre le contrôle d'espèces minuscules comme les fourmis et dont certaines seraient même capables de s'en prendre à l'homme. Connus sous le nom de champignon Ophiocordyceps, ces derniers parasitent de petites espèces animales. Celui connu sous le nom de unilateralis serait même capable d'en prendre le contrôle en infectant leur cerveau ! Ne connaissant le jeu vidéo The Last of Us que de nom mais ayant découvert récemment le premier épisode de son adaptation télévisée, il est étonnant de constater combien l’œuvre du sud-africain emprunte à la création de la société de développement de jeux vidéos Naughty Dog qui fut conçue dix années en arrière. En effet, ce dernier évoquait bien avant Gaia l'hypothèse d'une pandémie due à une infection au champignon cordyceps. Sauf que dans le cas qui nous intéresse ici, on nous présente un trio de personnages reclus au cœur d'une forêt primaire où sévit un champignon du même type qui s'attaque cette fois-ci à l'homme. Tout commence avec Winston et Gabi (interprétés par Anthony Oseyemi et Monique Rockman), deux gardes forestiers chargés de recueillir des informations enregistrées dans des boîtiers fixés aux arbres. Séparés, Gabi se blesse au pied sur un piège installé par Barend et Stefan (Carel Nel et Alex van Dyk), deux survivalistes vivant au cœur de la forêt dans une cabane isolée...


Le concept n'étant donc pas tout à fait inédit, il restait à Jaco Bouwer l'éventualité d'évoquer le sujet sous un angle différent de celui de The Last of Us. Soit, une intrigue se déroulant au cœur d'une forêt dense permettant de créer de nouvelles situations anxiogènes. L'un des problèmes majeurs de Gaia, c'est son rythme. Parfois contemplatif à défaut de nous proposer des séquences relevées en terme d'action, on aurait pu compter sur son formidable environnement pour que s'y crée une œuvre mystico-religieuse et pré-apocalyptique inspirée. Mais en dehors de la simple évocation des prémices d'une ''invasion'' façon ''Body Snatchers'', on a droit à un long-métrage qui failli tout d'abord en terme d'intrigue. Beaucoup de dialogues pour peu d'enjeux. Dans le rôle du ''gourou'' dont la désociabilisation est à l'aune de sa ferveur pour cette nouvelle forme de vie qu'a engendré le fameux champignon, on reste circonspect devant un personnage qui ne sait tout d'abord pas sur quel pied danser. La physionomie du récit étant relativement bancale, Gaia oscille entre film d'horreur raté, nouvel ordre religieux tout ce qu'il y a de plus convenu et message écologique confondant de naïveté ! Les trois principaux interprètes font le taf, c'est déjà ça de gagné. Concernant le titre du long-métrage, sa signification remonte au temps de la Grèce antique puisqu'il était donné à la déesse mère, laquelle était à l'origine de la création du monde. Un monde qui dans le cas présent semble prôner soit l'extermination de l'espèce humaine, soit une prise de contrôle sur ses représentants. Une nouvelle forme de vie n'étant plus fixée sur ses propres racines mais devenant parfaitement autonome. De manière générale, et même si certains plans s'avèrent fascinants (comme ceux ouvrant le bal, aériens et filmés à l'aide de drones, ou les quelques séquences oniriques), le film montre rapidement ses limites budgétaires. Les créatures, que l'on pourrait comparer à des hommes-champignons (!!!) sont plutôt bien conçus quoique souvent risibles mais leurs interactions sont souvent mises en scène hors-champ. Il est bon de noter qu'en leur présence, les héros du récit doivent respecter un silence total s'ils ne veulent pas être repérés... Oui, oui, tout comme dans le A Quiet Place de John Krasinski sorti trois ans auparavant Ce qui donne à l'ensemble des affrontements une drôle d'allure à l'ensemble. Gaia vaut avant tout pour ses origines sud-africaine, ce qui n'est pas si courant, mais pour le reste, le film est une amère déception...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...