1979, C'était
demain
de Nicholas Meyer. Et derrière lui, toute une légion de
longs-métrages traitant du voyage dans le temps. 1993, Un
jour sans fin
de Harold Ramis. Et derrière lui, un grand nombre d’œuvres axant
leur sujet sur les boucles temporelles. 2014, Prédestination
des frères Michael et Peter Spierig. Et là encore, tout un tas de
films composant autour du thème des paradoxes temporels. Trois
longs-métrages pour trois aspects de la science-fiction dont la
thématique centrale repose sur la possibilité de voyager dans le
passé ou dans le futur avec tout ce que cela peut engendrer
d'avantages et d'inconvénients. Boss Level
de Joe Carnahan n'aura retenu de ces trois principes fondamentaux du
genre que sont le voyage dans le temps, la boucle ainsi que le
paradoxe temporel, que la seconde. En effet, ce récit au cœur
duquel s'inscrit le personnage de Roy Pulver ne se déroulant que sur
une plage horaire relativement courte (une journée, à tout casser),
on ne peut que très prudemment parler de voyage dans le temps même
s'il ressurgit inlassablement le matin même, ou de paradoxe temporel
puisque les différentes situations évoquées durant le récit
n'auront que peu de conséquences sur le monde extérieur à celui
qui préoccupe le héros. L'acteur Frank Grillo interprète donc Roy
Pulver, un ancien agent des forces spéciales qui noie sa solitude
dans l'alcool, couche avec des inconnues, mais surtout, tente de
survivre aux tueurs qu'un certain Colonel Clive Ventor (Mel Gibson) a
lancé à ses trousses. Mais qu'il se prenne une balle dans le
ventre, un harpon de chasse à la baleine dans le dos ou qu'un sabre
lui tranche la tête, Roy se réveille chaque fois le même matin
afin de revivre la même journée lors de laquelle il va tout
entreprendre afin de se venger de celui qui est responsable de la
mort de sa compagne Jemma Wells (l'actrice Naomi Watts)...
Si
le concept n'est évidemment pas sans rappeler l’œuvre culte de
Harold Ramis Un jour sans fin
puisque les deux récits reposent sur un même concept de boucle
temporelle, il est d'abord logique de penser que le long-métrage de
Joe Carnahan a tout de même peu de chance de se voir auréolé de la
même réputation que son aîné. Certainement moins ''fin'' que
l’œuvre précitée, Boss Level
mêle en effet science-fiction et action. Mais si le film n'est tout
d'abord qu'une succession de séquences de haute-voltige, de combats
et de gunfights, le réalisateur et ses scénaristes Chris Borey et
Eddie Borey vont très rapidement nous prouver qu'ils sont en mesure
de nous proposer un peu plus de matière que les seules séquences
d'actions même si jusqu'au bout le film sera ponctué d'innombrables
affrontements entre le héros et ses poursuivants. Père d'un fils
prénommé Joe (le jeune Rio Grillo qui n'est autre que le propre
fils de l'acteur principal), Roy Pulver va non seulement tout faire
pour se venger, tenter de sauver celle qu'il aime (il apprendra en
effet qu'il lui reste quatorze minutes après son réveil pour la
sauver d'une mort certaine) mais aussi en apprendre davantage auprès
d'un enfant qu'il n'a pas vraiment vu grandir. Boss
Level
n'est donc pas le film exclusivement bourrin que l'on aurait pu
imaginer et propose des scènes plus intimes et relativement
touchantes entre le père et le fils. Mais en dehors de cela, le film
est un délire visuel tout simplement jouissif. Non seulement les
affrontements qui opposent le héros aux hommes de main du Colonel
Clive Ventor sont parfaitement chorégraphiés mais de plus, leur
répétition n'est en soi pas véritablement un problème puisque
revenant sans cesse à la vie le même jour après avoir été tué,
Roy a eu le temps de précéder les événements et ainsi les
contrecarrer. Ce qui donne au final une œuvre extrêmement
divertissante, à l'action quasi ininterrompue, qui offre un hommage
aux jeux de baston des années quatre-vingt (la salle de jeux), aux
boucles temporelles ludiques et à quelques séquences d'émotion.
Bref, le spectacle parfait contre la morosité. Pour amateurs de
science-fiction, d'action et pour tous les autres également...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire