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dimanche 29 janvier 2023

Downrange de Ryûhei Kitamura (2017) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Lorsque l'on veut se faire une soirée de franche rigolade entre potes ou en solo, avec ou sans alcool, sous l'influence de stupéfiants ou tout à fait sobre, Downrange de Ryûhei Kitamura c'est... comment dire... du pain béni ! Inutile de trop forcer sur les paradis artificiels pour se rendre compte combien ce petit thriller/film d'horreur traîne derrière lui tout un cheptel de casseroles. Je ne sais pas ce que valent les œuvres du réalisateur japonais lorsqu'il tournait dans son propre pays, mais depuis que le cinéma de Ryûhei Kitamura a émigré vers les États-Unis, le bonhomme a tourné quelques séries B horrifiques particulièrement notables pour leur relative médiocrité. Mais si The Price We Pay était mauvais et ne permettait quasiment pas au spectateur de se raccrocher au moindre centre d'intérêt, ceux sont les défauts inhérents et permanents de Downrange qui rendent la chose si attachante. Mise en scène, scénario, interprétation, effet-spéciaux et... crédibilité sont sans cesse remis en question. Avec un tel synopsis (six jeunes gens se retrouvent coincés sur une route de campagne lorsqu'un inconnu tire sur l'un des quatre pneus de leur véhicule, ces derniers devenant ainsi les cibles de ce tueur implacable...), le long-métrage de Ryûhei Kitamura avait peu de chance d'attirer l'attention des intellectuels du septième art mais une forte probabilité d'intéresser les amateurs de séries B horrifiques pas trop regardant sur la vraisemblance et sur les aspects techniques de l’œuvre en question. Commençons par ce que le genre en lui-même a théoriquement le plus à offrir : du sang, des tripes et de la cervelle...


En la matière, Downrange est plutôt généreux. Une explosion de tête par-ci, une énucléation par là. Une autre tête écrasée sous l'action d'un véhicule lui passant dessus ou un corps s'embrasant un peu plus tard. L'hémoglobine coule à flots... Des hectolitres de sang pour des dizaines d'impacts de balle éclatant une boite crânienne, provoquant des dégâts considérables sur des jambes, des bras, des torses, le tout enrobé par des fontaines d'un sang dont la texture et la couleur demeurent malheureusement incompatibles avec ce qui coule réellement dans les veines d'un homme. Trop rouge ou orange, trop épais pour convaincre. Le scénario : Dans ce genre de long-métrage, au pire il n'y en a pas, au mieux, il tient sur une seule ligne. Celui de Downrange a ''heureusement'' pour lui la chance d'en avoir un, si petit soit-il (remontez lire la phrase enfermée entre deux parenthèses si jamais elle vous a échappée). Dans la grande traditions des scripts qui tiennent sur une feuille de papier à cigarettes, celui-ci est donc des plus sommaire. La totalité du film se déroule à l'arrière d'une voiture accidentée derrière laquelle nos jeunes adultes restent planqués tandis qu'un tireur d'élite camouflé au sommet d'un arbre tente de les tuer les uns après les autres. Débute alors une série d'invraisemblances : si d'emblée certains angles de tir s'avèrent incohérents, le plus remarquablement grotesque demeure l'attitude des victimes lorsque le tueur les abats tel des gibiers : les deux premières victimes se figent durant de longues, trop longues secondes avant de s'effondrer sur l'asphalte. Et que dire de l'attitude de leurs amis, prostrés dans une posture impossible à envisager en cas d'agression mortelle !


Imaginez donc : la blonde de service, une balle figée dans la tête après avoir éclaté l'orbite de son œil droit, toujours debout, main tendue vers ses amis qui de leur côté n'expriment quasiment aucune émotion si ce n'est une moue permettant d'apprécier le médiocre jeu d'acteur de tel ou tel interprète. Rod Hernandez (dans le rôle de Todd) arbore un faciès grimaçant, tel un enfant devant une assiette de choux de Bruxelles. Dans un même ordre d'idée, Kelly Connaire dans le rôle de Jodi et Stephanie Pearson dans celui de Keren lui tiennent la dragée haute en incarnant avec peu de crédibilité leur personnage. Peu ou pas du tout expressif, leur jeu sonne faux de la première à la dernière minute. Mais au fait ! Que se passe-t-il ? Six jeunes gens et un seul d'origine afro-américaine (Anthony Kirlew dans le rôle d'Eric) ? Pas de couple lesbien ou gay ? Pas de végétarien ni de végan ? À l'orée du wokisme, Downrange échappe aux nouvelles normes même si Ryûhei Kitamura semble prendre des pincettes lorsqu'il s'agit d'évoquer la fin tragique du seul black du récit puisque l'on n'assistera jamais directement à sa mort contrairement à celle de ses compagnons. Faut quand même pas exagérer. Se concluant lors d'une phase nocturne précédée d'une pléthore de séquences plus absurdes les unes que les autres ( parmi lesquelles un montage foireux à l'arrivée d'un second véhicule dont les passagers ''s'éveillent'' à tour de rôle à la suite de leur propre accident), le film finit de convaincre que le réalisateur japonais à soit un sens de l'humour (noir) démesuré, soit une incapacité crasse à faire évoluer ses personnages dans un contexte de tension crédible. Comme en témoigne justement le final, aussi improbable que jouissivement grotesque. Bref, le long-métrage de Ryûhei Kitamura est une perle, méritant humblement le statut de nanar. Une comédie horrifique qui apparaît visiblement involontaire. Sortez verres et bouteilles d'alcool, commandez pizzas ou plats à emporter. La soirée risque d'être longue... mais fort divertissante...

 

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