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samedi 3 décembre 2022

Reckoning (ou The Devil to Pay) de Ruckus et Lane Skye (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Les frère et sœur Ruckus et Lane Skye collaborèrent pour la première fois sur le tournage du court-métrage The 7 sevens en 2015 avant de se retrouver sur celui de Reckoning (ou The Devil to Pay) quatre années plus tard, passant ainsi du court au long format. Se déroulant dans la chaîne de montagnes des Appalaches, les deux réalisateurs signent une œuvre au sujet relativement classique mais dont la plus grande des qualités réside dans la formidable interprétation de l'actrice afro-américaine Danielle DeadWyler. Elle y incarne en effet le personnage de Lemon, mère du petit Coy (Ezra Haslam) et épouse d'un homme qu'elle n'a pas revu depuis un certain temps. Alors que la jeune femme inculque à son enfant de remarquables valeurs, la tranquillité semble bien fragile au sein de cette petite famille dont la seule véritable charge est de payer un impôt si Lemon veut que la propriétaire de la demeure où elle et son fils logent soit toujours pourvue en électricité. Mais ce dont ne se doutait pas la jeune femme, c'est le vol dont s'est rendu coupable son mari. Sans doute la raison pour laquelle il n'est pas reparu. Une montre à laquelle tient de son grand-père une certaine Tommy Runion (l'actrice Catherine Dyer) et qu'elle désire grandement récupérer. Mais comme l'époux de Lemon a disparu, charge à elle de retrouver la montre et de la rendre à sa propriétaire. À défaut de quoi, Coy sera tué et enterré aux côtés de sa mère... Voilà pour le pitch. Et comme je l'écrivait plus haut, le déroulement du récit s'avère relativement classique puisque logiquement très attachée à son fils, l'héroïne ne va bien évidemment pas se laisser dicter sa conduite. D'autant plus qu'après avoir découvert que son époux était sans doute mort (la voiture de celui-ci est retrouvée dans une forêt et montre les stigmates d'un acte sanglant dont il a été probablement la victime), Lemon n'aura d'autre choix que de tout faire pour préserver sa vie ainsi que celle de son fils. Face à elle, une famille, un clan. Et à la tête duquel l'on retrouve donc l'actrice Catherine Dyer, glaçante et caractérisée par un calme et un sourire qui ne laissent rien présager de bon. Le genre de dingue trompeusement détachée qui parcourt régulièrement le cinéma horrifique et qui trouve ici son plein emploi...


Reckoning est non seulement l'occasion de croiser quelques rednecks (qu'il se vêtissent de costumes-cravates ou qu'ils portent barbes et casquettes à l'envers, rien ne les distingue vraiment intellectuellement les uns des autres) et même une curieuse communauté vivant dans les bois sous des abris de fortune. Ce qui paraît d'ailleurs n'être qu'un détail participera en fait du projet ''d'émancipation'' de l'héroïne face à sa propriétaire. Tout le dit projet coïncide d'ailleurs avec l'histoire que va conter au départ la mère à son enfant et qui ensuite prendra véritablement forme sous le regard bienveillant du spectateur qui passera son temps à se soucier de Lemon, personnage attachant, admirablement campé par Danielle DeadWyler, laquelle exprime avec véracité tout un panel d'émotions. Attendrie ou ''sévère'' vis à vis de Coy, inquiète et distante vis à vis de la propriétaire et des membres de sa famille. Les quelques séquences se situant dans cet espèce de dépotoir dirigé par un illuminé et ses ouailles transmettent une curieuse atmosphère. Une proto-fin du monde annoncée à travers le timbre de voix de l'acteur Tim Habeger qui d'abord inquiète avant de montrer son authentique ferveur envers ses croyances. Hors caméra, le récit est ponctué de quelques séquences assez violentes. Coups de bâton, de fusil à pompe, de revolver et jets de vitriol sont au programme d'une œuvre qui ne choisit pourtant pas la facilité en exhibant ses personnages dans des situations atroces (le son de l'agonie que subit l'un des membres de la famille Runion suffit à imaginer ce qu'il endure) mais préfère les rapports humains quitte à prendre parfois son temps. L'exotisme ne demeure pas dans le seul cadre des Appalaches ou de cette étrange communauté mais également dans la partition musicale de l'acteur, photographe mais ici surtout guitariste Brad Carter qui nous gratifie de quelques mélodies au banjo qui rappelleront peut-être à certains spectateurs la tragédie des héros de Délivrance de John Boorman ou celle de Sans retour de Walter Hill. Ne serait-ce que pour Danielle DeadWyler, Reckoning vaut vraiment le coup d’œil. Pour elle, mais aussi pour le reste...

 

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