Indiana Jones et le
Royaume du crâne de cristal...
Voilà bien le genre de titre qui sied à merveille au genre
cinématographique ''Aventures''. Pour ce quatrième volet de l'un
des plus célèbres personnages de l'univers ''Spielbergien'', le
réalisateur, scénariste et producteur Steven Spielberg aura mis
quasiment deux décennies entières pour accoucher d'un opus se
déroulant non plus dans les années trente mais au cœurs des années
cinquante. Plus précisément en 1957, alors que le Maccarthysme a
pris fin quatre ans plus tôt. La ''Peur
Rouge''
ayant débuté en 1947 et s'apprêtant à prendre fin en cette année
1957, c'est donc en pleine guerre froide entre les États-Unis et le
bloc de l'est constitué par l'Union des républiques socialistes
soviétiques plus connue sous l'acronyme URSS que
s'inscrivent les quatrièmes aventures du fameux aventurier au
chapeau modèle ''fedora'',
au blouson de cuir élimé et au fouet tressé de cuir véritable...
Situant le début des nouvelles aventures d'Indiana Jones dans le
Nevada, lui et son compagnon George MacHale (l'acteur Ray Winstone,
lequel apparaît pour la première fois à l'écran puisque leur
rencontre ne remonte que depuis les années quarante) sont confrontés
à des soldats de l'armée soviétique. D'emblée, Indiana
Jones et le Royaume du crâne de cristal
projette notre héros au cœur d'un univers cher aux ufologues
puisque l'ouverture du long-métrage se situe dans la fameuse Zone
51
et plus précisément dans un hangar où sont conservées des
milliers de caisses dont l'une est convoitée par la colonel-docteur
Irina Spalko (l'actrice australo-américaine Cate Blanchett). Après
une course-poursuite précédée par la trahison de George
MacHale, Indiana Jones est projeté dans un univers dont les qualités
esthétiques renvoient directement aux pages publicitaires familiales
des années cinquante. Surtout, cette séquence qui se déroule sur
le ''fameux'' site de sécurité nationale du Nevada (ou NNSS)
où eurent lieu de nombreux essais nucléaires crée un large
décalage entre l'univers habituel du héros et ce nouvel
environnement. Outrancièrement colorée et dénuée de toute
présence humaine, cette ville-fantôme détonne avec l'habituelle
luxuriance des forêts explorées par Indiana Jones ou même avec les
sites exotiques qu'il avait jusque là l'habitude de croiser en
chemin. Une séquence hors-norme dans le contexte de ce héros d'un
autre temps qui pourtant fait son petit effet...
Steven
Spielberg parvient ainsi d'emblée à renouveler le mythe tout en
l'inscrivant dans un univers qui n'est pourtant pas vraiment en
rapport avec son statut de découvreur et aventurier de sites
archéologiques. Quitte à se défausser vis à vis de toute
crédibilité, le réalisateur nous offre alors une séquence
totalement délirante, voire durant un court instant anxiogène (les
sinistres mannequins d'exposition qui, inertes, trônent en ville)
qui promet dès lors un quatrième opus riche en matière
d'innovations... Harrison Ford a beau avoir pris vingt ans, il n'en
demeure pas moins toujours aussi véloce. Pour ces quatrièmes
aventures d'Indiana Jones, Steven Spielberg nous a concocté une
aventure aux petits oignons bénéficiant en outre de superbes décors
et d'un très remarquable visuel signé du directeur de la
photographie polonais Janusz Kamiński. Loin d'être le film
d'aventures plan-plan et dépassé que Indiana
Jones et le Royaume du crâne de cristal aurait
pu devenir, l’œuvre de Steven Spielberg en remontre au contraire à
la concurrence avec des séquences d'anthologie qui en comparaison de
ce qui se fait ailleurs n'ont absolument pas à rougir : On
trouvera dans cette nouvelle aventure ajoutant une trame propre à la
science-fiction, une course-poursuite à moto dans une ville de New
York des années cinquante parfaitement reconstituée et ponctuée
par des standards du rock'n'roll. Là, Indiana Jones y rencontrera le
jeune Mutt Williams (l'acteur Shia LaBeouf) dont nous découvrirons
plus tard les véritables origines. Puis, route vers le Pérou lors
de la visite d'un très vieux cimetière pour une excursion
souterraine passionnante. Course-poursuite encore dans une jungle
péruvienne entre les éternels poursuivants du héros, Mutt, Indiana
lui-même ainsi que... Marion Ravenwood, toujours incarnée par
l'actrice Karen Allen, laquelle réapparaît vingt-sept ans après
avoir côtoyé Indiana Jones dans le premier volet de ses aventures
Les Aventuriers de l'arche perdue
en 1981. Débordant d'énergie, ponctué de réels moments de
bravoure (certaines cascades demeurent impressionnantes), Indiana
Jones et le Royaume du crâne de cristal
bénéficie également du ton humoristique qui typiquement a toujours
fait partie de l'univers de la saga. Bref, ce retour, deux décennies
après Indiana Jones et la Dernière Croisade
en 1989 est une bonne surprise. À noter qu'en 2023 est prévue la
sortie du cinquième et dernier opus de la franchise intitulé
Indiana Jones et le Cadran de la Destinée...
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