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vendredi 11 novembre 2022

Moloch de Nico van den Brink (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

À l'origine, le Moloch est une divinité originaire de la région de Canaan dans le Proche Orient. D'après la Bible, le culte qui l'entoure le soumet à des sacrifice d'enfants par le feu. Dans le contexte du premier long-métrage du réalisateur et scénariste néerlandais Nico van den Brink, il touche les membres d'une famille depuis de nombreuses générations comme en témoigne la découverte sur un site de fouille de plusieurs cadavres de femmes parfaitement conservés dans la tourbe. Une matière propice à la préservation des matières organiques qui va permettre à l'archéologue Jonas (l'acteur Alexandre Willaume-Jantzen) de découvrir qu'elles sont toutes mortes dans de violentes circonstances, la gorge tranchée. Mais le plus grave dans toute cette histoire est que le culte semble être toujours en activité puisqu'un soir et pour des raisons qui semblent inconnues, l'un des participants aux fouilles pourtant réputé comme non-violent va pénétrer dans la demeure des parents de Betriek (Sallie Harmsen) et tenter de tuer sa mère Elske (Anneke Blok) avant que son époux ne lui vienne en aide et n'assomme son agresseur... Moloch débute par un souvenir. Celui d'un drame survenu il y a trente ans en arrière alors que Betriek n'était qu'une toute jeune enfant. Assise et jouant dans l'une des pièces de la demeure de ses parents, elle fut le témoin de bruits et de cris étranges qui se terminèrent dans un bain de sang se déroulant à l'étage, juste au dessus de sa tête. Trente ans plus tard, la jeune femme est devenue la mère de la toute jeune Hannah (Noor van der Velden) avec laquelle elle s'installe pour quelques jours chez ses parents. L'occasion pour elle de renouer avec Jonas mais aussi, malheureusement, de replonger dans le cauchemar qui trois décennies en arrière coûta la vie à sa grand-mère...


Moloch (à ne pas confondre avec le long-métrage éponyme réalisé par Alexandre Sokourov en 1999), qui chez nous est disponible en VOD depuis le 30 septembre dernier sous le titre Sacrifices est une œuvre singulière reposant sur un mythe qui fut très peu représenté au cinéma. Évoqué dans le Cabiria de l'italien Giovanni Pastrone en 1914, dans le Metropolis du réalisateur allemand Friz Lang en 1922, dans Un amour de sorcière de René Manzor en 1997 ou encore dans la série Moloch d' Arnaud Malherbe en 2020, cette créature étrange apparaît ici sous les traits disgracieux d'un être décharné et monstrueux. L'un des atouts principaux du long-métrage de Nico van den Brink, c'est son esthétique. Le directeur de la photographie Emo Weemhoff y effectue en effet un travail remarquable qui ajoute à l'ambiance du long-métrage une atmosphère toute particulière chargée d'angoisse. Pourtant, le film pourra tout autant décontenancer le public par son traitement relativement lent. Le réalisateur néerlandais n'étant ici visiblement pas du genre à faire bondir ses personnages et à ne pas les faire directement précipiter de l'énigme jusqu'à sa résolution, Moloch est émaillé de séquences longues et pesantes et le mystère tarde à révéler la raison des étranges événements qui se déroulent durant le récit...


Ce qui d'un point de vue strictement sensoriel ne gâche en rien l'expérience. Car Moloch partage avec une certaine catégorie de longs-métrages fantastico-horrifiques cet amour pour l'indicible et l'inconnu qui font que d'une manière ou une autre l'on est happé par la chape de mystère qui s'abat sur cette zone entourée par une tourbière qui sert, sans mauvais jeu de mots, de terreau au récit. Les relations dans le film sont l'un des points essentiels du récit. De la difficulté des rapports entre l'héroïne et sa mère à la relation naissante entre cette même Betriek et Jonas, cet archéologue qui fascine ceux qui vont collaborer avec lui. Moloch s’imprègne en outre de diverses légendes scandinaves. L’œuvre confronte deux modes de pensée, deux types de comportement face à ce qui semble irrationnel. D'un côté, il y a l'héroïne et son passé lui permettant d'avoir une vue d'esprit beaucoup plus large sur les événements tandis que le personnage de Jonas semble devoir tout rationaliser. Aussi fragiles que paraissent être les bases sur lesquelles repose le long-métrage du néerlandais, Moloch est une surprise agréable. Certes, le film ne provoquera pas de véritables remous parmi la communauté des amateurs de cinéma d'épouvante ou de fantastique mais il a tout de même le mérite de se distinguer. Une œuvre visuellement intéressante et qui vous pénètre par son étrange atmosphère...

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