J'ai prié, prié,
supplié pour n'avoir plus à subir la moindre daube sur grand écran.
Seule solution ? Me réfugier chez moi. Fermer la porte d'entrée
à double tour ainsi que les volets du salon et des chambres, couper
les téléphones fixe et portable ainsi qu'internet. Ne me tenir au
courant de rien. Lire un roman, écouter un disque ou un documentaire
à la télévision mais surtout pas me renseigner sur les dernières
sorties cinéma......... Mais que voulez-vous... Chassez le naturel
et etc... j'ai rebranché ma box, allumé mon pc, ait lancé le
navigateur Opéra (parce que, hein, Firefox est devenu
insupportablement lent) puis ait fait quelques recherches pour tomber
sur ça ! Cette chose infamante que propose actuellement Amazon
Prime. J'ai rêvé de n'avoir
plus à suivre les aventures d'une troupe d'interprètes s'étant
laissés autant berner que leurs futurs (télé)spectateur, au grès
d'un synopsis sinon intelligent, du moins suffisamment divertissant
pour me faire oublier que bientôt, très bientôt les vacances
allaient se terminer et qu'il me faudrait retourner trimer dans la
même boite depuis plus de vingt-sept ans ! L'année passée
Netflix avait empuanti
l'atmosphère avec l'immonde Le dernier mercenaire
du tâcheron David Charhon. Cette année, Amazon
Prime
est parvenu à faire pire. Et ils s'y sont mis à deux pour nous
servir l'un des deux ou trois plus gros étrons de l'année avec
Classico.
Derrière cette engeance, deux ''réalisateurs'' : Nathanaël
Guedj et Adrien Piquet-Gauthier. En même temps, la plateforme étant
une habituée des purges (en septembre 2020, Kheiron osait y proposer
l'immonde Brutus VS César),
on ne s'étonnera pas d'y voir exposé ce Classico
dont le scénario paraît avoir été trouvé dans une benne à
ordures marseillaise. Le film de Nathanaël Guedj et Adrien
Piquet-Gauthier est du niveau de Les méchants
de Mouloud Achour et Dominique Baumard ou du Médecin
imaginaire
de Ahmed Hamidi. Ces films mis en scène par des réalisateurs qui
n'ont de la profession que le nom et qui croient déjà pouvoir
percer dans le domaine du septième art en nous offrant les pires
spectacles qui soient. Encore heureux que Classico
ne soit pas proposé dans les salles de cinéma !
Lorsque
l'on parle de films alimentaires, celui-ci semble être l'exemple
parfait : car comment expliquer autrement la présence de Denis
Podalydès, si petite soit-elle, dans cette fumisterie ? Tomber
aussi bas pour d'autres raisons que celle de l'appel de l'argent est
inconcevable. Et ce pauvre Hakim Jemili... dont le talent (Docteur?
de Tristan Séguéla en 2019) est une fois de plus gâché par des
choix artistiques plus que douteux (Les Méchants,
puis En Passant Pécho de
Julien Royal)... Guilaine Lopez, Elie Semoun, la charmante Alice
Belaïdi ou Ahmed Sylla, lequel a récemment séduit le public grâce
à son interprétation dans Jumeaux mais pas trop
d'Olivier Ducray et Wilfried Meance mais qui là, pose clairement le
pied gauche dans la merde ? Classico est
juste tétanisant de connerie. Tant de bêtise à l'écran ne peut
qu'anesthésier le cerveau du public. L'endormir pour mieux faire
passer la pilule. Lui injecter sa dose de vannes plus navrantes que
celles trouvées dans les emballages de bonbons Carambar ! Le
sujet est simple : le héros incarné par Ahmed Sylla égare la
Coupe des Champions. Pour la récupérer, il lui reste quinze jours.
Soupçonnant des parisiens de l'avoir dérobée, le voilà qui monte
dans la capitale afin de la récupérer. En gros, Classico,
c'est un marseillais à Paris. Avec tout ce que cela comporte de
préjugés débiles, de caricatures forcées, de clichés habituels.
Car on le sait tous : si les parisiens sont des cons qui passent
leur temps à faire la gueule, les marseillais, eux, sont tous
d'honnêtes citoyens, le sourire aux lèvres et systématiquement
prêts à servir leur prochain ! Pour la faire court et ayant
vécu en région parisienne avant de venir m'installer à Marseille,
je peux affirmer sans hésitation que le propos du film est au
minimum dépassé ! Et ça tombe bien puisque comme le consacre
l'expression marseillaise : les parisiens sont tous des éculés !
(ouais, bon, si t'as pas compris l'allusion, tu me fais signe en
commentaire, hum?)...
Pour
en revenir au film,
long-métrage,
à l’œuvre,
au bousin de
Nathanaël Guedj et Adrien Piquet-Gauthier, sachez que si vous être
amateur de bons mots comme furent capables de nous en servir sur des
plateaux d'argent Michel Audiard, Francis Veber ou Bertrand Blier
(mes éternelles références), vous allez caguer des lames de
rasoirs devant ce Classico
qui vous empêchera de rester en place comme si vous aviez aux fesses
des hémorroïdes ! Tellement affligeant que le malaise prend la
place du rire. On a droit à l'habituelle idylle reposant sur un
mensonge identitaire entre Ahmed Sylla et Alice Belaïdi et pour le
reste, ça n'est rien d'autre que du déjà vu de très bas étage.
Même le capital sympathie du héros ne fonctionne pas suffisamment
pour rattraper le naufrage. Pas de personnages attachants, pas de
situations qui prêtent réellement à rire (un comble) et le
contraste entre la personnalité du marseillais et des parisiens
n'est finalement même pas réellement au cœur du sujet. Classico
n'honore ni les plus significatives ''patries'' du football que sont
Marseille et Paris dans notre pays ni même ce sport qui chez nous
demeure le plus populaire. À réserver aux seuls fans de foot... et
encore... !
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