Dans le flop 10 des plus
mauvais films mettant en scène des loup-garous, I am Lisa
fait sans doute partie des trois ou quatre pires d'entre eux. Le
dernier long-métrage de Patrick Rea, auteur en outre du médiocre
Enclosure
en 2016, est effectivement l'un de ces films pitoyables modestement
financés et bâtit à partir de bouts de ficelles. Mais alors que
d'autres s'en sortent brillamment, avantagés par une imagination
débordante et un savoir-faire de la part de leur auteur qui
n'exigent pas d'être dotés de fortune particulière, Patrick Rea
s'aventure sur le terrain de la médiocrité au point que l'on
reconnaîtra cette dernière dans la totalité des plans que
constitue I am Lisa,
du nom de son personnage principal qu'interprète l'actrice Kristen
Vaganos... Pas plus talentueuse que les ''actrices'' des sitcoms
françaises du type Premiers Baisers
ou Hélène et les garçons,
la jeune femme incarne à l'image l'employée d'une librairie
harcelée par la fille de la shérif de la petite ville où se
déroule l'action. Une adolescente proxénète et trafiquante de
drogue. Un beau palmarès pour une gamine qui ne prend aucun danger
lorsque l'on sait que sa propre mère qui pourtant détient les clés
de l'autorité se comporte elle-même de manière criminelle. Alors
que Lisa passe la porte du commissariat pour porter plainte pour vol
contre la fille de la shérif Deborah Huckins (incarnée par Manon
Halliburton que l'on a pu notamment découvrir dans les séries Les
Sopranos
ou New York, police judiciaire),
cette dernière, aidée par son fils et adjoint Nick Huckins
(l'acteur Chris Bylsma), sa fille et deux ou trois de ses amies, va
prendre la radicale décision de torturer la pauvre jeune femme avant
de demander à son fils de se débarrasser du corps dans la forêt.
Laissée pour morte au beau milieu des bois, Lisa est agressée par
un loup mais parvient à survivre à ses blessures. Aidée par la
propre sœur de la shérif, hébergée puis soignée, Lisa se lance
alors dans un périple synonyme de vengeance. Un à un, ses bourreaux
vont mourir alors que la jeune femme se transforme le soir en
''loup-garou''...
Et
si je place le terme Loup-garou entre des guillemets, ça n'est pas
un exercice de style mais bien pour attirer l'attention sur le fait
que la malédiction dont est désormais affublée l'héroïne n'a pas
pour conséquence une lente et douloureuse transformation en une
créature velue, aux longues oreilles et aux dents acérées. Non,
Lisa n'est pas vraiment la descendante directe du Loup-garou
de Londres
de John Landis ou de ceux de Hurlements
de Joe Dante. Tout comme le spécialiste des effets-spéciaux Jake
Jackson n'est pas l'héritier de ceux qui furent chargés de donner
vie aux sublimes créatures de ces deux classiques de l'horreur et de
l'épouvante. D'une indigence qui confine au remarquable tant le
réalisateur semble s'être attaché au fait de rendre l'intégralité
des plans d'une approche artistique et technique déplorable, I
am Lisa
est de plus terriblement mal interprété. Qu'il s'agisse de
l'actrice principale ou de celles et ceux qui orbitent autour de son
personnage, le long-métrage de Patrick Rea devrait et DOIT même
servir d'exemple pour tous ceux qui voudraient se lancer dans la
réalisation et éviter certains pièges. Le film n'est qu'une
succession de redites, de séquences vues et revues dans bien des
types de longs-métrages mais que le réalisateur américain plombe
systématiquement par une mise en scène et une direction d'acteurs
déplorables ! Tellement mal joué, mal filmé, dans des décors
ultra communs, doté d'effets-spéciaux parfois ridicules (la
blessure de Lisa lorsque la jeune femme se fait mordre par un loup)
et d'un scénario des plus convenu, le dernier film de Patrick Rea a
tout d'un téléfilm grand public du dimanche après-midi et non pas
d'un grand film d'horreur parsemant certaines séquences de passages
horrifiques. Ici, rien n'effraie. Au contraire, devant la nullité du
projet l'on aurait tendance à soupirer... dans le meilleur des cas.
Et à pouffer (de rire)... dans le pire. Autant dire que pour ceux
qui ont déjà vu la ''bête'', l'essentiel est désormais de
l'oublier (ce qui ne devrait pas poser de problèmes). Quant aux
autres, inutile de préciser que de visionner I
am Lisa serait
une pure perte de temps...
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