Sinkhole
est l'avant-dernier long-métrage du réalisateur sud-coréen Ji-hoon
Kim. Après un break de neuf ans suivant la réalisation d'un film
catastrophe vaguement inspiré par le chef-d’œuvre de John
Guillermin La tour infernale
sorti sous le titre Ta-Weo,
l'homme est revenu à la réalisation l'année dernière avec un
autre type de film catastrophe considérablement saupoudré de
comédie puisque cette dernière empiète dans les grandes largeurs
la quasi totalité des séquences de ce film qui approche les deux
heures. Sinkhole met
en scène le chef d'équipe d'une petite entreprise du nom de Park
Dong-Won (l'acteur Kim Seong-Gyoon) prenant possession d'un
appartement fraîchement payé en compagnie de son épouse et de leur
enfant. Vantant son acquisition située à Séoul auprès de ses
subalternes, le jeune homme apprend rapidement que le quartier où il
vit désormais est loin d'être côté et fut l'emplacement d'une
ancienne décharge. Depuis quelques jours, des pluies torrentielles
s'abattent sur la ville et notamment là où est implanté
l'immeuble. Au lendemain d'une pendaison de crémaillère organisée
par le chef d'équipe à laquelle furent conviés les employés de
l'entreprise, l'impensable se produit : l'immeuble s'effondre
sous son propre poids, disparaissant au fin fond d'une crevasse de
plusieurs centaines de mètres de profondeur, laissant derrière lui
un trou béant. Alors que son épouse est restée à la surface,
Park, son fils, son voisin Jung Man-Soo (excellent Seung-Won Cha)
avec lequel le héros aura tout d'abord maille à partir ainsi que
ses invités vont devoir survivre jusqu'à ce que les secours
interviennent... Des secours qui, comme nous allons très vite nous
en rendre compte seront assez peu sollicités durant le récit. En
effet, deux ou trois séquences relativement insignifiantes
montreront des secouristes avant d'être totalement absents du reste
des séquences à venir. Car ce qui préoccupe avant tout Ji-hoon Kim
et son scénariste Cheol-Hong Jeon est la poignée de survivants qui
au fond du gouffre vont devoir gérer leur stress, les secousses
quasiment ininterrompues et le risque que l'immeuble ne continue à
s'enfoncer dans les profondeurs de la terre...
Sinkhole fait
la part-belle à l'humour. Surtout dans sa toute première partie
lorsque le personnage de Park est immédiatement confronté à celui
de Jung. Un individu que l'on aurait trop rapidement tendance à
juger de menaçant mais qui comme la majorité des personnages va
s'avérer attachant. Ji-hoon Kim s'amuse à multiplier les
situations pittoresques en faisant croiser la route de Jung et de
Park à de multiples occasions. Comme l'ombre d'un cauchemar
récurrent pour le nouveau propriétaire, Jung fait office de
photographe professionnel, professeur d'arts-martiaux, de
concierge... Bref, chaque fois que Park entreprend quelque chose, il
tombe sur Jung. Celui-là même qui l'a d'office pris en grippe. Mais
les événements nous apprendront très vite que l'apparente menace
que représente cet homme à tout faire n'est qu'un leurre. Bien que
le sujet soit emprunt d'une certaine gravité, l'humour domine tant
que l'on est plus proche de la comédie que du film catastrophe. Un
accident qui à lui seul revêt une allure improbable. Déjà que les
effets-spéciaux ne sont pas parmi les plus remarquables qui aient
été proposés sur un écran de cinéma ou comme ici, directement en
VOD,
mais de plus, voir cet immeuble être engouffré de cette manière,
littéralement avalé par cette immense bouche de roche profonde de
plusieurs centaines de mètres a quelque chose d'invraisemblable.
C'est donc sans y croire un seul instant que l'on se laisse porter
par cette histoire attachante menée par des interprètes qui ne
réservent jamais leurs force pour un autre exercice de style que
leur seule interprétation. Un jeu d'acteur souvent théâtral,
typique du cinéma asiatique pour un récit au fond assez peu
angoissant vu l'angle humoristique que prennent la quasi totalité
des séquences. Une histoire d'amitié sur fond de catastrophe, voilà
ce qu'est Sinkhole.
Une œuvre amusante, humaine, touchante, mais peut-être aussi
légèrement redondante. À voir...
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